Mohammed Saleh Taha, appelé Abou Aymen, est un des chefs fondateurs du mouvement de la résistance islamique Hamas. Il nous quitta pour aller rejoindre les martyrs, auprès de leur Seigneur.
C’est au soir du mardi 11 novembre 2014 que le chef fondateur rendit l’âme, après une longue maladie, après soixante-dix-sept ans de lutte et de sacrifices.
Naissance et immigration
Cheikh Abou Aymen naquit en 1937, dans le village de Yabna, dans les territoires occupés en 1948. Et c’était dans ce village qu’il entama ses études primaires. Mais la terreur pratiquée par les bandits sionistes l’obligea à quitter son école, son village, sa région natale. Il arriva, avec sa famille, dans la bande de Gaza pour s’installer dans le camp d’Al-Baridj, au milieu de la Bande.
Dans les écoles de l’UNRWA de ce camp, il continua et termina ses études. Puis, dans ces mêmes écoles, il devint enseignant. Au fil de quelque trente-deux ans, il éduqua plusieurs générations d’enfants et d’adolescents.
Etudes et éducateur
Cheikh Abou Aymen grandit dans un climat islamique. Jeune, il rejoignit le groupe des Frères Musulmans. Il rejoignit la première génération du groupe en Palestine. Il rejoignit Cheikh Ahmed Yassine, Cheikh Hamad Al-Hassanat, Cheikh Abdou Al-Fattah Dokhan, Hadj Mohammed An-Nadjar, Dr. Ibrahim Al-Moqadima, Dr. Abdou Al-Aziz Ar-Rantissi, entre autres.
Cheikh Mohammed Saleh Taha obtint un diplôme lui permettant de travailler comme enseignant, mais pas seulement. Il rejoignit l’Université Islamique de Gaza où il obtint un diplôme universitaire en législation islamique. En plus de son travail d’enseignant, il assuma la responsabilité de la mosquée d’Al-Taqwa du camp d’Al-Baridj. Prédicateur, il ne se mettait aucun obstacle pour dire la vérité. Médiateur, il ne se mettait aucune limite pour appliquer le droit divin.
Avec le mouvement du Hamas
Cheikh Taha était un de six fondateurs du mouvement de la résistance islamique Hamas, sous l’égide du cheikh Ahmed Yassine, mouvement fondé le premier décembre 1987.
Pour son engagement, Cheikh Mohammed Saleh Taha fut à plusieurs reprises emprisonné par les occupants sionistes. Huit ans de sa vie, il les passa dans les prisons de l’occupation. Et en 1992, il fut expulsé vers le Sud du Liban, avec d’autres chefs.
L’autorité palestinienne de Ramallah le détint aussi à sept reprises et le tortura sans aucun respect pour son âge et sa position.
Durant l’Intifada d’Al-Aqsa, le chef Abou Aymen et ses garçons étaient au premier rang des résistants. En mars 2003, les forces sionistes d'occupation envahirent le camp d’Al-Baridj, arrêtèrent le chef et trois de ses garçons et démolirent sa maison. En juin de la même année, il perdit son fils Yasser et sa femme enceinte, leur voiture fut bombardée par les occupants sionistes.
Une histoire bien riche
Le cheikh Mohammed Saleh Taha écrivit plusieurs livres sur sa vision concernant le travail islamique et sur ses expériences.
Il profita des périodes d’enfermement pour travailler avec les détenus. L’écrivain Mostapha As-Sawwaf dit que le cheikh était son premier éducateur. C’est avec lui qu’il apprit à réciter le saint Coran correctement.
Le cheikh Mohammed Saleh Taha était un repère, un étendard de la Palestine, de la nation arabe, de la nation islamique, dit Ismaël Haniyeh, vice-président du bureau politique du mouvement du Hamas, dans son mot d’adieu.
Finalement, beaucoup de leaders du mouvement du Hamas apprirent du cheikh défunt, insista à dire Ismaël Haniyeh.