Les mouvements palestiniens Fatah et Hamas ont annoncé jeudi au Caire un accord pour permettre à leur fragile gouvernement d'union, menacé d'implosion en raison de leurs différends, d'exercer son autorité dans la bande de Gaza.
Cette annonce intervient alors que les deux mouvements étaient à couteaux tirés depuis plusieurs semaines, le président Mahmoud Abbas ayant accusé le mouvement Hamas de maintenir un "gouvernement parallèle" à Gaza et d'empêcher le gouvernement d'union formé en juin d'y exercer son autorité.
Ce gouvernement composé d'indépendants avait vu le jour à la suite d'un accord de réconciliation signé en avril par le Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007, et l'Organisation de Libération de la Palestine (OLP), dont le Fatah d’Abbas est la principale composante, après des années de divisions.
"Le Fatah et le Hamas sont parvenus à un accord complet pour un retour du gouvernement d'union dans la bande de Gaza" a indiqué à l'AFP un membre de la délégation du Fatah au Caire, Jibril Rajoub.
De nombreuses capitales conditionnent leur aide à l'exercice de l'autorité du gouvernement d'union dans l'enclave, le Hamas étant considéré comme un groupe "terroriste" par les Etats-Unis et l'Union européenne.
'Stratégie unifiée face à Israël'
Début septembre, des experts palestiniens avaient estimé à six milliards d'euros les coûts de la reconstruction de Gaza et affirmé qu'elle durerait cinq ans dans l'hypothèse d'une levée totale du blocus imposé par Israël sur l'enclave palestinienne.
Selon l'accord, "le gouvernement d'union supervisera les points de passage vers Gaza (...) pour faciliter la reconstruction" de Gaza et l'entrée de matériel de construction, a annoncé un haut responsable du Hamas, Moussa Abou Marzouk, lors d'une conférence de presse clôturant deux jours de pourparlers.
Abou Marzouk a également annoncé qu'une "solution" avait été trouvée "au problème des fonctionnaires", alors que le Hamas a accusé l'Autorité palestinienne d’Abbas, dont le siège est à Ramallah, en Cisjordanie, de ne pas payer les 45.000 fonctionnaires de Gaza.
"Cette rencontre était très importante, elle a traité de tous les sujets qui faisaient obstacle" à l'application de l'accord de réconciliation signé en avril, a ainsi indiqué Abou Marzouk.
Mercredi, un haut responsable du Fatah, Azzam al Ahmad, avait affirmé que les discussions du Caire devait également permettre aux Palestiniens de définir "une stratégie unifiée" face à Israël, alors qu'Abbas doit s'exprimer vendredi devant l'Assemblée générale des Nations unies, pour demander l'adoption d'une résolution demandant la fin, d'ici à trois ans, de l'occupation israélienne.