Publié le 30-10-2010
Deux voyous de la "Ligue de Défense Juive" ont été interpellés par la police vendredi pour avoir proféré, une nouvelle fois, des menaces de mort à l’encontre des militants de CAPJPO-EuroPalestine, et ce, une fois encore, dans l’enceinte même d’un Palais de Justice.
Convaincus d’une impunité éternelle, puisqu’ils peuvent accumuler les condamnations à des peines de prison avec sursis sans jamais voir ces derniers tomber, une dizaine de membres de la LDJ étaient venus en « soutien » à Steve Bismuth.
Ce dernier comparaissait devant la 9ème Chambre de la Cour d’Appel de Paris, après avoir été condamné, au début de l’année, à une peine de 3 mois de prison avec sursis, pour avoir proféré des menaces de mort, via internet, à l’encontre des membres de notre association, en signant "BetarLiguedeDéfenseJuive".
Dès l’ouverture de l’audience, on pouvait observer le manège menaçant de ces individus, la plupart porteurs de casques, venus pour nous provoquer. La palme dans ce domaine revient sans doute au nommé Jason Tibi, membre de la LDJ, grand copain de Bismuth, qui s’est assis sur les mêmes bancs que nous, dans la salle d’audience, arborant ostensiblement un keffieh palestinien, et espérant peut-être provoquer un incident dans la salle (il s’était fait expulser pour vociférations, lors du procès en première instance). Sans succès.
A l’extérieur de la salle, pendant ce temps, les autres membres de la bande allaient et venaient. Certains passèrent devant un militant de CAPJPO-EuroPalestine, lui glissant à voix basse mais audible : « On va les manger ».
Puis, lors d’une interruption de séance, Olivia Zémor, présidente de CAPJPO-EuroPalestine, Nicolas Shahshahani (vice-président de l’association) et une amie venue assister au procès, se rendirent aux toilettes, accompagnés par un gendarme du palais. Dans un long couloir, arrivent en sens inverse deux des trublions. Une fois à notre hauteur, l’un des deux se lâche, et nous nous menace : « CAPJPO, on aura ta peau ! ». Manque de chance, le gendarme derrière nous, qu’ils n’avaient pas vu, leur ordonne de le suivre.
Si le nombre d’agressions commises par les bandes d’auxiliaires du gouvernement israélien en France commence à être connu, on ignore souvent que ces nervis vont jusqu’à les commettre au sein de tribunaux. Ainsi, le nommé Anthony Attal, chef d’une bande qui avait blessé 4 étudiants de l’AGEN (Association Générale des Etudiants de Nanterre), dont l’un grièvement, dans les locaux mêmes du tribunal administratif de Paris, n’a jamais passé une nuit en prison.
Ce qui n’empêcha pas l’avocat du voyou Steve Bismuth, 21 ans, déjà condamné à deux reprises à des peines de prison avec sursis —pour menaces, mais aussi pour passage à l’acte (incendie d’une moto)— de vanter les mérites de la LDJ, et même ceux du Bétar, en revendiquant le fait d’en avoir lui-même fait partie !
Ceci face à des juges, qui affirmèrent vouloir "écarter toute considération politique, et s’en tenir à la seule infraction du prévenu".
Ce nouvel avocat choisi par Bismuth (défendu par le cabinet de Goldnadel en première instance) fit, outre l’arrogance, le choix de l’absurdité, en plaidant que son client ne nous avait pas menacé de mort, mais seulement de violences physiques. Les balles qu’il nous avait dédicacées dans son mail ne constituent pas une menace de mort, expliqua-t-il, car les balles ne tuent pas dans tous les cas !
Me Dominique Cochain, notre avocate, fut amenée à relever une autre énormité dans ses conclusions. L’avocat de la LDJ ne craignait pas en effet d’affirmer, qu’en promettant à CAPJPO-EuroPalestine « Pour un œil les deux yeux, pour une dent toute la mâchoire », son brave client n’avait opéré « qu’un simple rappel de la loi du Talion ».
Me Cochain, fit aimablement remarquer que, sans être personnellement une spécialiste du Code d’Hammourabi ni de la Torah, elle avait quand même le souvenir d’un énoncé légèrement différent concernant cette fameuse loi du Talion, plus communément connue pour dire : « Œil pour œil, dent pour dent ».
C’est dans ce contexte que l’avocat général a requis la confirmation du jugement de première instance, soit 3 mois de prison avec sursis, en soulignant que le recours à l’intimidation et à la violence pour contrer des personnes qui défendent des opinions, constituait un grave danger pour la démocratie. L’arrêt de la Cour d’Appel, mis en délibéré, sera rendu le 3 décembre 2010.
CAPJPO-EuroPalestine