La rumeur de dissolution de la Ligue de défense
Juive (LDJ) a abondamment circulé récemment, mais les actes sont loin de
suivre. Pourtant, tous les responsables de la LDJ sont parfaitement
connus de la police et du gouvernement, et les protections dont ils
jouissent sont des plus inquiétantes.
Depuis plusieurs années les associations soutenant la lutte du peuple
Palestinien dans la revendication de ses droits légitimes sont la cible
d’attaques récurrentes de la part de la Ligue de Défense Juive (L.D.J.)
et autres milices du même acabit.
Des demandes de dissolution ont été réitérées à chaque nouvelle
agression de cette milice et se sont toujours heurtées au silence
assourdissant tant des pouvoirs publics que des média, qui n’ont jamais
relayé les agressions commises par cette milice, lesquelles sont donc
demeurées totalement ignorées du « grand public ».
ANNONCE DE CONDAMNATIONS A DES PEINES DE PRISON FERME, UN OS A RONGER !
Il a fallu que le mythe de l’attaque d’une synagogue rue de la
Roquette à Paris finisse par être démonté, et qu’enfin médias et
gouvernement pointent, une bonne dizaine de jours après les faits
l’implication de la LDJ dans cette affaire, pour que la presse relate
une condamnation à des peines de prison ferme de deux membres de la LDJ,
par le tribunal de Versailles.
Etrange synchronisation, car le jugement de Versailles avait en
réalité été prononcé un mois plus tôt, le 20 juin 2014, et l’information
était aussitôt disponible (voir notre article du 21 juin http://www.europalestine.com/spip.php?article9432&lang=fr, avec une vidéo vue plus de 10.000 fois depuis sa mise en ligne le même jour)
Pour autant, l’Agence France Presse (AFP), qui est le socle des
grands médias pour la plupart des nouvelles, avait pratiqué l’omertà, et
occulté l’information.
On ne peut donc interpréter l’annonce retardée de ces deux
condamnations fin juillet que comme un « os à ronger » jeté à la foule,
pour tenter de convaincre l’opinion publique de l’absence de duplicité
en faveur de cette milice.
Cette conviction est renforcée par le fait que l’annonce de « peines
de prison ferme » suggère fortement au lecteur que les deux voyous sont
derrière les barreaux, alors qu’en réalité, il n’y a pas eu de mandat
de dépôt à l’audience, et que les deux hommes sont donc ressortis libres
du Tribunal. L’un a interjeté appel, le second, primo-délinquant,
pourra, comme le lui a expliqué la Juge lors du prononcé du jugement,
bénéficier d’aménagements de peine qui lui éviteront la prison.
On est donc bien loin des peines prononcées en juillet avec mandat de
dépôt, en comparution immédiate, contre des personnes dont
l’implication dans les faits qui leur étaient imputés en marge des
manifestations de soutien à GAZA n’était pas incontestablement établie !
Et pourtant, l’un des deux miliciens n’en était pas à son coup
d’essai puisqu’il a déjà à son actif des condamnations pour destruction
de bien d’autrui par moyen dangereux (comprendre incendie volontaire
d’un vélomoteur, en compagnie de Jason TIBI, Grégory CHELLI et l’un des
actuels dirigeants de cette milice, Maxime BENAIM) et menaces de morts
(à l’encontre de la Présidente d’EuroPalestine).
(Voir nos articles antérieurs : http://www.europalestine.com/spip.php?article4666 ; http://www.europalestine.com/spip.php?article5665 )
Force est de constater que le deux poids deux mesures perdure et toujours au détriment des mêmes.
ANNONCE D’UN PROJET DE DISSOLUTION DE LA L.D.J. – FAUT-IL Y CROIRE ?
Le Gouvernement est en vacances pour deux semaines depuis le 4 août
2014, alors que l’article L 212-1 du Code de la Sécurité Intérieure
prévoit que la décision de dissolution de telles milices est prise par
décret en conseil des ministres.
