Barak Ravid – Haaretz
Le chef de l’opposition, Tzipi Livni, s’est mobilisée hier pour freiner l’initiative suédoise qui prévoit de modifier le statut de la ville et de déclarer Jérusalem-est comme capitale de la Palestine. Dans une lettre adressée hier au ministre suédois des Affaires étrangères, Carl Bildt, Mme Livni l’appelle à retirer cette proposition de l’ordre du jour. Entre temps, une réunion supplémentaire se tiendra aujourd’hui à Bruxelles suite aux désaccords qui sont apparus avant-hier entre les Etats de l’Union européenne concernant la proposition suédoise.
Dans sa lettre au chef de la diplomatie suédoise, Tzipi Livni fait part de son inquiétude face à l’initiative qui vise à modifier le statut de Jérusalem. « Cette démarche est perçue comme une tentative de fixer d’avance les résultats des négociations sur un sujet extrêmement sensible de l’accord permanent. Je vous demande prestement de vous abstenir d’adopter une quelconque position concernant Jérusalem. J’estime que les parties doivent reprendre les négociations là où elles ont été interrompues à l’époque où je menais les pourparlers et toute tentative de dicter d’avance le résultat des négociations sur le statut de Jérusalem serait un acte contre-productif et une erreur », écrit-elle.
Le ministère des Affaires étrangères a publié hier une vive réaction à la démarche suédoise qui, selon lui, « porte atteinte à la capacité de l’Union européenne de prendre part au processus diplomatique et de devenir un médiateur significatif entre Israël et les Palestiniens ».
Avant hier s’est tenue à Bruxelles une première réunion concernant l’initiative suédoise. Selon des diplomates européens, cette réunion a donné lieu à un débat très vif sur la question de Jérusalem, qui a mené à un clivage entre les vingt-sept. Suite à ces désaccords, une nouvelle réunion entre ambassadeurs se tiendra aujourd’hui pour tenter de parvenir à un texte accepté par tous. Les représentants français à la réunion d’avant-hier ont fait savoir qu’ils ne soutiennent pas la proposition suédoise et réclament que la décision affirme que « Jérusalem sera la capitale des deux Etats » et non que « Jérusalem-est sera la capitale de la Palestine ». Les Français ont souligné la nécessité de ne pas décider d’avance des résultats des négociations et que c’est à Israël et à l’Autorité palestinienne de parvenir à un accord à ce sujet. La Roumanie, l’Autriche, la Grèce, la Pologne et la Slovénie se sont ralliées à la position française. La République tchèque, la Hongrie et le Danemark ont eux aussi fait part de leur opposition au texte suédois et ont réclamé que le terme « Palestine » soit remplacé par « Etat palestinien ».