22 septembre 2014 – L'absence d'une solution politique crédible au conflit israélo-palestinien a « des conséquences graves », a souligné lundi le Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, qui a exhorté les parties prenantes à reprendre les négociations de paix pour trouver des solutions aux problèmes de fond.
« Le récent conflit dévastateur à Gaza et la montée des tensions et de la violence en Cisjordanie, y compris Jérusalem-Est, montrent qu'il est de plus en plus difficile de contenir la situation », a déclaré M. Ban lors d'une réunion de haut niveau des Nations Unies sur le Moyen-Orient.
La réunion du Comité de liaison ad hoc (AHLC), convoquée par la Norvège, a eu lieu dans le contexte d'une « situation extrêmement difficile et volatile sur le terrain », a rappelé le chef de l'ONU.
Le Premier ministre de Palestine, Rami Hamdallah, le Ministre des affaires étrangères de la Norvège, Borge Brende, le Secrétaire d'Etat américain, John Kerry, et le Ministre adjoint des affaires étrangères d'Israël, Tzachi Hanegbi, ont également participé à la réunion.
Le Secrétaire général a exprimé son espoir que la réunion permette de mobiliser des soutiens pour la mise en place des institutions de l'État palestinien, tout en renforçant la coopération économique israélo-palestinienne. Les pourparlers de paix entre le gouvernement israélien et l'Autorité palestinienne ont été suspendus en avril.
« Tout effort de paix qui ne s'attaque pas aux problèmes de fonds de la crise n'aboutira qu'à préparer le terrain pour le prochain cycle de la violence », a déclaré M. Ban.
Selon les estimations de l'ONU, le récent conflit de cet été à Gaza a tué 2.101 Palestiniens et 67 Israéliens, forcé 475.000 Palestiniens à quitter leurs domiciles pour chercher refuge dans les installations de l'ONU à l'intérieur de la bande de Gaza.
M. Ban a appelé une nouvelle fois à la levée du blocus de Gaza tout en prenant en compte les préoccupations de sécurité légitimes d'Israël. Selon lui, l'accord de cessez-le-feu négocié sous les auspices de l'Égypte pourrait servir à relancer le processus politique qui est le seul moyen de parvenir à une paix durable.
« Il est temps que les choses changent de façon durable à Gaza. La bande de Gaza et la Cisjordanie doivent être ramenées sous l'autorité effective d'un gouvernement palestinien légitime qui respecte les engagements de l'Organisation pour la libération de la Palestine (OLP) », a affirmé M. Ban.
Néanmoins, il existe de véritables défis à relever pour le gouvernement de consensus national dans ce domaine, et l'ONU se tient prête à soutenir les efforts pour résoudre les problèmes structurels du conflit israélo-palestinien, a-t-il ajouté.
Le Secrétaire général a appelé à un changement durable dans la bande de Gaza. « La situation actuelle à Gaza est catastrophique, avec de nombreuses personnes déplacées, des dégâts matériels sans précédent et des problèmes sociaux et économiques considérables, et de graves pénuries d'eau et d'énergie », a-t-il dit.
Selon lui, la conférence sur la reconstruction parrainée par l'Egypte et la Norvège, qui se tiendra le 12 octobre au Caire est l'occasion d'accorder une attention particulière au développement de la Cisjordanie, à la viabilité budgétaire à l'Autorité palestinienne et à la viabilité économique de la Palestine.
Créé en octobre 1993, le Comité de liaison ad hoc (AHLC) est un comité de 15 membres, qui vise à promouvoir le dialogue entre les donateurs, l'Autorité palestinienne et le gouvernement israélien. Le Comité spécial de liaison est présidé par la Norvège et soutenu par l'Union européenne et les États-Unis.