jeudi 3 décembre 2009

Les Palestiniens de Bir Idd continuent de s'accrocher à leur terre malgré le harcèlement de l’armée

Palestine - 02-12-2009
Par ISM
Les militants d’ISM viennent de passer les trois dernières semaines avec une communauté troglodyte de Bir Idd, au sud d’Hébron, à la lisière même du désert du Néguev. Les villageois, qui vivent de l’élevage de moutons et de chèvres, ainsi que des cultures saisonnières, sont arrivés récemment, après qu’un ordre du tribunal leur ait donné l’autorisation de le faire après 10 ans d’exil.





















En 1999, l’armée israélienne avait expulsé par la force les 700 personnes qui vivaient dans ce secteur, détruisant les maisons en pierre et faisant exploser les cavernes. Jusqu’à aujourd’hui, toutes les tentatives des villageois de récupérer leur terre s’étaient heurtées à la violence des colons des trois colonies voisines, Mezadot Yehuda, Susiya et Mitzpe Yair, toutes trois illégales selon le droit international.

La réponse des associations pour les droits de l’homme a été formidable.Taayush a fait des expéditions fréquentes dans le village, la Croix-Rouge internationale a procuré aux villageois des tentes, des matelas et des ustensiles de cuisine, parmi d’autres articles, et Breaking the Silence a emmené 30 personnes faire un tour de la région pour leur faire prendre conscience des conditions de vie très dures. Plusieurs tentes sont maintenant debout, des enclos pour le bétail ont été restaurés et 3 familles vivent maintenant à Bir Idd, et on espère qu’elles sont les premières d’une longue série.

Le succès a cependant rencontré le harcèlement de l’armée, qui continue d’intimider les Palestiniens lorsqu’ils se servent de la route qu’ils ont eux-mêmes construite à grand frais, et les obligent à emprunter un chemin de terre complètement impraticable.

Mercredi 25 novembre, les villageois ont manqué d’eau potable à cause de problèmes de communication, et lorsque Taayush a entrepris de leur en porter le lendemain, les soldats ont retardé le transport pendant plusieurs heures. Le chef du Bureau de Coordination de District (DCO) local est allé chapitrer ce jour-là les Palestiniens pour avoir utilisé la route, disant que ça gênait les colons du coin. Lorsque les Palestiniens ont fait référence à l’ordre du tribunal disant qu’ils avaient le droit de se servir de la route, l’officier du DCO a simplement répondu : « Je me fiche des tribunaux, je suis militaire. »

C’est cette arrogance manifeste envers non seulement le droit international mais aussi le droit israélien qui représente un des principaux problèmes pour les Palestiniens qui essaient de vivre leurs vies en Cisjordanie occupée. L’armée prend ses ordres auprès de colons fanatiques qui vivent sur des terres volées, pas auprès des tribunaux.

Mais les villageois de Bir Idd sont prêts à continuer à lutter contre l’injustice et la répression, et à vivre sur la terre qui est légalement la leur.
Source : Palsolidarity