09/10/2010
Environ 11 000 Palestiniens travaillent quotidiennement dans les implantations juives et quelque 60 000 en Israël.
Des travailleurs palestiniens de tous âges se pressent dès les premières heures du jour pour franchir le tourniquet qui contrôle l'accès au bloc de colonies de Modiin Illit, faute d'emploi dans les zones autonomes de Cisjordanie. Ils n'ont qu'un mot à la bouche : sans « alternative » dans les territoires palestiniens, toutes les protestations contre la construction, de même que l'interdiction d'aller travailler dans les colonies que compte décréter l'Autorité palestinienne en 2011, resteront lettre morte.
« Le gel est très partiel, c'est un gel médiatique, pour la télévision », remarque Abou Safia, un jeune ouvrier en bâtiment à la carrure imposante, en référence au moratoire israélien de dix mois sur les nouvelles constructions dans les colonies de Cisjordanie occupée qui s'est achevé le 26 septembre. « Ici, la construction n'a jamais cessé », précise-t-il avant d'emprunter le point de passage de Beit Sira, qui conduit à Modiin Illit et d'autres implantations encloses par la barrière de sécurité israélienne en Cisjordanie. L'essentiel de la main-d'œuvre palestinienne rencontrée à l'entrée des implantations est embauchée sur des chantiers exemptés du moratoire car démarrés avant cette date. « Je travaille à mon compte, le salaire est meilleur et il y a plus d'emplois », explique Abou Safia, ajoutant : « On peut trimer cent ans pour l'Autorité palestinienne sans gagner assez pour vivre. »
« Le gel est très partiel, c'est un gel médiatique, pour la télévision », remarque Abou Safia, un jeune ouvrier en bâtiment à la carrure imposante, en référence au moratoire israélien de dix mois sur les nouvelles constructions dans les colonies de Cisjordanie occupée qui s'est achevé le 26 septembre. « Ici, la construction n'a jamais cessé », précise-t-il avant d'emprunter le point de passage de Beit Sira, qui conduit à Modiin Illit et d'autres implantations encloses par la barrière de sécurité israélienne en Cisjordanie. L'essentiel de la main-d'œuvre palestinienne rencontrée à l'entrée des implantations est embauchée sur des chantiers exemptés du moratoire car démarrés avant cette date. « Je travaille à mon compte, le salaire est meilleur et il y a plus d'emplois », explique Abou Safia, ajoutant : « On peut trimer cent ans pour l'Autorité palestinienne sans gagner assez pour vivre. »
Environ 11 000 Palestiniens travaillent quotidiennement dans les colonies selon les statistiques officielles palestiniennes - mais 25 000 au dire de ministres de l'Autorité - et quelque 60 000 en Israël. Leur salaire moyen avoisine les 150 shekels (42 dollars américains) par jour, environ le double de ce qu'ils gagneraient dans les territoires palestiniens. Des milliers d'autres s'infiltrent illégalement en quête de travail, parfois au péril de leur vie, à l'image d'Ezzeddine Kawasba, abattu le 3 octobre par un garde-frontière israélien à Jérusalem-Est.
Lors de l'adoption du moratoire en novembre 2009, les responsables palestiniens l'avaient jugé insuffisant, en particulier parce qu'il omettait les quartiers de colonisation de Jérusalem-Est. « Le gel est une revendication naturelle », estime Abou Hussein, un autre ouvrier aux cheveux grisonnants. « Mais tout comme le projet du Premier ministre Salam Fayyad d'interdiction de travailler dans les colonies, cela n'a de sens que si l'on nous offre une alternative. Pour le moment, nous n'avons pas d'autre solution », souligne-t-il. « L'arrêt de la colonisation est une exigence légitime pour la paix, approuve son camarade Abou Mohammad, parce que les colonies sont installées au milieu de nos villes et de nos villages. »
Pour atteindre le point de passage de Beit Sira, les journaliers palestiniens doivent traverser ou longer la route 443, réservée pendant dix ans aux seuls Israéliens, et surnommée par ses détracteurs « route de l'apartheid ». Les Palestiniens ont recouvré en mai le droit de circuler, moyennant une série de restrictions, sur cette artère reliant Jérusalem à Tel-Aviv.
« Nous voulons le gel de la colonisation sous toutes ses formes », lance l'un des derniers arrivants avant la fermeture des portes à 06h30, Ahmad Harfech, un jeune ouvrier agricole arborant une barbe naissante, employé dans l'implantation de Mevo Horon, plus au sud. « Mais l'Autorité palestinienne doit créer des opportunités d'emploi et alors, assure-t-il, les colonies dépériront d'elles-mêmes. »
Lors de l'adoption du moratoire en novembre 2009, les responsables palestiniens l'avaient jugé insuffisant, en particulier parce qu'il omettait les quartiers de colonisation de Jérusalem-Est. « Le gel est une revendication naturelle », estime Abou Hussein, un autre ouvrier aux cheveux grisonnants. « Mais tout comme le projet du Premier ministre Salam Fayyad d'interdiction de travailler dans les colonies, cela n'a de sens que si l'on nous offre une alternative. Pour le moment, nous n'avons pas d'autre solution », souligne-t-il. « L'arrêt de la colonisation est une exigence légitime pour la paix, approuve son camarade Abou Mohammad, parce que les colonies sont installées au milieu de nos villes et de nos villages. »
Pour atteindre le point de passage de Beit Sira, les journaliers palestiniens doivent traverser ou longer la route 443, réservée pendant dix ans aux seuls Israéliens, et surnommée par ses détracteurs « route de l'apartheid ». Les Palestiniens ont recouvré en mai le droit de circuler, moyennant une série de restrictions, sur cette artère reliant Jérusalem à Tel-Aviv.
« Nous voulons le gel de la colonisation sous toutes ses formes », lance l'un des derniers arrivants avant la fermeture des portes à 06h30, Ahmad Harfech, un jeune ouvrier agricole arborant une barbe naissante, employé dans l'implantation de Mevo Horon, plus au sud. « Mais l'Autorité palestinienne doit créer des opportunités d'emploi et alors, assure-t-il, les colonies dépériront d'elles-mêmes. »