Les autorités israéliennes renforçaient jeudi les mesures de sécurité à Jérusalem, au lendemain d'une journée de violences marquée par une attaque à la voiture bélier qui a fait un mort.
Après cette attaque, la deuxième visant des passagers descendant du tramway en trois semaines, les forces de sécurité commençaient jeudi matin à placer des blocs de bétons pour protéger les abris pour les passagers le long de la ligne de tramway, a constaté un photographe de l'AFP.
La nuit a été marquée par des affrontements entre Palestiniens et policiers israéliens à Jérusalem-Est notamment dans le camp de réfugiés de Chouafat d'où était originaire l'auteur présumé de l'attaque, tué sur le champ par la police israélienne. La police avait dressé des barrages dans plusieurs quartiers de la partie palestinienne de la Ville sainte occupée et annexée par Israël et déployés des forces supplémentaires aux principaux carrefours, a indiqué le photographe.
La police a annoncé avoir arrêté "16 personnes pour trouble à l'ordre public" jusqu'au milieu de la nuit. Jeudi matin en revanche, "le calme était revenu après les échauffourées de mercredi soir à Jérusalem-Est", a indiqué Luba Samri, porte-parole de la police israélienne.
Depuis la première attaque à la voiture bélier le 22 octobre, qui a mis le feu aux poudres à Jérusalem-Est où des heurts éclatent désormais chaque nuit à Jérusalem-Est, "188 personnes, dont 71 mineurs, ont été arrêtés", a précisé Mme Samri.
La journée de mercredi a été marquée par de violents heurts sur l'esplanade des Mosquées, dans la Vieille ville de Jérusalem, où pour la première fois la police israélienne est entrée jusqu'aux abords de la chaire de l'imam. Ces heurts avaient éclaté avec la visite d'une centaine de juifs extrémistes réclamant la modification du statu quo et la possibilité de prier sur le site, également vénéré par les juifs. Pendant plusieurs heures mercredi matin, l'accès du troisième lieu saint de l'islam, avait été interdit aux musulmans.
Jeudi, l'esplanade était ouverte aux musulmans, ainsi qu'aux non-musulmans, a constaté un journaliste de l'AFP.
Le ministre des Affaires étrangères Avigdor Lieberman a condamné jeudi les visites récentes de députés israéliens sur le site, estimant qu'elles ne faisaient qu'envenimer la situation.
"Il s'agit d'une utilisation politique cynique d'une situation particulièrement complexe et d'un manque d'intelligence (de la part des députés)", a-t-il déclaré. "Je suis pour une politique intelligente, ni moi ni les membres de mon parti ne nous rendons sur le mont du Temple (nom donné par les juifs à l'Esplanade, NDLR), nous n'appelons pas non plus à contrôler le mont du Temple", a ajouté le chef de file du parti nationaliste Israël Beiteinou.