Les Etats-Unis ont réagi avec prudence mardi au vote de l'Assemblée nationale française en faveur de la reconnaissance d'un Etat palestinien, réaffirmant leur attachement à des négociations directes entre Israël et les Palestiniens.
La porte-parole du département d'Etat Marie Harf n'a pas formellement condamné la résolution votée par une large majorité de députés français, soulignant simplement que ce texte n'était "pas contraignant" et que "la position du gouvernement français sur cette question n'avait pas changé".
Quant à "la position des Etats-Unis", elle est "claire", a rappelé la responsable américaine lors de son point de presse quotidien: "Nous soutenons un Etat palestinien, mais seulement via des négociations directes entre les parties qui règlent les questions liées au statut final" avec deux Etats israélien et palestinien, a insisté Mme Harf.
Washington défend régulièrement le principe de cette solution à deux Etats, au terme d'un processus de dialogue direct entre Israël et les Palestiniens. Mais toutes les administrations américaines se sont cassé les dents depuis 20 ans sur ce processus de paix israélo-palestinien et le secrétaire d'Etat John Kerry a dû jeter l'éponge en avril dernier après neuf mois d'efforts intenses.
Les députés français ont adopté mardi à une large majorité une résolution sur la reconnaissance de l'Etat palestinien, un texte non contraignant mais à forte portée symbolique, qui a suscité le courroux d'Israël et la satisfaction des Palestiniens.
Après des actions identiques en Europe, la Suède ayant officiellement reconnu un Etat palestinien, la porte-parole de la diplomatie américaine a toutefois concédé que "de plus en plus de gens dans le monde s'expriment pour dire que le statu quo est inacceptable".
"Nous l'avons dit. Beaucoup l'ont dit. Mais nous croyons fermement que le chemin pour arriver à deux Etats passe par des négociations directes", a martelé Mme Harf.