Le numéro deux du Hamas en exil a annoncé mercredi que les pourparlers indirects avec Israël pour consolider la trêve à Gaza devaient reprendre mi-septembre sous l'égide des Egyptiens, qui ont récemment envoyé une délégation en Cisjordanie occupée.
Moussa Abou Marzouq, le numéro deux du Hamas en exil qui participe à ces négociations au sein d'une délégation regroupant l'ensemble des mouvements palestiniens, a affirmé devant des journalistes qu'il était "prévu que les pourparlers reprennent la mi-septembre".
En concluant le 26 août un accord de cessez-le-feu après 50 jours de conflit qui ont fait plus de 2.140 morts et 11.000 blessés parmi les Gazaouis et 72 côté israélien, Palestiniens et Israéliens s'étaient donnés un mois pour reprendre les discussions sur les sujets les plus épineux concernant l'enclave palestinienne sous blocus de l'Etat hébreu depuis 2006.
Ils avaient convenu de cesser les hostilités mais avaient reporté les discussions sur des sujets aussi sensibles que la démilitarisation de Gaza, la réouverture de l'aéroport du territoire ou la libération de dizaines de prisonniers politiques requises par les Palestiniens.
"Les Egyptiens doivent encore nous donner la date exacte" de la reprise des négociations, a ajouté Abou Marzouq, alors que ces discussions indirectes se font par l'intermédiaire des renseignements égyptiens qui font la navette entre les deux délégations.
Interrogé par l'AFP, un haut responsable égyptien a indiqué qu'aucune date n'avait été fixée dans l'immédiat mais qu'une délégation des services de sécurité s'était rendue la semaine passée à Ramallah, où siège l'Autorité palestinienne.
M. Abou Marzouq a encore affirmé que les Palestiniens étaient "déterminés à reprendre les discussions" et attendaient "que les Israéliens le soient également".
Côté israélien, les responsables observent un silence total sur la date et la reprise des négociations. Mais le ministre de la Défense Moshé Yaalon a déjà prévenu qu'il n'y aurait ni port ni aéroport à Gaza, laissant entendre que les négociations se cantonneraient à examiner les moyens de faciliter l'entrée de l'aide humanitaire et matériaux de constructions sous strict contrôle, Israël redoutant qu'ils ne soient utilisés pour creuser des tunnels ou produire des roquettes.
La question de la levée des restrictions sur les matériaux de construction est au coeur des débats après le conflit dévastateur, le troisième en six ans à Gaza. Après les dégâts, qualifiés par l'ONU de "sans précédent", la reconstruction coûtera six milliards d'euros, selon les Palestiniens.
A ce sujet, M. Abou Marzouq a estimé que "dans cette étape critique, les Palestiniens ont besoin de concerter leurs efforts pour obtenir l'ouverture des points de passage et lancer la reconstruction de Gaza".
L'Egypte accueillera le 12 octobre une conférence des donateurs, une rencontre entre acteurs internationaux souhaitant participer à la reconstruction de Gaza.