29/6/2011
On trouvera, ci-après, le texte du message du Secrétaire général des Nations Unies, M. Ban Ki-moon, adressé aux participants de la Réunion internationale des Nations Unies à l’appui du processus de paix israélo-palestinien, qui s’est tenue à Bruxelles, le 28 juin. Ce message a été prononcé par le Coordonnateur spécial adjoint des Nations Unies pour le processus de paix au Moyen-Orient, Coordonnateur résident des Nations Unies et Coordonnateur des opérations humanitaires pour le Territoire palestinien occupé, M. Maxwell Gaylard:
Je suis heureux de saluer les participants de cette réunion fort opportune organisée par le Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien.
Il est très inquiétant de constater que le processus de paix israélo-palestinien est actuellement en panne. Il reste moins de trois mois jusqu’à l’échéance fixée, l’an dernier, en septembre comme objectif pour la réalisation d’un accord sur les questions concernant le statut permanent et pour l’achèvement de l’exécution du plan de deux ans de l’Autorité palestinienne pour l’édification de l’État. Alors que toute la région est secouée par des manifestations populaires et des changements politiques de portée historique, il faut absolument que les Palestiniens et Israël renouent des négociations sérieuses.
La solution à deux États sert au mieux les intérêts des deux parties et correspond à leurs aspirations légitimes. Les Palestiniens ont le droit de créer leur propre État souverain, indépendant et viable. Israël a le droit de vivre en paix et en sécurité derrière des frontières sûres reconnues par la communauté internationale. Afin d’aboutir à ces résultats, il importe de se garder de tout acte susceptible de porter atteinte à la confiance.
Dans son discours du 19 mai, le Président Obama a énoncé des idées importantes qui peuvent servir de point de départ pour un retour à des négociations de bonne foi. Particulièrement importante est l’affirmation des principes fondamentaux concernant les frontières et les dispositions de sécurité. J’en appelle aux parties pour qu’elles rejoignent la table de négociation sans conditions préalables et sans retard. J’espère que le Quatuor pourra créer une dynamique vers cet objectif lors d’une prochaine réunion au niveau des chefs de délégation.
La situation sur le terrain demeure préoccupante. La poursuite du développement des implantations en Cisjordanie, y compris à Jérusalem, est contraire au droit international et aux obligations imposées à Israël par la Feuille de route. Elle affaiblit encore la confiance des Palestiniens en des négociations directes. Il faut absolument qu’Israël respecte le droit international humanitaire dans le Territoire palestinien occupé.
Grâce au programme palestinien d’édification de l’État, la Cisjordanie est prête, sur le plan institutionnel, à assumer le statut d’État, comme le Comité spécial de liaison l’a confirmé en avril. Cependant, les réalisations institutionnelles sont près de buter contre leurs limites, vu l’espace politique et géographique actuellement disponible, car elles ne touchent ni Jérusalem-Est, ni une grande partie de la zone C, ni la bande de Gaza. La persistance de l’occupation et les questions qui restent non réglées concernant le conflit israélo-palestinien, ainsi que la scission qui continue d’exister entre Palestiniens, empêchent l’Autorité palestinienne d’étendre son autorité institutionnelle aux secteurs qui restent hors de sa portée. Les contraintes qui pèsent sur l’aménagement urbain et ce qui fait obstacle à la liberté de mouvement et à l’accès à la Cisjordanie continuent à peser lourdement sur la viabilité de l’économie palestinienne. Israël doit absolument annuler toutes les mesures d’occupation et permettre au progrès économique et institutionnel de continuer, afin d’aider son voisin palestinien en voie de formation.
À Gaza, de nouvelles mesures d’assouplissement sont nécessaires pour rendre durable le modeste progrès accompli et donner des moyens d’agir à ceux qui aspirent à ce que le calme se maintienne. Celui-ci règne, pour l’essentiel, depuis trois mois; il est extrêmement important, et il faut absolument le faire durer. Je me félicite qu’Israël ait approuvé encore 100 millions de dollars de projets de travaux de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA). En même temps, j’insiste sur la nécessité d’assurer la liberté et la sécurité du mouvement des personnes et des marchandises, notamment des matériaux de construction, ainsi que de l’application de tous les aspects de la résolution 1860 du Conseil de sécurité.
Je suis toujours favorable à l’action menée pour aboutir à l’unité des Palestiniens dans le cadre des positions adoptées par le Quatuor, des engagements pris par l’Organisation de libération de la Palestine et de l’Initiative de paix arabe. Il est primordial que les Palestiniens se mettent d’accord sur un gouvernement capable de répondre aux attentes des citoyens ordinaires, de maintenir la coopération en matière de sécurité et le calme, de répondre aux préoccupations de la communauté internationale et de négocier avec Israël. Il faut que toutes les parties internationales donnent une chance au processus.
Je lance un appel aux donateurs pour qu’ils ne faiblissent pas. Si l’appui qu’ils apportent au budget de l’Autorité palestinienne était insuffisant, cela pèserait sur les activités du Gouvernement et cela perturberait le programme d’édification de l’État. Je me suis félicité qu’Israël continue à virer les recettes de la TVA et les recettes douanières. Le respect de ses obligations internationales est pour Israël le bon moyen de promouvoir la coopération avec un interlocuteur palestinien responsable. Le maintien de la participation des donateurs peut pousser à la modération, renforcer la sécurité, redonner espoir, aider à lancer la reconstruction de Gaza et renforcer l’unité palestinienne.
La communauté internationale doit apporter sa contribution aux efforts menés pour ramener les parties à la table de négociation. Il n’y a pas de temps à perdre. Je continuerai à faire tout ce qui est possible, en tant que Secrétaire général et que membre du Quatuor, pour aider les parties à parvenir à mettre fin à l’occupation qui a commencé en 1967, à mettre un terme au conflit et à aboutir à un règlement des questions relatives au statut final –y compris celles de Jérusalem, des frontières, des réfugiés et de la sécurité– et à la naissance d’un État palestinien souverain, indépendant, d’un seul tenant et viable, vivant au côté d’Israël dans la paix et la sécurité.
Dans cet esprit, je vous prie de recevoir mes souhaits les plus sincères pour la réussite de votre réunion.