Pendant plus de sept heures, le jeune Abdallah Djamel As-Simiri, 17 ans, perdait son sang et souffrait de brûlures très graves, avant de rendre l’âme. Il fuyait, ainsi que sa famille, sa maison, dans le village de Qarara, à l’est de Khan Younes, bombardée par les occupants sionistes, durant leur dernière guerre coloniale menée contre la bande de Gaza.
Le père du martyr, 48 ans, se rappelle avec beaucoup d’amertume les détails de ce crime sioniste : « Nous étions dans notre maison, dans notre quartier d’As-Saridj et entendions les vacarmes du bombardement, cette nuit du 18 juillet. Puis, nous avons commencé à entendre les pas de tanks et de bulldozers qui s’approchaient de notre maison qui n’est pas très loin du mur de sécurité israélien ».
Deux missiles pour deux chambres
Le père d’Abdallah Djamel As-Simiri a lui aussi été blessé, dans cette attaque sioniste. Il s’apprête à aller en Turquie pour recevoir le soin nécessaire à ses blessures. Il nous raconte ledit jour du crime : « J’étais dans une chambre avec mon cousin Mohammed, un de nos parents et mon fils aîné Abdallah, lorsque les forces sionistes d'occupation ont tiré un missile sur notre maison. Il a traversé le plafond de la chambre où se trouvaient ma femme et mes filles ; puis il a fait un trou dans notre chambre où il a explosé et m’a blessé et brûlé, ainsi que mon fils ».
Dans la chambre voisine, la femme d’As-Simiri, ses filles et une famille qui y était venue chercher refuge ont été blessées et brûlées. Elles avaient plusieurs fractures, causées par l’effondrement du plafond.
La mère d’Abdallah, 46 ans, se rappelle de l’incident : « Une partie du plafond est tombée sur nous, nos vêtements ont pris feu et nous avons commencé à crier et à courir vers la cuisine et la salle de bain pour les éteindre, avant de découvrir que mon fils et mon mari avaient été blessés ».
Hémorragie et urgence
Durant plusieurs heures, la famille a essayé de contacter les secours afin de transférer les blessés à l’hôpital. En vain : les forces sionistes d'occupation continuent leur bombardement, partout. Puis elles ont bombardé la partie est de la maison. La famille a cherché refuge sous les escaliers.
Une quinzaine de personnes sous les escaliers, dans un couloir très étroit. Soudain les forces sionistes d'occupation ont tiré un obus directement en leur direction. L’obus a atteint un dattier et l’a coupé en deux. La famille a été sauvée, in extremis.
Au milieu des souffrances, des cris et des gémissements, les membres de la famille ont commencé à s’entraider pour stopper le sang qui coulait et les brûlures qui enflaient.
Exode et martyre
Le temps passait, les secours tardaient à arriver et Abdallah a commencé à perdre la force.
Au petit matin, la famille a hissé les drapeaux blancs et a entamé le périple de l’exode, corps en sang et cœurs meurtris. Abdallah, qui avait perdu beaucoup de sang, n’a pas pu aller plus loin. C’est au début de la route qu’il a passé ses dernières minutes et l’arme à gauche, tombant en martyre sur le chemin de l’exode.
C’était beaucoup plus loin et sous un bombardement intense qu’elle a trouvé une ambulance. L’ambulance l’a transporté à l’hôpital de Nasser, dans la ville Khan Younes, où elle est restée une semaine.
Finalement, ce n’était qu’après le cessez-le-feu que la famille a pu rejoindre sa maison où les dégâts restent un bon témoin de cette affreuse nuit qu’elle a vécue, une nuit blanche douloureusement inoubliable.