|
Ces revers sont certes palpables aussi bien au Liban, en Iran, et en Syrie, voire même sur le dossier palestinien quoique le plus fragile. Auxquels s'ajoute de plein la crise avec Ankara qui s'avère de plus en plus être l'un des fiascos les plus flagrants d'Israël. Sachant qu'Ankara avait été l'un des premiers pays musulmans à avoir entretenu des relations avec Israël, depuis plus de cinquante années.
Même si les analystes israéliens n'osent toujours pas le comparer à celui essuyé en 1979, lorsque l'Iran est passé du clan des amis Israël à celui de ses ennemis les plus farouches.
Concernant les trois pays précités, aucun de tous les stratagèmes sionistes utilisés directement ou via les alliés occidentaux d'Israël n'ont porté leurs fruits. Tous trois se cantonnent aussi fortement dans le camp de la résistance et de l'affrontement avec Israël. Tous les trois sont aussi solidement des alliés inséparables.
Tous trois ont surmonté les pressions exercées contre eux, depuis l'assassinat de l'ancien Premier ministre libanais Rafic Hariri, date fatidique pour les déclencher.
L'affaire qui n'a pas encore révélé ses secrets quant aux auteurs du crime a été exploitée pour accuser le Hezbollah et la Syrie, et par intermittence l'Iran.
Avec pour harcèlement la formation du tribunal international, les accusations et les arrestations arbitraires (des officiers libanais entre autre), la propulsion de faux témoins, les assassinats ciblés (dans les trois pays), en passant par la guerre israélienne de juillet 2006, les frictions intercommunautaires en mai 2008, la guerre de Gaza et sans oublier les dizaines de réseaux d'espionnage disséminés dans toutes parts
Au Liban, considéré être le front avancé de la confrontation avec l'entité sioniste, tous les efforts ont été déployés en vue de l'écarter de la Syrie, et de désarmer le Hezbollah, sinon de l'affaiblir. Des éléments internes s'étaient eux aussi mêlés à la valse en l'engouffrant dans les aléas du jeu politique libanais. Le tout pour le divertir de sa mission libératrice.
Après six années infernales, le parti de la résistance libanaise se trouve plus que jamais en position de force, ralliant un poids politique interne acquis grâce à sa présence au sein du parlement et du gouvernement (à l'insu des menaces israéliennes), à la poursuite de sa prédisposition miliaire pour faire face à toute agression.
Alors que l'autre camp se trouve en phase de dislocation. Dernièrement, le gouvernement de Netanyahou s'était même plaint que les Américains aient échoué dans leur tentatives de changer l'armée libanaise, mettant en garde contre toute velléité de lui procurer un équipement militaire perfectionné.
Signe supplémentaire de la posture plutôt confortable du Hezbollah: Israël est sur le qui vive s'attendant à tout moment sa revanche pour l'assassinat de son dirigeant militaire Imad Moughniyeh.
La Syrie, supposé être le front médiateur était dans le collimateur. Pointée du doigt dès les premières minutes de l'assassinat de Hariri, et après avoir été amenée à quitter le Liban, ses responsables étaient sous le coup d'une campagne médiatique et politique libanaise et arabe qui escortait capricieusement les convocations de l'enquête internationale. Tandis que les puissances occidentales, et leurs alliés arabes lui infligeaient une violente politique d'isolement. IL y eu même une tentative de renversement de son jeune président Bachar El-Assad, pour le remplacer par son oncle Rifaat.
En fin de compte, toutes les pressions sont tombées dans l'eau. Avec sur toile de fond, entre autre, le dévoilement des faux témoins, le changement suspect des enquêteurs, l'acquittement des quatre officiers libanais, l'attardement des résultats de l'enquête internationale…
Aujourd'hui Damas est pratiquement innocentée, après l'ouverture amorcée avec les Occidentaux, puis les pays arabes, surtout l'Arabie Saoudite, qui était la plus outragée par l'assassinat de son dauphin Hariri. Le tout en poursuivant son alliance stratégique aussi bien avec le Hezbollah et l'Iran, et en en tissant une nouvelle avec son voisin turc. Au niveau du conflit arabo-israélien, elle n'a présenté aucune concession, et affirme son attachement à la libération inconditionnelle du Golan occupée.
Du côté iranien, considéré être le front arrière du camp de la résistance et de l'affrontement, surtout avec son actuel président Mahmoud Ahmadinejad qui a repris la rhétorique anti israélienne de l'Imam Khomeiny, les pressions israélo-occidentales ont œuvré sur deux fronts. Sachant que les Israéliens tentaient tant bien que mal de passer inaperçus, en mettant les Occidentaux de l'avant, dans une tentative d'internationaliser ce qu'ils considèrent être la menace iranienne.
D'abord, c'est surtout son dossier nucléaire qui a été pris à charge, dans une violente politique de harcèlement : accusant sans preuves Téhéran de vouloir militariser son programme, déplaçant le dossier de l'Agence internationale de l'énergie atomique vers le Conseil de sécurité, biaisant les rapports objectifs de cette dernière par des articles publiés pour semer des rumeurs, promulguant des résolutions en vue de suspendre l'enrichissement de l'uranium, menaçant de sanctions paralysantes tout en essayant de vaincre les réticences de Pékin et Moscou.
En second plan, il y eu les tentatives sur le front politique de renversement du régime de la république islamique, à travers des forces iraniennes internes. Alors que ce mouvement a éclaté au lendemain du scrutin présidentiel de juin 2009, mettant en doute les résultats des élections, puis s'est estompé; force est de constater sa résurrection le mois dernier. Elle coïncide avec l'échec cuisant des puissances occidentales à persuader les Russes et les Chinois de se rallier à un durcissement des sanctions. Alors que pendant près d'un an, les responsables américains, français britanniques ou allemands, se relayaient à tour de rôle pour rendre visite aux responsables de ces deux pays, tout en faisant croire qu'ils les ont ralliés à une durcissement des sanctions.
Lors de la dernière rencontre des 5+1, les faux-semblants occidentaux ont été dévoilés au grand jour, et aucune sanction n'a pu être votée. Alors que le mouvement de contestation contre le régime s'estompait, sous les coups des manifestations grandioses qui sont descendues dans les rues pour défendre le régime.
Leila Mazboudi
( À suivre)
http://www.almanar.com.lb/NewsSite/NewsDetails.aspx?id=120901&language=fr