L’Orient le Jour
Festival de Venise Le réalisateur Julian Schnabel dédie son film à tous ceux qui croient encore que la paix est possible.
L’histoire des Palestiniens s’est invitée hier au Festival de Venise à travers le dernier opus du juif américain Julian Schnabel, Miral, entré dans la course au Lion d’or. Tiré du roman éponyme et autobiographique de la journaliste palestinienne Rula Jebreal, le film de Schnabel revisite la saga tourmentée des Palestiniens, de 1948 à la première intifada, à travers le destin d’une jeune femme, Miral. Comme Rula, Miral a grandi dans un orphelinat de Jérusalem-Est né de la volonté d’une femme qui croise un matin de 1948 un groupe d’enfants rescapés du massacre de Deir Yassine, commis par des militants juifs radicaux dans ce village proche de Jérusalem. Adapté avec l’auteur, Miral mêle les destins de ces femmes jusqu’aux espoirs de paix suscités par la signature des accords d’Oslo en 1993. La ravissante actrice indienne Freida Pinto, vue dans Slumdog Millionnaire, incarne Miral.
« Oui, c’est une histoire palestinienne, mais c’est fondamental qu’un juif américain comme moi la raconte, que les musulmans l’entendent, que les juifs l’entendent, en Israël et dans le monde », a confié à l’AFP le réalisateur au physique débonnaire avant de se rendre au Lido. « C’est justement parce que je suis juif que cette histoire m’a touché, elle fait partie de moi », insiste l’auteur de Basquiat et Avant la nuit, qui avoue qu’il ne « connaissait pas grand-chose aux Palestiniens ». « Il faut comprendre les Palestiniens. Le film témoigne que leurs peurs et leurs désirs ne sont pas très distincts des nôtres. » Julian Schnabel fonde aujourd’hui ses espoirs sur la reprise de pourparlers directs israélo-palestiniens et dédie son film à « tous ceux qui de part et d’autre croient encore que la paix est possible ». (...)