NAPLOUSE / Amin Abu Wardeh – Le tombeau du Prophète Joseph, situé dans l’est de la ville de Naplouse (centre de la Cisjordanie), attire de nouveau l’attention des médias après que des colons ont exprimé le désir de restaurer une présence juive au tombeau après huit ans.
Le groupe Garin Shkhrem se forma le 19 novembre. Il est composé de rabbins et de colons de longue date. Un dépliant distribué par Garin Shkhrem (Shkhrem est le nom de Naplouse en hébreu) expliquait: «Neuf ans ont passé depuis que le tombeau de Joseph a été brûlé, pillé et abandonné. Il est temps d'effacer la honte.»
Dans les années 1980 des colons juifs avaient construit une école religieuse et un avant-poste autour du tombeau, situé près du camp de réfugiés de Balata, sous protection de l’armée israélienne.
Israël s’était retiré du tombeau en octobre 2000, après une bataille où avaient été tués six Palestiniens. L’organisation Shkhrem Ehad, basée dans la colonie de Yitzhar (très connue pour brûler les oliveraies des villages palestiniens autour, attaqués régulièrement) y organise des visites mensuelles.
Le nouveau groupe vise à reprendre le contrôle du tombeau. Il veut mobiliser un large soutien du public, avant de monter une tente de protestation près de la base de l’armée israélienne dans la région, puis organiser une marche à Naplouse.
«Conformément à toutes les lois, c'est un territoire israélien et nous avons l'intention d'y retourner, quel qu'en soit le prix», ont expliqué les organisateurs. «Il n'y a plus d'obstacles sécuritaires», se référant au fait que dans la région de Naplouse des barrages routiers ont été enlevés.
Le 27 novembre, les forces israéliennes avaient dû fermer le check-point de Huwwara et la route principale pendant deux heures pour empêcher à des dizaines de colons de chercher d’atteindre le tombeau. La semaine dernière, même le Grand Rabbin de France voulait visiter le tombeau et a appelé à la restauration et la ré-ouverture de lieu.
Les Palestiniens de Naplouse craignent maintenant le retour des colons juifs dans la région, ce qui pourrait faire exploser la situation délicate de la ville. (PNN)
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