L'Union européenne a affirmé lundi qu'elle "s'opposait fermement" à la poursuite de la colonisation dans les territoires palestiniens, tout en refusant toute "sanction" contre Israël.
La chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, a démenti l'existence d'un document préparatoire de l'UE sur des sanctions contre Israël, comme l'avait affirmé ce week-end le quotidien israélien Haaretz.
"Il n'existe pas de plan de ce type", a-t-elle déclaré lors d'une conférence de presse, en réponse à une question. "J'ai vu un article dans Haaretz qui faisait apparemment référence à un document interne de travail demandé par des Etats membres il y a un certain temps (...) une hypothèse technique", a expliqué Mme Mogherini. "Nos discussions aujourd'hui ont porté sur comment s'engager de manière positive avec Israël et les Palestiniens pour relancer le processus de paix, pas sur le fait de sanctionner ou d'isoler quiconque", a-t-elle insisté.
Dans un communiqué publié à l'issue de leur réunion mensuelle à Bruxelles, les ministres européens des Affaires étrangères ont affirmé que "l'UE s'oppose fermement à la récente expropriation de terres à proximité de Bethléem, aux nouveaux projets de constructions" et à "la poursuite des démolitions, y compris de projets financés par l'UE". "Elle engage Israël à revenir sur ces décisions, qui vont à l'encontre du droit international et compromettent directement la solution fondée sur la coexistence de deux États". Rappelant que ces implantations sont "illégales", l'UE et ses États membres "restent attachés à la mise en oeuvre (...) effective de la législation de l'UE et des accords bilatéraux existants applicables aux produits des colonies".
L'Union européenne "demeure prête à prendre de nouvelles mesures afin de protéger la viabilité de la solution fondée sur la coexistence de deux États", ont ajouté les ministres. L'accord de libre-échange entre Israël et l'Union européenne exclut les produits venant des colonies, qui doivent acquitter des droits de douanes, contrairement aux produits en provenance du territoire israélien qui bénéficient de tarifs préférentiels. En mai, l'UE a aussi interdit l'importation de volailles et d'oeufs des colonies juives en Cisjordanie occupée.
Par ailleurs, l'UE interdit depuis janvier tout financement par des fonds européens de programmes ou entreprises dans les colonies.