Publié le 28-09-2010
Les passagers juifs ont bien été tabassés par la soldatesque israélienne Contrairement à ce que racontait la propagande militaire israélienne au cours de la journée de mardi, les passagers du bateau Irene pris d’assaut par la marine israélienne dans les eaux internationales ont été traités très brutalement par leurs agresseurs, les Juifs de citoyenneté israélienne ayant droit à un supplément de coups, rapporte mardi soir le quotidien Haaretz dans son édition en ligne en anglais
Les témoignages des prisonniers, conduits après l’arraisonnement vers le port israélien d’Ashdod, ont été confirmés par un journaliste de la chaîne de télévision Channel 10, Eli Usharov.Voici la traduction –par CAPJPO-EuroPalestine- de l’article du Haaretz http://www.haaretz.com/news/diplomacy-defense/jewish-gaza-bound-activists-idf-used-excessive-force-in-naval-raid-1.316247
Titre : Les militants juifs en route pour Gaza : « L’armée a utilisé une force excessive lors de son assaut maritime »
Sous-titre : « Les activistes à bord du bateau Irene en route pour Gaza démentent la version de l’armée selon laquelle l’embarcation aurait été arraisonnée de manière pacifique »
Par Yanir Yagna
Les soldats des Forces de Défense d’Israël ont fait un recours excessif à la force en prenant le contrôle du bateau en route pour Gaza, une opération organisée par des militants juifs et israéliens, ont déclaré mardi soir ces derniers, contredisant la version officielle, selon laquelle tout s’était déroulé pacifiquement.
Plus tôt dans la journée, en effet, (alors qu’elle avait le monopole de la communication, NDLR), l’armée avait affirmé que ses troupes de commando avaient abordé pacifiquement le bateau de secours juif à la bande de Gaza, déclarant : « Les forces navales de l’armée viennent d’intercepter le bateau ‘Irene’, et il est actuellement remorqué vers le port d’Ashdod avec ses passagers ».
Cependant, les témoignages des passagers libérés par la police après interrogatoire à Ashdod contredisent la version officielle, notamment le témoignage du passager israélien Yonathan Shapira, ancien pilote de l’armée de l’air, pour qui « il n’y a pas de mots pour décrire ce qui s’est passé pendant l’assaut ».
Shapira indique que les passagers, qui tous affirment n’avoir à aucun titre un quelconque geste violent, ont été l’objet de comportement extrêmement violents de la part des soldats. « Ils nous ont sauté dessus, ils nous ont frappé. Moi, ils m’ont tiré au Taser », déclare Shapira.
« Certains des soldats ont eu une attitude particulièrement odieuse. Il y a un gouffre entre la version officielle de l’armée et la réalité de l’attaque », ajoute-t-il.
L’ex-aviateur indique que lui-même et ses camarades sont « « fiers de l’aventure », réalisée sur une base simple : « le siège de Gaza constitue un crime, il est immoral, cette chose-là n’est pas juive, et c’ est un impératif moral que de le crier. Quiconque se tait, alors que le crime se déroule, devient un complice de ce crime »
Eli Usharov, reporter pour la chaîne de télévision Channel 10 (à bord du bateau, NDLR), confirme le récit de Shapira. Il dit à Haaretz que l’assaut a été conduit avec une brutalité non justifiée. « Ils ont tiré au Taser sur Yonathan. Lui a crié, et il a été traîné sur le bateau de la marine. Yonathan et son frère Itamar, autre passager, ont ensuite été menottés.
Le journaliste de Channel 10 ajoute cependant que les passagers ont réussi à engager une véritable conversation avec les soldats, une fois qu’ils étaient captifs, et que l’atmosphère s’est alors quelque peu détendue.
Reuven Moskowitz, un Israélien rescapé du génocide également passager de l’Irene, exprime quant à lui son incrédulité : « Je n’imaginais pas que des soldats israéliens puissent traiter 9 Juifs d’une telle façon. Ils nous ont cogné ».
« En tant que survivant de l’Holocauste, je ne supporte pas le fait que l’Etat d’Israël emprisonne un peuple entier derrière des murailles. C’est profondément immoral. Ce qui m’est arrivé pendant l’Holocauste me fait faire des cauchemars toutes les nuits. Je ne veux pas que nous fassions la même chose à nos voisins. Oui, je compare ce que j’ai enduré avec ce qu’endurent les enfants palestiniens assiégés », ajoute-t-il.
CAPJPO-EuroPalestine