Israël ignore les lois et conventions internationales, et agit dans l'impunité la plus totale, a dénoncé jeudi le Tribunal Russell sur la Palestine (RToP), au lendemain d'une session extraordinaire organisée à Bruxelles.
"Il y a urgence, nous sommes à deux doigts d'un génocide comme on n'en a plus connu depuis des années", a souligné l'avocat Michael Mansfield.
Les témoignages recueillis permettent au Tribunal Russell d'affirmer que l'Etat hébreu s'est rendu coupable, lors de l'opération "bordure protectrice" lancée début juillet, de crimes contre l'humanité tels que le meurtre, l'extermination et la persécution, et de crimes de guerre tels que des exécutions délibérées, destructions injustifiées, attaques dirigées intentionnellement contre des civils ou encore un usage disproportionné de la force. "Il ne s'agit pas d'une guerre entre deux Etats, Israël est l'occupant et ne peut prétendre à l'auto-défense. A contrario, le droit international autorise une population à résister à une occupation", souligne le Tribunal.
"Ce fut une journée choquante qui nous a laissés estomaqués, ces témoignages ne peuvent être ignorés", a commenté le réalisateur Ken Loach, qui a insisté sur la rhétorique de destruction qui prévaut au sein d'une partie de la classe politique israélienne et qui fournit, selon le Tribunal, le cadre dans lequel s'inscrivent les crimes perpétrés à Gaza. Le RToP a conclu sa session par une série de recommandations destinées à Israël, l'Autorité palestinienne, l'Egypte, l'Union européenne, les Nations Unies et la société civile. "Des lois et conventions existent, il faut les faire respecter", a martelé l'artiste Roger Waters.