Par Palestine Info
Les Etats-Unis et, dans une moindre mesure l’Europe, ne cessent de chanter les louanges du régime de l’Autorité palestinienne de Ramallah. A entendre ces éloges sans fin de la junte de Ramallah, on pourrait penser que l’ « Etat policier sans Etat » est un parangon de bonne gouvernance, de démocratie, et que tout va bien. On pourrait aussi penser qu’’il a un système de justice qui respecte les droits de l’homme et les libertés civiles, un système qui ne fait pas de discriminations entre les citoyens fondées sur la croyance, le sexe et l’orientation politique.
21/10/2009 - La sécurité palestinienne arrête un Palestinien à Beit Fajar, Cisjordanie occupée.
Cependant, la vérité choquante est que le régime de Ramallah n’est rien de tout cela. C’est plutôt un appareil d’Etat policier dont la principale fonction consiste à persécuter et à harceler les citoyens palestiniens jugés « non conformistes ». Et cette répression est bien sûr faite pour le compte d’Israël et pour obtenir un certificat de bonne conduite des occupants maudits.
Il y a quelques jours, j’ai reçu un message d’un avocat palestinien, Nasser Abdul Jawwad, de la région de Salfit, qui décrivait comment les services sécuritaires de l’AP ont tourmenté et puni des gens pour leurs positions idéologiques. Dans son message, Abdul Jawwad, un honnête homme aux antécédents impeccables, soulignait qu’une pauvre femme dont le mari avait été viré de l’appareil policier local parce qu’il paraissait trop religieux (parce qu’il allait à la mosquée pour la prière) avait demandé l’autorisation de vendre des falafel à l’école des filles de son village. Le principal de l’école était d’accord, mais a demandé que la femme demande une « habilitation de sécurité » aux trois services : la police, la sécurité préventive et la mukhabarat, ou renseignements généraux. Sans se méfier, la femme a fait une demande de « certificat de bonne conduite », pensant que ce ne serait qu’une formalité et qu’elle n’avait aucune raison de s’inquiéter puisque son casier judiciaire était vierge.
Quelques jours plus tard cependant, elle a été convoquée pour un « entretien » au quartier général de la mukhabarat de Salfit. Là, on lui a dit qu’elle ne pouvait obtenir le certificat parce qu’elle avait voté pour un candidat à orientation islamique lors des élections de 2006. Elle a fait valoir que vendre des falafel n’avait rien à voir avec ses choix politiques et qu’elle avait le droit absolu d’obtenir un certificat de bonne conduite pour trouver un boulot et soutenir sa famille. Et c’est ainsi qu’après avoir vendu ses falafel pendant une période d’essai de 21 jours à l’école, elle a dû abandonner son boulot.
On ne sait pas exactement si l’appareil de la mukhabarat a demandé à la femme de « travailler » avec eux comme informatrice. Les différents services de sécurité profitent régulièrement des dures conditions économiques de la population palestinienne pour recruter des milliers de personnes, dans toute la Cisjordanie, pour travailler comme mandoobeen , ou agents d’information sur les gens qui critiquent l’AP ou montrent des signes d’opposition à la junte de Ramallah.
C’est ainsi que des informateurs ont été infiltrés dans toutes les institutions de Cisjordanie, écoles, collèges et hôpitaux. Essayez d’imaginer la situation où un instituteur ou une secrétaire se mettent à espionner leurs collègues. Essayez d’imaginer des professeurs et des enseignants toujours inquiets que l’un de leurs étudiants ou même collègues puissent donner des informations sur eux aux services de sécurité, au cas où ils auraient dit quelque chose qui puisse être interprété « différemment » pendant leurs cours.
Eh bien, c’est comme ça que la république de Keith Dayton essaie d’encourager la liberté de penser et d’expression en Palestine occupée. C’est un aperçu prometteur de l’Etat palestinien qu’Abbas et consorts essaient de créer !!!! Que Dieu vienne en aide aux Palestiniens.
Pour revenir à cette pauvre femme, Abdul Jawwad nous a rappelé que son mari, policier pendant dix ans, a été licencié sans cérémonie et emprisonné pendant quatre mois, au cours desquels il a été soumis à des tortures cruelles, pour aucune autre raison que celle d’être un pratiquant religieux.
