a Cisjordanie ne doit pas être « nettoyée des juifs », déclare Netanyahu
samedi, juillet 11, 2009
e Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a déclaré au chef de la diplomatie allemande Frank-Walter Steinmeier qu'arrêter la colonisation en Cisjordanie occupée en ferait un territoire « Judenrein », le terme nazi pour « nettoyé des juifs », a-t-on appris hier auprès de la présidence du Conseil.
C'est la première fois qu'un Premier ministre israélien use de ce terme, qui établit un parallèle entre l'exigence d'un démantèlement des colonies de peuplement juives et l'antisémitisme génocidaire nazi. Lors de la campagne avortée contre le démantèlement des implantations israéliennes de Gaza, à l'été 2005, des colons radicaux et groupes ultranationalistes israéliens avaient accusé le gouvernement de vouloir rendre Gaza « Judenrein ».
« L'usage de ce terme est inadmissible et particulièrement injuste, s'adressant au chef de la diplomatie de l'Allemagne, un pays qui plus que tout autre s'oppose au passé nazi », a déclaré à la radio militaire l'ancien ambassadeur d'Israël en Allemagne, Avi Primor. « Personne ni même les Palestiniens ne réclame que la Cisjordanie soit "Judenrein". Il est tout à fait envisageable que des juifs puissent y vivre dans l'avenir, mais pas que ce territoire reste sous contrôle israélien », a poursuivi l'ancien diplomate qui a dénoncé dans les propos de M. Netanyahu une « banalisation de la Shoah ».
Sur un autre plan, Israël est prêt à se retirer de certaines parties du plateau du Golan, mais ne renoncera pas à d'autres grands secteurs de ce territoire, dans le cadre d'un éventuel accord de paix avec la Syrie, a déclaré le conseiller national israélien à la sécurité, Uzi Arad. « S'il doit y avoir compromis territorial, ce compromis verra le maintien d'Israël sur les hauteurs du Golan, et cela profondément à l'intérieur », estime Uzi Arad en rappelant que le plateau dispose de précieuses ressources en eau. Benjamin Netanyahu s'est déclaré prêt à des négociations de paix avec la Syrie, sans conditions préalables, mais souligne que tout accord devra répondre aux nécessités d'Israël en matière de sécurité.
Dans une interview au quotidien israélien Haaretz, publiée hier, ce proche collaborateur de M. Netanyahu a ajouté que dans le cadre d'un accord sur la création d'un État palestinien, il faudrait qu'Israël puisse entrer dans l'OTAN, à titre de contrepartie.
Uzi Arad dit ne pas exclure qu'une forme ou une autre d'État palestinien voie le jour dans les années à venir - il mentionne comme date 2015 -, mais estime qu'il s'agira d'une structure fragile. « Un château de cartes », dit-il.