mercredi 3 décembre 2014

Israël/Palestiniens: Amman espère présenter une résolution à l'ONU avant Noël


La Jordanie a entamé des consultations aux Nations unies avec l'espoir de présenter avant Noël au Conseil de sécurité une résolution destinée à relancer les négociations de paix entre Israël et les Palestiniens, a indiqué mardi son ambassadrice à l'ONU Dina Kawar.
"Il y a le texte palestinien que nous avons soutenu et il y a une résolution française, et peut-être d'autres", a expliqué Mme Kawar à des journalistes. "Nous allons voir quelles sont les possibilités de travailler avec tous pour parvenir à un texte aussi unifié que possible".
"Nous allons essayer d'y arriver avant Noël, et sinon en janvier", a-t-elle expliqué. "Nous voulons rassembler tout le monde, c'est notre intention".
La Jordanie, seul membre arabe du Conseil, avait fait circuler en novembre au nom des Palestiniens un projet de résolution appelant à la fin de l'occupation israélienne d'ici novembre 2016. Cette initiative palestinienne a été entérinée samedi dernier par la Ligue arabe.
Mais le texte palestinien est jugé par de nombreux diplomates trop déséquilibré pour recueillir un large assentiment et éviter un veto américain au Conseil.
De son côté, selon des diplomates du Conseil, la France a entamé des consultations informelles avec ses partenaires afin d'aboutir aussi à un texte de consensus.
Celui-ci réaffirmerait la nécessité d'une reprise rapide des négociations israélo-palestiniennes, définirait des paramètres généraux pour assurer leur succès et fixerait une échéance pour la fin de ces négociations.
Le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius a évoqué à ce propos un délai de deux ans pour conclure. Il a aussi lancé l'idée d'organiser à Paris une conférence internationale sur le Proche-Orient, sans fixer de date.
Les idées françaises, d'abord discutées avec Londres et Berlin, ont été communiquées à la Jordanie et aux Etats-Unis mais les discussions en sont encore à un stade préliminaire.
L'initiative française devait être évoquée mardi à Bruxelles, où le secrétaire d'Etat américain John Kerry s'est entretenu avec des ministres européens lors d'une réunion de l'Otan.
La position de Washington, qui a maintes fois opposé son veto à des résolutions de l'ONU faisant pression sur son allié israélien, sera cruciale pour l'issue de ces tractations. Pour l'instant, les Etats-Unis "ont envoyé des signaux plutôt positifs", mais sans prendre d'engagement formel, résume un diplomate.
Le représentant palestinien à l'ONU, Riyad Mansour, avait estimé lundi possible de présenter une résolution au Conseil d'ici la mi-décembre.
Selon Riyad Mansour, le texte devrait fixer un délai pour des négociations sur un accord de paix final et mentionner une deuxième date limite pour la création d'un Etat palestinien.
"Les Français poussent de plus en plus, ils essaient de rassembler tous leurs collègues européens et je pense qu'au final ils y parviendront", avait-il déclaré à l'AFP. Le nouveau projet de résolution devrait ainsi être soumis au Conseil "bientôt, potentiellement au milieu du mois", suivi très vite d'un vote.
Un calendrier jugé optimiste par des diplomates du Conseil: "Même si on parvient demain à un texte de compromis, explique l'un d'eux, il y aura un délai incompressible de deux à trois semaines" avant un vote.
Les négociations israélo-palestiniennes menées pendant neuf mois sous l'égide de John Kerry ont échoué en avril dernier. Depuis lors, plusieurs gouvernements et parlements en Europe ont reconnu symboliquement l'Etat de Palestine, dont les parlements britannique, irlandais et espagnol et le gouvernement suédois.
Mardi, l'Assemblée nationale française a adopté à une large majorité une résolution non contraignante appelant le gouvernement à reconnaître un Etat palestinien. Les autorités palestiniennes ont salué ce vote et appelé Paris à en tirer les conséquences tandis que Washington réaffirmait sa préférence pour des négociations directes entre Israël et les Palestiniens.