[ 30/06/2011 - 02:16 ] |
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Ramallah – CPI Innombrables sont ses interpellations, ses emprisonnements, ses détentions administratives. Et actuellement, le captif palestinien Cheikh Bajes Nakhla endure les conditions difficiles de la prison du désert du Néguev. Dans sa captivité, le cheikh, originaire du camp de réfugiés palestiniens d’Al-Jalzoun, est adoré, connu pour l’amour qu’il porte dans son cœur à son peuple palestinien, connu pour sa forte personnalité, connu pour sa tendresse envers son entourage, connu pour son esprit jeune et sa sagesse Cheikh Bajes est proche des jeunes et des moins jeunes. Ils l’appellent le « dynamo de la prison », étant toujours au service des autres, sans jamais vouloir être au devant de la scène, infatigable. La bizarre "Détention administrative" Le cheikh est très actif, disent ses compagnons de cellule, une montagne avec un cœur tendre, un cœur qui peut supporter les autres, alléger leurs souffrances, tolérer leurs petites fautes. Cette montagne de tolérance est connue pour sa force de tempérament. Un personnage rare. Le captif Bajes Khalil Mostapha Nakhla, 47 ans, est un fils du camp de réfugiés palestiniens d’Al-Jalzoun. Il est le fils d’une famille chassée de son village de Beit Nbala, à l’intérieur des territoires occupés en 1948. Il survit dans la prison du désert du Néguev, sous ce régime bizarre de "Détention administrative" qui n’a ni queue ni tête, ni début ni fin. Dès qu’une période de cette détention prend fin, une autre la remplace. Ainsi, le cheikh a perdu treize ans de sa vie dans les prisons israéliennes, arrêté à quelque quinze reprises. Son enfance et sa jeunesse, il les a passées dans le camp de Jalzoune. Il a fait ses études dans ses écoles. Retourner dans son village d’origine reste son rêve le plus cher. Il rêve d’y retourner, de sentir sa terre, de respirer son air, de manger de ses richesses. Il rêve de choses des plus naturelles ; au lieu d’y retourner, il endure, comme tous les réfugiés palestiniens, l’exil, dans des camps délabrés où il voit de ses propres yeux les souffrances de son peuple et toutes les violations pratiquées à son rencontre : privation de tous les droits, arrestations, assassinats… Tout cela n’a fait que renforcer son amour pour sa patrie. Les habitants de son camp se rappellent de ce personnage national et religieux, très cultivé. Sa maîtrise de l’éducation islamique obtenue de l’université d’Al-Quds n’a fait que renforcer sa culture à un niveau déjà élevé. Et quand il travaillait en tant qu’instituteur, tout le monde l’aimait. Ses semblables expulsés par les occupants israéliens vers Mardj Az-Zouhour, au Sud du Liban, en 1993, l’aimaient aussi. A chaque occasion, l’exil s’est transformé en cercles d’éducation. La chaîne commune Comme il ne suffit pas aux occupants israéliens de détenir notre cheikh, ils ont mis la main sur ses garçons Fares et Maarouf. Fares, l’aîné de son frère, est emprisonné depuis 2008, pour une peine de quatre ans. Maarouf est détenu depuis la fin de la même année, pour une peine de trois ans. En fait, les occupants israéliens voudraient entamer le moral du cheikh. Sa détention n’étant pas suffisante, ni la répétition de la "Détention administrative", ils enferment ses enfants, dit Fouad Al-Khafa, directeur du centre Ahrar pour les études des captifs et des droits de l’homme. C’est une personnalité rare, ajoute Al-Khafach. Même derrière les barreaux, il continue à donner ses fruits, à donner l’exemple, par sa patience, la patience d’un captif exemplaire. Al-Khafach croit que le cheikh Nakhla a changé la prison, qu’il l’a transformée d’une souffrance en un avantage, en tirant profit du temps que la prison offre pour continuer avec force son travail d’autodidacte. Disons enfin que la prison israélienne n’a pas réussi à tuer les rêves des grands hommes comme le captif Bajes Khalil Mostapha Nakhla. |