Le Président de l'État de Palestine, Mahmoud Abbas, a dénoncé vendredi, à la tribune de l'Assemblée générale de l'ONU, le fait qu'Israël ait choisi de mener une nouvelle guerre contre son peuple à Gaza en cette Année internationale de solidarité avec le peuple palestinien.
« Je vous ai parlé dans cette même salle en 2012 alors que nous étions dans une situation similaire, en vous avertissant que la puissance coloniale occupante préparait une nouvelle Nakba contre le peuple palestinien et en vous demandant de reconnaître sans délai un État de Palestine libre et indépendant pour empêcher cette nouvelle catastrophe pour mon peuple », a dit M. Abbas. « Deux mois après, j'étais revenu devant vous après une nouvelle guerre contre la bande de Gaza qui avait fait de nombreux martyrs, dont des femmes et des enfants ».
La guerre lancée par Israël en juillet 2014 a détruit brutalement des vies, des maisons, des écoles et les rêves de milliers de Palestiniens, ainsi que les maigres espoirs de paix encore existant, a souligné M. Abbas.
Selon le Président palestinien, la différence est que, cette fois, l'ampleur du crime est plus grande et que la liste des martyrs, en particulier des enfants, était plus longue. En outre, environ un demi-million de personnes ont été déplacées et beaucoup de bâtiments, comme des écoles, des hôpitaux, des mosquées et des usines ont été détruits.
« Au nom de la Palestine et de son peuple, j'affirme ici, aujourd'hui, que nous n'oublierons pas et ne pardonnerons pas, et que nous n'accepterons pas que des criminels de guerre restent impunis », a dit le Président de l'État de Palestine en soulignant que les Palestiniens n'abandonneraient pas leur droit à se défendre, mais qu'ils ne perdront pas pour autant leur humanité, leurs valeurs et leur éthique.
M. Abbas a rappelé que cette guerre était survenue après huit mois de longues et difficiles négociations, dans lesquelles les Palestiniens se sont engagé de bonne foi et de manière constructive, tout en respectant leurs engagements.
« Cependant, et comme d'habitude, les Israéliens n'ont pas manqué l'occasion de saper cette opportunité de réaliser la paix », a-t-il déclaré.
Le Président Abbas a dénoncé les constructions de colonies israéliennes, la confiscation de terres palestiniennes, les démolitions de maisons, les campagnes de meurtres et d'arrestations, ainsi que les déplacements forcés de populations palestiniennes en Cisjordanie et le blocus imposé à Gaza, tout cela, pendant les mois de négociations.
« La campagne d'occupation israélienne a visé en particulier la ville de Jérusalem et ces habitants pour tenter de changer de façon artificielle l'identité l'esprit et le caractère de la ville sainte », a affirmé M. Abbas en déclarant qu'Israël refuse de mettre fin à son occupation, rejette l'État palestinien, et refuse de trouver une solution juste pour les réfugiés palestiniens.
« L'avenir que propose Israël pour le peuple palestinien est, au mieux, de vivre dans des ghettos isolés sur des terres fragmentées, sans frontières et sans souveraineté sur l'espace aérien, l'eau et les ressources naturelles », a dénoncé Mahmoud Abbas.