Au moment où les Israéliens continuent de judaïser la ville sainte d’al-Qods et de changer son aspect arabe, les pays arabes se contentent de condamner les exactions israéliennes. La politique sioniste a provoqué un grand changement démographique dans la ville d’al-Qods. Aujourd’hui, 13% seulement de la ville est arabe alors que tout le reste a été judaïsé.
En effet, Israël a réussi à changer les aspects géographiques de la ville en l’étouffant de colonies, et ensuite à changer les aspects démographiques en aidant les colons et expulsant les habitants palestiniens de leurs domiciles.
Depuis l’occupation de la Palestine, Israël a lancé des dizaines de campagnes coloniales, dont le plus important projet « du grand al-Qods 1967-2020 » dans le cadre d’un plan stratégique global qui vise à changer l’identité et l’histoire de la ville.
C’est ce que le confirme le président du département des cartes dans la ville sainte, Khalil Tafakji, selon qui Israël œuvre depuis 1967 selon une stratégie claire pour faire d’al-Qods une ville juive.
« Ils ont commencé à élargir les frontières d’al-Qods de 6.5 km² à 72 km² dans le but d’annexer des territoires et de les remettre aux Israéliens », a-t-il expliqué au journal al-Akhbar.
Et de poursuivre : « Les autorités de l’occupation ont transformé 35% de la superficie de l’Est d’al-Qods (24 km²) à « l’intérêt publique », et ont ensuite promulgué une loi sur l’organisation de la construction, transformant ainsi une grande partie des terres « en terrain vert ». Ceci signifie que les Palestiniens ont été privés de les exploiter.
Une comparaison entre la situation actuelle d’al-Qods et celles des débuts de l’occupation montre que l’Est de la ville était 100% palestinien. 13% seulement l'est aujourd’hui selon cet expert.
Il a expliqué que ce pourcentage s’applique aussi sur la démographie, et sur les unités résidentielles. Les Israéliens possèdent actuellement 58000 unités en échange de 48000 pour les Palestiniens.
Le changement du taux de la population est une politique adoptée par l’ancienne Premier ministre Golda Meïr en 1972 qui a œuvré à limiter à 22% le taux de la population arabe dans la ville sainte.
Elle consistait sur la destruction des maisons, le retrait des cartes d’identité, l’expulsion, et les confiscations des terres. Malgré ce fait, les habitants d’al-Qods ont résisté et leur taux de la croissance a atteint les 37%.
Tafakji estime que ces données ont poussé Israël à prévoir une diminution à 55% du taux de la population palestinienne en 2040, ce qui signifie que la ville regroupera deux nations et deviendra ainsi une capitale de deux Etats.
« Pour cette raison, les autorités de l’occupation ont érigé le mur de séparation, et ont expulsé 125000 Palestiniens de la ville sainte. Ceci leur permet de proclamer al-Qods comme capitale », a-t-il dit.
Ce qui est sûr pour l’instant, c’est que les autorités israéliennes projettent de faire des Palestiniens une minorité qui ne dépasse pas 12% de la population.
« Ils deviendront ainsi une mosaique isolée et entourée d’Israël de tous les sens, ce qui facilite le contrôle sécuritaire, économique et social de la part des sionistes », conclut le directeur du département des cartes de la ville sainte.