« Ici, il y avait des oliviers ancestraux. Ils les ont transformés en ruines et en décombres. Il n’y reste même pas un seul arbre. Ils ont tout anéanti ». Ainsi a parlé, les larmes aux yeux, Hadj Mohammed Abou Moammer au correspondant de notre Centre Palestinien d’Information (CPI).
Abou Moammer, 60 ans, était assis sur un reste de ses arbres fruitiers qu’il avait vu grandir devant ses yeux, comme un père voyant ses enfants grandir.
« Je possède 1,5 hectare de terrain riche en oliviers ancestraux. Il n’en reste même pas un. Ils ont tout dévasté. Ils se sont vengés des arbres, des pierres et des hommes », a-t-il ajouté le cœur serré.
« Cette terre est aussi chère que mes enfants. J’y passe tout mon temps. Je la travaille, je la soigne, je l’irrigue de mes sueurs », enchaîne le fermier.
Des grands-pères aux petits-enfants
En dépit de ses douleurs, Abou Moammer lance sur un ton de défi : « Qu’ils aillent en enfer, s’ils croient que nous allons quitter cette terre. Désormais, ils n’enregistreront aucune victoire contre nous, jamais ».
Il lance un autre défi : « Je retravaillerai ma terre et je la lèguerai à mes enfants et à leurs enfants ».
Pour Abou Moammer, « La terre, c'est l’honneur ». Et il n’est pas de nous, celui qui ne respecte pas son honneur.
Après la défaite des occupants, les fermiers retournent à leurs terres et constatent la hauteur des dégâts. Les terrains ont été pris comme un champ pour leurs tanks par les occupants.
La dévastation a été tant importante que les fermiers ne connaissaient plus les limites de leurs terres.
Des pertes considérables
Le ministère palestinien de l’agriculture estime les pertes que le secteur de l’agriculture de la bande de Gaza a subies durant la guerre sioniste contre la bande de Gaza de cinquante et un jours à un demi milliard de dollars, en bombardant plus de 70% des terrains agricoles, sous prétexte que c'étaient des sites de tirs de roquettes de la résistance palestinienne. Cette somme n’a pas pris en compte les pertes de poissons et d’animaux.
De plus, cette estimation est provisoire. On n’a pas encore visité tous les terrains agricoles agressés, dit Fayez Al-Chaeikh, porte-parole du ministère, à l’envoyé de notre Centre Palestinien d’Information (CPI).
Destruction et dévastation
Le cas du fermier Ali Abou Hossein n’est pas meilleur. Sa terre, d’un hectare, riche en légumes, a été totalement dévastée.
Les tanks de l’occupation sioniste ont dévasté la terre, les puits, les arbres, tout, dit-il à notre correspondant.
Sa terre n’est plus qu’un désert, avec des tas de sable, avec de nombreux cratères, des cratères d’une profondeur de plus de quinze mètres parfois.
« Cette terre faisait vivre une dizaine de familles ; elles restent désormais sans aucune ressource », dit-il, de l'amertume dans la voix.
Un grand défi
Malgré toutes ces pertes, Abou Hossein est plein de défis : « L’occupation a détruit nos terrains, afin que nous nous révoltions et refusions la résistance ». « Jamais ! Ils n’auront rien. Nous et nos terres et tout ce que nous possédons, nous les laissons au profit la résistance qui nous défend ».
Les ennemis « ne peuvent faire face à la résistance sur le terrain. Ils viennent se venger de la pierre, de l’arbre et de l’homme. Tout cela en est la preuve », dit-il.
Notons enfin que la bande de Gaza a été pendant cinquante et un jours le sujet d’une guerre agressive des plus violentes. Cette guerre a laissé 2150 martyrs et plus de onze mille blessés, sans parler de la gigantesque destruction d’infrastructures, de maisons et d’établissements de toutes sortes.