Comme sa femme, l’ancien policier a été accusé d’avoir voté pour un candidat affilié au « mauvais » parti politique en 2006. Finalement, il a été licencié parce que, selon la police, « il n’avait pas une bonne réputation. » Pour ajouter l’insulte à la blessure, ce policier maintenant pauvre et sans emploi attend encore de recevoir les indemnités pour ses dix ans de travail.
Maintenant, on peut se demander quelle sorte d’Etat ou de quasi-Etat ou d’entité politique peut traiter ses citoyens d’une telle manière. Les citoyens palestiniens sont-ils censés travailler comme collaborateurs et informateurs pour Israël pour plaire à la république de Dayton ? Doivent-ils travailler dans les colonies juives pour être de bons citoyens ? La réponse est sûrement de la responsabilité de Mahmoud Abbas et de Salam Fayyad.
Inutile de dire que cette pauvre famille modeste n’est qu’un épiphénomène qui dépeint la situation générale à laquelle sont confrontées des milliers, pour ne pas dire des dizaines de milliers de familles palestiniennes. De plus, on exagère très peu en suggérant que ce cas représente plus ou moins le modus operandi de toutes les institutions privées et publiques opérant sous le régime de Dayton à Ramallah.
Si la vente de falafel dans une école de fille au cœur de la campagne palestinienne exige tous ces calculs style KGB, dont la convocation de mères de famille dignes dans les bureaux des agences de sécurité, imaginez à quoi peut ressembler la « procédure » de désignation des fonctionnaires de haut rang.
En bref, sous ce régime odieux, le problème va bien au-delà du licenciement de milliers de fonctionnaires, dont des enseignants, des médecins et des ingénieurs, à cause de leurs affiliations politiques ou leur association avec les « mauvaises personnes », mais il inclut aussi l’hostilité farouche démontré à l’égard de centaines de milliers de Palestiniens soupçonnés de soutenir le Hamas et autres organisations islamiques.
C’est un message d’une importance primordiale pour les officiels Hamas et Fatah qui vont se rencontrer à Damas dans quelques jours pour travailler sur une éventuelle réconciliation nationale. Une réconciliation nationale ne pourra réussir sans qu’on jette aux poubelles de l’histoire toutes ces actions méprisables, faites par une entité qui ne montre aucun respect pour ses propres citoyens. Sinon, l’objectif d’une réconciliation nationale restera aussi illusoire et lointain que jamais.
21/10/2009 - La sécurité palestinienne arrête un Palestinien à Beit Fajar, Cisjordanie occupée.
Cependant, la vérité choquante est que le régime de Ramallah n’est rien de tout cela. C’est plutôt un appareil d’Etat policier dont la principale fonction consiste à persécuter et à harceler les citoyens palestiniens jugés « non conformistes ». Et cette répression est bien sûr faite pour le compte d’Israël et pour obtenir un certificat de bonne conduite des occupants maudits.
Il y a quelques jours, j’ai reçu un message d’un avocat palestinien, Nasser Abdul Jawwad, de la région de Salfit, qui décrivait comment les services sécuritaires de l’AP ont tourmenté et puni des gens pour leurs positions idéologiques. Dans son message, Abdul Jawwad, un honnête homme aux antécédents impeccables, soulignait qu’une pauvre femme dont le mari avait été viré de l’appareil policier local parce qu’il paraissait trop religieux (parce qu’il allait à la mosquée pour la prière) avait demandé l’autorisation de vendre des falafel à l’école des filles de son village. Le principal de l’école était d’accord, mais a demandé que la femme demande une « habilitation de sécurité » aux trois services : la police, la sécurité préventive et la mukhabarat, ou renseignements généraux. Sans se méfier, la femme a fait une demande de « certificat de bonne conduite », pensant que ce ne serait qu’une formalité et qu’elle n’avait aucune raison de s’inquiéter puisque son casier judiciaire était vierge.
Quelques jours plus tard cependant, elle a été convoquée pour un « entretien » au quartier général de la mukhabarat de Salfit. Là, on lui a dit qu’elle ne pouvait obtenir le certificat parce qu’elle avait voté pour un candidat à orientation islamique lors des élections de 2006. Elle a fait valoir que vendre des falafel n’avait rien à voir avec ses choix politiques et qu’elle avait le droit absolu d’obtenir un certificat de bonne conduite pour trouver un boulot et soutenir sa famille. Et c’est ainsi qu’après avoir vendu ses falafel pendant une période d’essai de 21 jours à l’école, elle a dû abandonner son boulot.
