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"Les chances d'une reprise du processus de paix sont minces", a déclaré un ministre israélien au quotidien Haaretz, estimant sous couvert de l'anonymat que la mission Mitchell est vouée à l'échec.
M. Mitchell a rencontré jeudi les principaux dirigeants israéliens, dont le Premier ministre Benjamin Netanyahu et le ministre de la guerre Ehud Barak, sans la moindre avancée apparente après ces entretiens.
La visite de l'envoyé américain, qui s'est rendu à Beyrouth et Damas dans le cadre d'une tournée régionale, survient au moment où une nouvelle controverse oppose Israéliens et Palestiniens sur les frontières du futur Etat palestinien.
Dans une interview publiée jeudi par l'hebdomadaire Time, le président américain Barack Obama a lui même reconnu avoir mal évalué les possibilités de paix au Proche-Orient.
"Je pense que nous avons surestimé nos possibilités de les convaincre (Israéliens et Palestiniens)" d'engager des négociations de paix, a-t-il avoué.
"C'est un problème inextricable", a-t-il estimé, en renvoyant Israéliens et Palestiniens dos à dos.
"Il est très difficile pour les Israéliens et les Palestiniens d'ouvrir un vrai dialogue à cause de l'environnement politique, de la nature des coalitions (dont ils dépendent) avec les autres, aussi bien à cause des coalitions (qu'ils dirigent) ou des divisions dans leurs propres sociétés", a ajouté M. Obama.
Sur le fond, les positions entre les deux parties sur les grands dossiers d'un règlement de paix --frontières d'un futur Etat palestinien, colonisation israéliennes, Jérusalem-Est, réfugiés-- apparaissent très éloignées.
En outre, les deux parties n'arrivent même pas à s'entendre sur une relance des négociations suspendues depuis plus d'un an à la suite de l'offensive israélienne contre la bande de Gaza (décembre 2008-janvier 2009).
L'Autorité palestinienne refuse de reprendre le dialogue sans un gel total de la construction dans les implantations juives en Cisjordanie occupée.
Israël, de son côté, a accepté de freiner la construction dans les colonies pendant dix mois mais ce moratoire ne concerne pas Jérusalem-Est, à majorité arabe et annexée en juin 1967.
Cette semaine, M. Netanyahu a laissé peu d'espoir sur les chances d'une reprise rapide des négociations. Il a une fois de plus exhorté l'Autorité palestinienne à revenir à la table des négociations "sans conditions préalables".
Le Premier ministre a averti par la même occasion qu'Israël maintiendrait une "présence" le long de la frontière orientale d'un futur Etat palestinien, dans la région limitrophe avec la Jordanie, afin d'empêcher toute infiltration d'armes.
Les Palestiniens ont aussitôt rejeté cette exigence, accusant Israël de mettre "des obstacles supplémentaires" à la reprise des négociations.
Ils demandent en fonction des résolutions onusiennes que leur futur Etat soit basé sur les frontières d'avant la guerre israélo-arabe de juin 1967, avec comme capitale Jérusalem-Est, annexée par Israël.
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