Khamis Ahmed Al-Kattani avait une maison qui l’abritait, ainsi que ses garçons mariés et ses petits-enfants, dans le quartier catastrophé d’Al-Chaaf. Actuellement, le grand-père, les enfants et les petits-enfants se trouvent dans une petite chambre d’une école de l’UNRWA de Gaza.
Même cette petite chambre n’a pas été épargnée par les bombardements sionistes. Son mur ouest est tombé.
Le jour de l’agression
Un drone sioniste a tiré trois missiles sur le troisième étage de la maison, à trois heures du matin, le jour du massacre d’Al-Chojayya.
« Au début, nous avions cru que le bombardement visait la mosquée voisine, mais les voisins nous ont dit que les obus ont touché notre maison », dit le grand père sexagénaire.
Ainsi, lui et une vingtaine de membres de sa famille ont quitté leur maison. Un deuxième exode a commencé. Et ils n’ont trouvé refuge que dans l’école de l’UNRWA de Gaza.
Scènes insupportables
Khamis Al-Kattani, appelé Abou Zohaïr, n’oubliera jamais la terreur qu’il a vue dans les yeux des enfants et des femmes, le jour du bombardement. Il n’oubliera jamais les cris de peur, les cadavres qui gisaient par terre et partout sur la route du deuxième exil. Comment sera l’état psychique de ces enfants ? se demande-t-il.
Mohammed, un de ses garçons, avait préparé les affaires de son mariage, mais la machine de guerre sioniste a anéanti ces affaires et le rêve de ce jeune homme de constituer une nouvelle famille. Cette affaire a beaucoup attristé Abou Zohaïr.
La maison étant anéantie, Abou Zohaïr a commencé à chercher un appartement même tout petit, en vain. Les prix sont hors de portée.
Moral d’acier
Toutes les souffrances n’ont pu entamer le moral du hadj Abou Zohaïr. « Ce qui nous donne la patience, ce sont notre foi dans le Seigneur, en la victoire, dans le martyre. Le martyre est notre honneur », dit hadj Abou Zohaïr.
L’affaire la plus importante est de renforcer l’unité, d’avancer main dans la main, d’oublier la division. La bande de Gaza ne connaît pas la délivrance sans l’union.
Motaz Al-Kittani, 31 ans, est le neveu de Khamis. Lui, sa femme et leurs trois filles ont aussi été obligés de fuir leur maison, le jour du massacre d’Al-Chojayya. Sa maison a été détruite à 80%, dit-il.
Sa fille de quatre ans a vu, de ses propres yeux, les cadavres gisant à terre de la famille d’Al-Battach, dix-huit martyrs. La fillette s’est accrochée à son père en criant : « Papa, je ne veux pas mourir de cette façon ».
Le soutien psychologique
Pour cette raison, le père appelle à un soutien psychologique pour les enfants, et aussi pour les adultes.
Quant aux conditions de vie dans l’école où habitent actuellement les réfugiés, Motaz les qualifie de catastrophiques. Mais il n’y a pas d’autre alternative, se plaint-t-il.
Il espère que la situation ne continuera pas de cette façon. Les jeunes se couchent dans les couloirs et les cours de l’école, les femmes dans les classes.
Les promesses venant du ministère des travaux publics et de l’agence de l’UNRWA affluent en grand nombre. Concrètement, il n’en est rien.
« Il nous suffit de petites cabines », appelle-t-il après être devenu sans-abri, ainsi que sa famille, et sans emploi.