Les ministres des Affaires étrangères de l'UE, qui se réunissent lundi à Luxembourg, oseront-ils demander réparation à Israël pour les réalisations européennes que son armée détruit ? Oseront-ils défier Netanyahu qui défie le monde en annonçant de nouveaux plans de colonisation ?
Les ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne se réunissent à Luxembourg lundi avec à l'ordre du jour des dossiers brûlants: Ebola, le chaos libyen, la Syrie et de l'Irak, mais aussi Gaza. Après la lâcheté dont ils ont fait preuve l'été dernier pendant que la population de Gaza mourait sous les bombes israéliennes, oseront-ils enfin bouger et faire face au défi qu'a lancé Netanyahu à la face du monde en annonçant le 2 octobre de nouveaux plans de colonisation et l'annexion massive de territoires palestiniens?
Catherine Ashton, avant son remplacement par l'Italienne Federica Moghierini, rendra compte de la réunion du Caire où le club des donateurs a promis 5 milliards d'euros pour reconstruire Gaza. Part de l'UE: 450 millions. Après l'opération «Plomb durci » de 2008, la note était déjà de 524,4 millions. Au total l'UE a déboursé 1,5 milliard en 10 ans pour reconstruire ce qu' Israël détruit.
Oseront-ils enfin, comme le proposait au début du mois le belge Didier Reynders, demander réparation à Israël pour les réalisations européennes que son armée détruit ?
Leila Shahid, qui représente la Palestine à Bruxelles, n'y croit guère: « En dépit des bonnes déclarations faites par le Conseil, le 2 octobre, pour condamner la colonisation, il n'y a pas de passage à l'acte. Ils ont peur d'Israël». Quand à l'annonce par la Suède de son intention de reconnaître l'Etat de Palestine et au vote dans le même sens du Parlement britannique, il s'agit dit-elle de « gestes courageux mais isolés et qui n'engagent pas l'UE ». « Tous les efforts de l'UE en ce moment visent uniquement à empêcher le président Mahmoud Abbas de s'adresser au Conseil de Sécurité et à la Cour internationale de justice » estime pour sa part l'ex-députée européenne belge Véronique de Keyser qui se dit « scandalisée par la résolution du 18 septembre du Parlement européen qui met sur un pied d'égalité les victimes palestiniennes et israéliennes à Gaza ».