On ne sait pas exactement si l’appareil de la mukhabarat a demandé à la femme de « travailler » avec eux comme informatrice. Les différents services de sécurité profitent régulièrement des dures conditions économiques de la population palestinienne pour recruter des milliers de personnes, dans toute la Cisjordanie, pour travailler comme mandoobeen , ou agents d’information sur les gens qui critiquent l’AP ou montrent des signes d’opposition à la junte de Ramallah.
C’est ainsi que des informateurs ont été infiltrés dans toutes les institutions de Cisjordanie, écoles, collèges et hôpitaux. Essayez d’imaginer la situation où un instituteur ou une secrétaire se mettent à espionner leurs collègues. Essayez d’imaginer des professeurs et des enseignants toujours inquiets que l’un de leurs étudiants ou même collègues puissent donner des informations sur eux aux services de sécurité, au cas où ils auraient dit quelque chose qui puisse être interprété « différemment » pendant leurs cours.
Eh bien, c’est comme ça que la république de Keith Dayton essaie d’encourager la liberté de penser et d’expression en Palestine occupée. C’est un aperçu prometteur de l’Etat palestinien qu’Abbas et consorts essaient de créer !!!! Que Dieu vienne en aide aux Palestiniens.
Pour revenir à cette pauvre femme, Abdul Jawwad nous a rappelé que son mari, policier pendant dix ans, a été licencié sans cérémonie et emprisonné pendant quatre mois, au cours desquels il a été soumis à des tortures cruelles, pour aucune autre raison que celle d’être un pratiquant religieux.
Comme sa femme, l’ancien policier a été accusé d’avoir voté pour un candidat affilié au « mauvais » parti politique en 2006. Finalement, il a été licencié parce que, selon la police, « il n’avait pas une bonne réputation. » Pour ajouter l’insulte à la blessure, ce policier maintenant pauvre et sans emploi attend encore de recevoir les indemnités pour ses dix ans de travail.
Maintenant, on peut se demander quelle sorte d’Etat ou de quasi-Etat ou d’entité politique peut traiter ses citoyens d’une telle manière. Les citoyens palestiniens sont-ils censés travailler comme collaborateurs et informateurs pour Israël pour plaire à la république de Dayton ? Doivent-ils travailler dans les colonies juives pour être de bons citoyens ? La réponse est sûrement de la responsabilité de Mahmoud Abbas et de Salam Fayyad.
Inutile de dire que cette pauvre famille modeste n’est qu’un épiphénomène qui dépeint la situation générale à laquelle sont confrontées des milliers, pour ne pas dire des dizaines de milliers de familles palestiniennes. De plus, on exagère très peu en suggérant que ce cas représente plus ou moins le modus operandi de toutes les institutions privées et publiques opérant sous le régime de Dayton à Ramallah.
Si la vente de falafel dans une école de fille au cœur de la campagne palestinienne exige tous ces calculs style KGB, dont la convocation de mères de famille dignes dans les bureaux des agences de sécurité, imaginez à quoi peut ressembler la « procédure » de désignation des fonctionnaires de haut rang.
En bref, sous ce régime odieux, le problème va bien au-delà du licenciement de milliers de fonctionnaires, dont des enseignants, des médecins et des ingénieurs, à cause de leurs affiliations politiques ou leur association avec les « mauvaises personnes », mais il inclut aussi l’hostilité farouche démontré à l’égard de centaines de milliers de Palestiniens soupçonnés de soutenir le Hamas et autres organisations islamiques.
C’est un message d’une importance primordiale pour les officiels Hamas et Fatah qui vont se rencontrer à Damas dans quelques jours pour travailler sur une éventuelle réconciliation nationale. Une réconciliation nationale ne pourra réussir sans qu’on jette aux poubelles de l’histoire toutes ces actions méprisables, faites par une entité qui ne montre aucun respect pour ses propres citoyens. Sinon, l’objectif d’une réconciliation nationale restera aussi illusoire et lointain que jamais.
Traduction : MR pour ISM