Par Ameer Makhoul
Cet article est un extrait d’une lettre du 7 août 2010 écrite par Ameer Makhoul depuis une prison israélienne. Défenseur des droits de l’homme, directeur du réseau d’ONG arabes Ittijah, chef de file du mouvement palestinien de Boycott, Désinvestissement et Sanctions et citoyen palestinien d’Israël, Makhoul a été arrêté lors du raid de sa maison à Haïfa, aux premières heures du matin le 6 mai 2010. Pendant les onze jours qui ont suivi, Makhoul a été mis en isolement, sans accès à un avocat, et soumis à la torture. Des associations pour les droits de l’homme ont condamné la persécution politique dont il est l’objet et les poursuites judiciaires lancées contre lui.
Mon chemin est toujours en quelque sorte coincé. C’est le Shabak qui mène le système, au niveau structurel et politique, et non la justice. Ma dignité humaine, mes droits humains fondamentaux et mes droits constitutionnels sont violés. Je ne suis toujours pas autorisé à rencontrer mes avocats sans que nos entretiens soient enregistrés. Le travail des trois juges est de justifier la décision de l’avocat général d’Israël et du Shabak de m’empêcher de rencontrer librement mes avocats en prison.
Les juges insistent sur le fait que ces rencontres aient lieu à travers une vitre de séparation et par téléphone, afin de pouvoir enregistrer la totalité de la conversation.
A première vue, le procédé ainsi que la procédure semblent justes mais, c’est avant tout, une violation systématique, structurelle et politique de mon droit fondamental à une procédure juste. Le rôle de l’avocat général est de me criminaliser, pas de chercher la vérité.
Dans la prison de Gilboa, il y a environ 600 prisonniers de la liberté palestiniens et arabes répartis en sections/divisions.
La répartition des prisonniers est géopolitique : les prisonniers de Cisjordanie et les prisonniers de 1948 (dont Jérusalem Est et le Plateau du Golan occupés) sont ensemble, alors que dans les prisons du Naqab (Néguev), les prisonniers de Cisjordanie sont séparés de ceux de Gaza. Et les prisonniers de Gaza sont séparés en fonction de leur affiliation au Fatah ou au Hamas.
Les frontières de l’occupation sur le terrain basées sur le mur d’apartheid sont valables dans la politique de répartition démographique de la prison. C’est une fragmentation imposée pour saper la lutte contre l’un des crimes coloniaux les plus systématiques et pour affaiblir la lutte collective en détruisant sa structure de continuité et d’interaction.
Je m’efforce d’apporter espoir et détermination aux prisonniers de la liberté. C’est l’une de mes missions en prison. Je dois maintenir le contact avec Ittijah et la communauté, et avec tous les mouvements de solidarité, groupes et personnes, mais plus que tout, je dois correspondre avec autant d’intensité que possible avec mes filles Hind et Huda, qui sont devenues des combattantes pour la liberté, la justice et la dignité matures, et surtout leur rendre le bonheur de vivre qui a été volé le 6 mai à 2h30 du matin.
Ma femme Janan mène, de façon héroïque, l’ensemble de la campagne tout en faisant face à d’énormes tâches à la maison.
Nous avons besoin de vos lettres ; le goût de la solidarité est différent quand on est en prison que lorsqu’on est à l’extérieur, le goût reflète la grande solidarité, les actions de soutien et de responsabilisation.
A première vue, le procédé ainsi que la procédure semblent justes mais, c’est avant tout, une violation systématique, structurelle et politique de mon droit fondamental à une procédure juste. Le rôle de l’avocat général est de me criminaliser, pas de chercher la vérité.
Dans la prison de Gilboa, il y a environ 600 prisonniers de la liberté palestiniens et arabes répartis en sections/divisions.
La répartition des prisonniers est géopolitique : les prisonniers de Cisjordanie et les prisonniers de 1948 (dont Jérusalem Est et le Plateau du Golan occupés) sont ensemble, alors que dans les prisons du Naqab (Néguev), les prisonniers de Cisjordanie sont séparés de ceux de Gaza. Et les prisonniers de Gaza sont séparés en fonction de leur affiliation au Fatah ou au Hamas.
Les frontières de l’occupation sur le terrain basées sur le mur d’apartheid sont valables dans la politique de répartition démographique de la prison. C’est une fragmentation imposée pour saper la lutte contre l’un des crimes coloniaux les plus systématiques et pour affaiblir la lutte collective en détruisant sa structure de continuité et d’interaction.
Je m’efforce d’apporter espoir et détermination aux prisonniers de la liberté. C’est l’une de mes missions en prison. Je dois maintenir le contact avec Ittijah et la communauté, et avec tous les mouvements de solidarité, groupes et personnes, mais plus que tout, je dois correspondre avec autant d’intensité que possible avec mes filles Hind et Huda, qui sont devenues des combattantes pour la liberté, la justice et la dignité matures, et surtout leur rendre le bonheur de vivre qui a été volé le 6 mai à 2h30 du matin.
Ma femme Janan mène, de façon héroïque, l’ensemble de la campagne tout en faisant face à d’énormes tâches à la maison.
Nous avons besoin de vos lettres ; le goût de la solidarité est différent quand on est en prison que lorsqu’on est à l’extérieur, le goût reflète la grande solidarité, les actions de soutien et de responsabilisation.