Mohammed Larbi
La situation au Proche-Orient rappelle en  certains points celle de 1996, avec des menaces israéliennes à  l’endroit des Palestiniens accusés de durcir leurs positions, sauf qu’à  cette époque, il y avait un processus de paix que le monde avait  accueilli favorablement en raison des perspectives qu’il ouvrait pour la  région, et le monde d’une manière générale. Cette fois, s’accorde-t-on à  dire, c’est le vide sidéral, à la différence qu’une unanimité s’est  faite pour aller vers la paix, et qu’Israël est accusé de bloquer toute  perspective de paix.
L’Amérique, qui a entamé un  nouveau processus dès janvier 2009, n’hésite plus à dire que la  persistance de ce conflit menace ses intérêts. De leur côté, les pays  arabes, qui avaient au début de ce mois encouragé les Palestiniens à  s’engager dans des pourparlers indirects avec Israël, constatent qu’il  n’est plus possible de maintenir leur offre de paix, en raison de la  politique israélienne qui suscite une colère à l’échelle de la planète,  et le Pape en était hier à dénoncer d’une certaine manière la politique  de judaïsation de la ville d’El Qods. En 1996, il était question de  suspension des relations avec Israël pour ceux des pays arabes qui en  avaient noué. Le sommet a donné une chance à la paix, laquelle a connu  un autre frémissement, il est vrai, mais en empruntant des chemins  tortueux en raison de blocages israéliens.
Ou plus simplement de la politique israélienne, comme  vient de le souligner Benjamin Netanyahu, ce qui est donc une constante  en ce qui concerne les Palestiniens et les Arabes d’une manière  générale. C’est certainement pour cette raison que le secrétaire général  de la Ligue arabe, Amr Moussa, a appelé, samedi, à l’ouverture du  sommet arabe, les dirigeants arabes à « discuter de la possibilité  existante d’un échec total du processus de paix » israélo-palestinien.  Ce qui implique un changement de politique. A ce sujet, M. Moussa a  révélé que le comité de suivi de l’initiative de paix arabe était « sur  le point d’élaborer des plans alternatifs et des démarches pour faire  face » à l’éventualité d’un échec. « Il y a plusieurs options pour une  nouvelle stratégie arabe vis-à-vis du conflit avec Israël », selon un  haut responsable de la Ligue arabe, se gardant de les dévoiler.
Ce qui n’a pas empêché le président palestinien, Mahmoud  Abbas, d’évoquer l’éventualité de « guerres qui risquent d’éclater » si  Israël persiste dans sa politique d’occupation. Et personne,  apparemment, ne veut accepter une telle éventualité, à l’image du  Premier ministre turc, et avant lui des Américains qui ont déjà fait  savoir aux Israéliens que leur politique est dangereuse. C’est ainsi que  le secrétaire à la Défense, Robert Gates, a indiqué, le 25 mars  dernier, que la situation au Proche-Orient « sape les intérêts  américains ». Et, fait important, même les militaires américains en  parlent de la même manière, comme vient de le faire le chef du CentCom,  le général David Petraeus. Une double unanimité s’est faite contre  d’abord l’occupation israélienne, et d’y mettre fin ensuite. Mais par  quel biais ? Toute la question est là, et il faut aussi que le concept  de paix soit univoque, c’est-à-dire qu’il soit pleinement accepté par  toutes les parties.
Publié par el Watan
 
 
