La marine israélienne a arrêté mercredi au large de la bande de Gaza en Méditerranée sept pêcheurs palestiniens, qui avaient franchi les limites de leur zone de pêche autorisée selon les Israéliens.
Les sept pêcheurs, tous membres d'une même famille, ont été arraisonnés au large de Soudaniya, une zone côtière au nord de la ville de Gaza, a indiqué à l'AFP le président du syndicat des pêcheurs de Gaza, Nizar Ayash.
"Deux bateaux ont franchi ce matin la zone de pêche autorisée", a confirmé une porte-parole de l'armée israélienne. Les marins israéliens ont commencé par déclencher des coups de semonce, mais les pêcheurs les ont ignorés, a-t-elle dit. Les marins israéliens ont alors tiré avec des projectiles en caoutchouc et légèrement blessé un pêcheur, a-t-elle dit.
Les 4.000 pêcheurs de Gaza sont soumis comme le reste du territoire au blocus qu'impose Israël au nom de sa sécurité.
Ils ont le droit de pêcher jusqu'à six milles nautiques (11 km), en vertu de l'accord de cessez-le-feu qui a mis fin le 26 août à 50 jours de guerre entre Israël et le Hamas, l'organisation radicale islamiste qui contrôle de fait la bande de Gaza.
Les accords de paix signés à Oslo en 1993 prévoyaient une zone de pêche pour les Palestiniens jusqu'à 20 milles nautiques. Puis la zone a varié à plusieurs reprises au cours des années, jusqu'à être réduite à trois milles en 2014.
Les six milles actuels sont largement insuffisants pour trouver du poisson, disent les pêcheurs de Gaza.
Mais en plus, se plaint le président du syndicat des pêcheurs, "depuis la signature de la trêve, l'armée israélienne a violé l'accord à huit reprises, a arrêté des pêcheurs, détruit un énorme bateau de pêche et a tiré sur les pêcheurs presque quotidiennement".
Le Centre palestinien des droits de l'Homme basé à Gaza a accusé Israël d'imposer une "zone tampon" navale, avec des embarcations stoppées avant même d'avoir atteint les limites de la zone de pêche.
Selon cette ONG, la marine israélienne a tiré sur 18 bateaux et arrêté des pêcheurs à quatre reprise au cours du mois de septembre.
"Toutes les attaques israéliennes ont eu lieu à l'intérieur des six milles nautiques", a dénoncé l'ONG estimant que "la mise en place d'une 'zone tampon' à travers l'usage de balles réelles correspond souvent à cibler des civils et mener des attaques au hasard, ce qui constitue des crimes de guerres".
L'armée israélienne a par ailleurs annoncé avoir arrêté un Gazaoui qui tentait de traverser la frontière vers Israël.