Une nouvelle flottille est sur le point d’appareiller pour Gaza. Une dizaine de bateaux doivent partir de la Grèce la semaine prochaine, dans le cadre d’une « flottille de la liberté » pacifique. En réponse à cette initiative, Israël, sous prétexte d’un faux « droit à l’autodéfense », a fait part de sa détermination à arraisonner ces bateaux. Cette situation est d’autant plus révoltante que l’Etat hébreu a reçu le soutien des Etats-Unis et même celui de l’Onu, grâce à son chantage.
De plus, ce qu’a déclaré l’ambassadeur d’Israël à l’Onu, Ron Prosor, aux journalistes, dans ce contexte, il l’a fait en marge d’une réunion du Conseil de sécurité sur le Moyen-Orient au sujet de l’initiative française pour une reconnaissance d’un Etat palestinien dans les frontières de juin 1967, ce qu’Israël refuse. Les complications de la position israélienne ont même poussé Lynn Pascoe, secrétaire général adjoint de l’Onu chargé des affaires politiques, à souligner devant le Conseil de sécurité que l’Onu était opposée à toute flottille tentant de forcer le blocus israélien de Gaza. A leur tour, les Etats-Unis ont mis en garde leurs ressortissants contre toute velléité de participer à cette flottille. La secrétaire d’Etat Hillary Clinton a aussi affirmé cette position américaine. Ces positions de soutien sans nuance à l’Etat hébreu vont à l’encontre du droit international humanitaire et aux résolutions du Conseil de sécurité de l’Onu, dont la résolution 1860 appelait en janvier 2009 « au libre approvisionnement et à la libre distribution à travers Gaza de l’aide humanitaire, y compris de la nourriture, du carburant et des médicaments ».
Depuis juin 2007, après la prise du pouvoir par le Hamas, les autorités israéliennes ont renforcé le siège de Gaza de manière drastique. Le territoire est bouclé, les postes-frontières fermés, rien ne passe, à l’exception, sous conditions, des biens humanitaires les plus basiques. Les raisons sécuritaires invoquées par Israël ne résistent cependant pas à l’épreuve des faits.
Le 31 mai 2010, un raid militaire israélien dans les eaux internationales contre le Mavi Marmara, de l’organisation humanitaire turque IHH, avait causé la mort de neuf ressortissants turcs. Il est fort à craindre que ce scénario se reproduise à nouveau dans les prochains jours.
Al-Ahram Hebdo