La presse palestinienne unanime saluait mercredi le vote des députés français en faveur de la reconnaissance de l'Etat de Palestine, affirmant croire que cette décision était "plus que symbolique".
Dans son éditorial, Al-Hayat al-Jadida affirme qu'après ce vote, non contraignant, "la route vers l'Etat de Palestine est plus dégagée et le discours palestinien est plus entendu parmi les Nations". Et ce, note le journal Al-Quds, "au moment même où les Palestiniens portent leur cause à la tribune de l'ONU", où ils devraient, d'ici Noël, réclamer au Conseil de sécurité de fixer une date à la fin de l'occupation israélienne. Ce vote, le troisième d'un Parlement européen en quelques semaines --les députés britanniques et espagnols ont déjà appelé leurs gouvernements à reconnaître la Palestine-- "est un moyen de faire pression sur Israël pour qu'il reprenne les négociations de paix, au point mort depuis l'échec de la dernière médiation américaine" au printemps, veut croire Al-Quds.
Les Palestiniens posent comme condition sine qua non à leur retour à la table des négociations un gel de la colonisation, fermement rejeté par Israël, qui accuse de son côté le président palestinien Mahmoud Abbas d'"inciter à la violence" et de ne "pas parler en homme de paix".
Un discours battu en brèche par le vote à l'Assemblée nationale française, assure Al-Hayat al-Jadida. "Cette décision, si symbolique soit-elle et quand bien même le gouvernement (français) ne suivrait pas, (...) est un rude coup porté au discours israélien contre Mahmoud Abbas fait de mensonges et d'inventions", affirme le rédacteur en chef qui signe cet éditorial.
Enfin, assure-t-il, ce geste honore "la France de la civilisation, de l'art et de la culture, la France des révolutions et de la résistance, de la déclaration des droits de l'Homme et du citoyen, de Voltaire, Montesquieu et Jean-Jacques Rousseau".
Côté israélien, en revanche, la nouvelle était éclipsée par la dissolution imminente du Parlement, avec la tenue d'élections anticipées le 17 mars. Pour les commentateurs, ce scrutin pourrait accoucher d'une coalition gouvernementale encore plus à droite, rendant encore plus difficiles les efforts pour le processus de paix.