vendredi 12 mars 2010

Qui mettra fin à l’arrogance d’Israël ?

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Ceux qui soutiennent sans condition Israël et qui se donnent même pour mission de garantir à celui-ci une quasi suprématie opérationnelle sur les armées arabes réunies en maintenant son potentiel de guerre, et à intervenir militairement à ses côtés si la situation militaire sur le terrain menace de s’infléchir en faveur de ses adversaires, feignent d’ignorer les changements opérés dans la Charte palestinienne et les discours politiques des Palestiniens.
Ils savent bien qu’aucune organisation palestinienne ne refuse le droit des Israéliens à avoir un Etat dans lequel les populations israéliennes vivront en totale sécurité. Le problème ne devrait pas se situer à ce niveau, car la vérité est ainsi tronquée.
Les pays occidentaux qui se focalisent sur le droit des Israéliens à exister et à vivre dans des frontières sécurisées inversent entièrement les thèmes des débats.
Nous devrions plutôt non pas nous focaliser sur le droit des Israéliens à disposer d’un Etat dans lequel la sécurité serait totalement instaurée, mais nous inquiéter du fait que les Palestiniens n’ont toujours pas leur Etat pour pouvoir y vivre en paix, comme tous les peuples du monde y aspirent pour eux-mêmes. 
Autrefois, on demandait et exigeait même des Palestiniens à reconnaître le droit des Israéliens à disposer d’un Etat aux frontières sûres et sécurisées. Les Palestiniens y ont consenti, mais s’interrogent à leur tour sur le fait que les concessions qu’ils ont ainsi faites ne se sont pas traduites en les mêmes exigences occidentales à leur égard.
Le problème est inversé. C’est maintenant aux Israéliens à accepter que les Palestiniens créent leur propre Etat et y vivent dans des frontières sécurisées.
Les pays occidentaux oublient de retenir que ce sont les Palestiniens qui ont besoin que la communauté internationale se mobilise pour la création d’un Etat palestinien car ce sont les Palestiniens qui n’ont pas leur Etat.
Les Nations unies devraient imposer ce droit au lieu de supplier Israël d’y consentir. On sait bien, on sait très bien même qu’Israël bloque la création de l’Etat palestinien. Ils oublient volontairement de comparer les pertes en vies humaines dans les deux cas, oublient de comparer les implications produites par les tirs des roquettes avec celles des bombardements aériens et à partir de la mer, pour affirmer seulement que d’une part, les tirs de roquettes terrorisent les habitants du sud israélien, et que ce sont eux qui justifient la réaction israélienne.
Ce ne serait donc pas le double fait que les forces israéliennes sont des forces occupantes, coloniales, et que le gouvernement israélien refuse l’existence du droit palestinien de disposer d’un Etat, qui provoque en réaction les tirs des roquettes, mais ce sont ces derniers qui provoquent les réactions israéliennes, même disproportionnées.
Aux éléments de puissance militaire à disposition d’Israël, s’ajoute le droit de veto dont les Américains usent et abusent pour garantir l’impunité à Israël et paralyser l’action diplomatique arabe.
Les Israéliens, ainsi couverts par les Etats-Unis, peuvent mettre en œuvre leur supériorité militaire opérationnelle quel qu’en soit le coût pour les populations civiles palestiniennes et s’assurer ainsi que leurs actions seront légitimées par les Etats-Unis, mais aussi par l’UE, du moins par la majorité des pays européens qui défendent toujours la thèse d’une légitime défense.
Il est bien évident qu’il s’agit-là de lectures erronées car orientées, et conçues de façon volontairement partiale pour induire en erreur la communauté internationale.
Les officiels israéliens affirment par exemple qu’il n’y a pas de situation humanitaire dégradée dans Gaza malgré les faits évidents en contradiction avec cette « plaisanterie » dite sur un air très sérieux. Les Israéliens sont en position de force sur le plan militaire, cela est certain et les pays arabes qui avaient tenté trois fois au moins de l’emporter sur les forces israéliennes en savent bien quelque chose. Les Israéliens sont également en position de force sur le plan politique d’abord grâce au droit de veto américain, ensuite grâce à la l’autoculpabilisation des Européens sur la Shoah. Les Européens portent toujours le fardeau moral de ce qu’ils avaient fait subir aux « juifs » lors de la Deuxième Guerre mondiale, soit en tant qu’acteurs, en tant que participants, ou en tant simplement qu’observateurs.
Sur quels pays, quelle organisation régionale d’Etats, quelle organisation supranationale, les Palestiniens pourront-ils compter pour contraindre Israël à accepter le droit des Palestiniens à créer et disposer de leur Etat ? Sûrement pas sur un pays comme les Etats-Unis qui parrainent le semblant de processus de paix en tant qu’élément majeur par rapport à la Russie qui s’est trouvée pratiquement expulsée de cette région depuis les accords de paix égypto-israéliens, et plus particulièrement depuis la disparition du régime de Saddam. Et pourtant, il n’y a que l’administration américaine qui peut contraindre Israël, mais elle ne le fera pas justement.
Fateh S.
http://www.elmoudjahid.com/accueil/monde/53711.html