Cependant, le premier ministre israélien, qui a dernièrement rencontré le président Obama à Washington, insiste à tenir des négociations directes le plus rapidement possible parce que, de son point de vue, elles constituent l’unique moyen de mettre fin au conflit. Il est surprenant que Netanyahu ait inventé une position nouvelle et étrange dans laquelle il défie les Etats-Unis et les Palestiniens. Au lieu de donner son opinion sur la vision globale présentée par les Palestiniens à l’administration américaine autour des dossiers de Jérusalem, des réfugiés, des frontières, de la sécurité, des colonies et des prisonniers, Netanyahu est apparu avec une proposition qui consiste à geler partiellement la construction des colonies illégales en contrepartie des négociations directes. Il est évident que ce marchandage est injuste, reflétant la réalité des tergiversations israéliennes et ses façons continues de se dérober aux engagements de la paix.
Dans ce contexte, que pouvons-nous attendre de la part du médiateur américain à qui importe la question des négociations et qui doit annoncer clairement la partie responsable de l’entrave du processus de paix ? Il y a une autre question encore plus importante : que vont faire les Arabes si le médiateur américain manque à ses promesses après la dérobade prévue de la partie israélienne ? Il est clair que la position américaine reste faible et manque de clarté. En effet, les rapports en provenance de Washington avant la rencontre entre Netanyahu et Obama prévoyaient un accueil officiel avec des protocoles qui incluent des pourparlers à la Maison Blanche, une conférence de presse officielle. Et ce, contrairement à ce qui s’est passé lors de la visite précédante. Il est clair que cette visite vise à prouver la profondeur des relations et qu’il n’y a pas de différends entre les deux parties. Peut-on alors prévoir un éveil de conscience de la part d’Obama ou une position nouvelle caractérisée par la justice et l’intégralité ? Il semble qu’il ne faut pas trop espérer.
Quant à la réaction arabe, les ministres arabes des Affaires étrangères l’ont déterminée dans leur réunion extraordinaire, quand ils ont décidé de recourir à ce qu’ils ont appelé « autres choix » en cas d’échec des négociations indirectes avec l’avènement du mois de septembre prochain. Parmi ces choix, il y a le recours au Conseil de sécurité et la décision d’annoncer l’instauration de l’Etat palestinien.
Dans tous les cas, les indices actuels ne promettent rien de positif au profit de la cause palestinienne par l’intermédiaire des négociations, à condition que les Etats-Unis et l’Europe fassent pression sur le gouvernement intransigeant de Netanyahu.
L’important est que la diplomatie arabe commence dès maintenant à étudier avec force, sérieux et réalisme les mécanismes permettant l’application des autres choix, afin d’éviter de tourner encore pendant de longues années dans un cercle vicieux alors qu’ils ont précédemment perdu beaucoup de temps et présenté trop de concessions sans parvenir à un résultat satisfaisant.
Massoud Al-Hénawy