Le nouveau quartier Istanbul à Gaza...
- Photo : al-Arabiya
Ces maisons en bois construites avec de modestes matériaux se sont répandues à Gaza dans le quartier d’« Al Chaath », où l’aviation israélienne a détruit la plupart des habitations lors de sa dernière guerre contre Gaza.
Le citoyen Abou Cheriteh a ainsi transformé cette zone à l’aspect rural, avec ses maisons aux toits en tôle et en tissu, en une zone plus urbanisée avec les nouvelles maisons en bois. Il a appelé l’endroit le « nouvel Istanbul », comme il l’a raconté à l’agence de presse Anatolie.
Abou Cheriteh a d’abord testé son idée en reconstruisant sa propre maison dans la ville de Jabalia au Nord de la bande de Gaza. Elle a tellement plu que les habitants lui ont demandé de leur en construire également.
Selon lui, ces maisons en bois sont une très bonne solution de substitution pour les gens dont les maisons ont été détruites, surtout que la reconstruction est retardée alors que la saison hivernale approche.
Il nous a expliqué que ses maisons en bois avec leur faible coût défient le blocus israélien qui entre dans sa huitième année consécutive contre la bande, sa solution fait ainsi fi des interdictions et du retard d’approvisionnement en matériaux de construction, en particulier le ciment.
Abou Cheriteh exploite les caisses en bois, utilisées pour le transport des marchandises avant d’être jetées, pour construire ses maisons ; il récupère également les morceaux de bois dans les zones détruites par Israël lors de sa dernière guerre contre Gaza.
La maison d’Abou Cheriteh est composée de 2 pièces et coûte environ 1000 dollars américains, un coût qui reste très bas par rapport à la construction d’une même maison en dur.
Selon lui, les Gazaouis dont les habitations ont été démolies se sont tourné vers ces maisons en bois afin de s’abriter de l’hiver surtout que les projets de reconstruction n’ont pas encore débuté ; il nous a déclaré : « les Gazaouis ont été favorables à l’idée des maisons en bois car elles sont fraîches en été et chaudes en hiver ; je recouvre le bois à l’extérieur, de pièces de toile afin de l’isoler des infiltrations d’eau ou d’air ».
Il nous a aussi fait remarquer que ces maisons sont une meilleure idée que les caravanes qui ont montré leurs limites lors des dernières inondations qu’a connues Gaza et qui ont emporté des dizaines de caravanes dans les zones dévastées par la guerre israélienne. Il a poursuivi : « le bois est un matériau isolant, durant l’hiver, ces maisons en bois ne sont pas dangereuses pour la vie de ses occupants ».
A l’inverse des autres matériaux de construction et du ciment, le bois utilisé peut entrer par le passage Karam Abou Salem Attijari sans problème, comme le signale Abou Cheriteh qui a appelé la zone qu’il a reconstruite « quartier du nouvel Istanbul » parce qu’elle rappelle les maisons en bois de la ville d’Istanbul en Turquie.
Il nous a affirmé que « des dizaines de personnes dont les habitations ont été détruites ont commandé la construction de maisons en bois semblables, à leurs frais » ; en effet, ces constructions ne sont pas encore prises en charge par les organisations de bienfaisance ou gouvernementales, toujours selon Abou Chriteh.
Israël a autorisé, le mois dernier, l’entrée dans la bande de Gaza de 2 lots de matériaux de construction par le passage Karam Abou Salem dans le secteur Sud (l’unique terminal commercial de la bande) avec 101 camions remplis de ciment, de fer et de gravier.
Le ministère palestinien des travaux publics et du logement a distribué jeudi dernier les quantités de ciment nécessaires à la reconstruction des habitations partiellement détruites lors de la guerre israélienne contre la bande de Gaza, en accord avec les dispositifs des Nations Unies.
Palestiniens et Israéliens se sont entendu sur une trêve à long terme le 26 Août dernier, sous les auspices égyptiens. Cette trêve stipulait le cessez-le-feu en même temps que l’ouverture des passages commerciaux avec Gaza, ainsi que la négociation des autres questions litigieuses notamment celle concernant l’échange des prisonniers et la réouverture du port et de l’aéroport de Gaza.
Cette trêve a eu lieu après la guerre lancée par Israël contre la bande de Gaza le 7 Juillet dernier, elle a duré 51 jours et a causé la mort de plus de 2000 palestiniens et fait plus de 11 000 blessés sans compter la destruction totale de 9000 habitations et celle partielle, de 8000 autres selon les chiffres officiels palestiniens.
Dans le même contexte, le directeur des relations publiques de la chambre de commerce Maher Al-Tabaa a déclaré dans un communiqué de presse dont une copie a été reçue par l’agence de presse Anatolie : « pour reconstruire Gaza, il faudra l’entrée quotidienne de 400 camions de matériaux de construction », il a affirmé que seuls 18% des besoins quotidiens ont atteint Gaza.