11/07/2011
Une «guerre du gaz» entre Israël et le Liban pourrait se profiler à  l'horizon. L'enjeu: plusieurs dizaines de milliards de dollars qui  dorment sous la Méditerranée au large des côtes de deux pays. Pour  marquer son «territoire», le gouvernement israélien a adopté hier les  limites de sa «zone économique exclusive» en mer, suivant ainsi  l'exemple du Liban. Comme il fallait s'y attendre, les deux tracés ne  coïncident pas. Les deux États s'accusent mutuellement de vouloir mettre  la main sur des richesses qui ne lui appartiennent pas. La dispute va  désormais être soumise à l'ONU. 
En attendant, Israël est bien  décidé «à ne pas céder d'un pouce», selon l'expression d'Avigdor  Lieberman, le ministre des Affaires étrangères. Les responsables  israéliens redoutent que la milice chiite libanaise du Hezbollah  exploite ce conflit d'intérêts pour déclencher une confrontation  militaire. D'ores et déjà, les responsables israéliens ont fait savoir  que des attaques visant des plateformes gazières en activité pour le  compte de compagnies israéliennes et américaines seraient considérées  comme une «agression contre la souveraineté israélienne» et  déclencheraient immédiatement des représailles.
Dépendance énergétique
Ces  mises en garde sont d'autant plus fermes qu'Israël a un besoin urgent  de gaz. Jusqu'à présent, l'Égypte, son principal fournisseur, qui  assurait 43% de ses besoins, fait de plus en plus défaut. Depuis la  chute au début de l'année du régime d'Hosni Moubarak, le pipeline  reliant les deux pays a été saboté à trois reprises dans la péninsule  égyptienne du Sinaï par des groupes extrémistes islamiques, si bien que  les approvisionnements ont connu de très sérieux à-coups. Les nouvelles  autorités égyptiennes ont en outre annoncé leur intention d'ouvrir une  enquête sur des soupçons de corruption liés aux contrats gaziers conclus  avec Israël.
Résultat: l'exploitation des réserves en  Méditerranée est devenue une nécessité vitale pour assurer le  fonctionnement des centrales électriques israéliennes, qui fonctionnent à  hauteur de 40% avec du gaz naturel. Comme le souligne en privé un  responsable du ministère des Infrastructures, «nous ne pouvons plus nous  permettre d'être dépendants du gaz égyptien, c'est trop risqué, il nous  faut trouver des alternatives».
 
 