Aucun décret n’est donc à attendre avant la fin de ces vacances,
léger détail qui avait sans doute échappé à ces pseudo-« experts »
médiatiques qui ont joué pendant 48 heures à faire les gros yeux à la
milice.Entre temps, les actions de lobbying et de propagandes favorables
à la LDJ milice continuent en coulisses, soyons-en assurés.
Très curieusement, les représentants du CRIF, dans un même discours
déclareront qu’ils ne soutiennent pas les positions de ce groupe et
qu’ils ne connaissent rien de lui… pour ensuite s’opposer à sa
dissolution et le soutenir ! Le président du CRIF Roger Cukierman semble
avoir oublié que son prédécesseur, Richard Prasquier, annonçait avoir
lui-même déposé plainte en avril 2013 contre la LDJ, pour des propos
insultants à son égard diffusés sur le site de cette milice !
S’agissait-il d’un simple effet d’annonce ? On s’interroge sur les
suites données à cette plainte et sur son existence même…
Comment des personnes prétendant se démarquer de cette milice et ne
pas savoir ce qu’elle est et ce qu’elle fait peuvent-elles ensuite
s’estimer habilitées à se prononcer sur le bienfondé de sa dissolution ?
Pourquoi les médias interrogent-ils ces personnes plutôt que les
victimes de cette milice, qui sont pourtant nombreuses ?
De fait et sans que cela n’ait été dévoilé, la dissolution de la LDJ a
déjà été envisagées et étudiée en 2011/2012, alors qu’elle avait commis
plusieurs agressions successives et se vantait publiquement de son
statut de groupe de combat structuré et entraîné, notamment dans les
colonnes du journal « Actualité Juive ».
VALLS A ENTERRE LE DOSSIER
Il n’est pas inutile à ce propos de révéler ici la démarche insolite
initiée début 2013 par un haut-fonctionnaire en direction
d’EuroPalestine. Sachant qu’EuroPalestine se trouve en première ligne,
aussi bien concernant les agressions de la LDJ que de la campagne pour
mettre la bande hors d’état de nuire, ce fonctionnaire se présentant
comme mandaté par la Direction des Libertés Publiques et des Affaires
Juridiques (DLPAJ) invite un responsable de notre association à le
rencontrer, dans des locaux du ministère de l’Intérieur.
La raison de l’entretien ? « Nous voulons vous faire savoir que nous
travaillons sérieusement sur le dossier LDJ, en vue d’une mesure de
dissolution... Mais notre tâche, c’est de réunir les pièces, ensuite la
décision .... relève du politique », nous dit-il.
C’est à l’époque Manuel Valls qui dirige Place Beauvau. Comme on le
fait, cet homme clame à qui veut l’entendre son « lien éternel avec
Israël ». Sans surprise, nous n’avons alors plus jamais eu aucune
nouvelle de ce fonctionnaire de la DLPAJ. Et les exactions de la LDJ ont
continué en toute impunité, y compris sous les yeux de Valls, BHL et du
CRIF, comme on le vit en mars 2014 Place du Trocadéro à Paris (cf http://www.europalestine.com/spip.php?article9193&lang=fr)
Il est donc à craindre qu’après l’effet d’annonce, qui les calmera
quelques semaines, voire quelques mois, dans le meilleur des cas, les
agressions ne reprennent comme par le passé et que la dissolution de la
LDJ soit oubliée.
Pire, que le gouvernement n’obéisse aux porte-paroles du gouvernement
israélien et tente de prononcer la dissolution d’associations ou partis
politiques jugés trop « droit de l’hommistes » !
DES POMPIERS PYROMANES
La L.D.J. est une milice raciste et violente. Dès lors, comment
peut-on, un seul instant, laisser croire qu’il y aurait une once de
vérité dans le fait que cette milice serait en charge d’une quelconque
protection de la communauté juive ?
La L.D.J. n’a jamais protégé quiconque, elle est au contraire une
source inépuisable de ressentiments, puisque non seulement elle commet
des agressions très violentes, mais encore elle bénéficie d’une impunité
quasi-totale, qui est ressentie de manière extrêmement traumatisante
par les victimes. Elle contribue, par ses actions, à opposer des
citoyens les uns contre les autres, les pouvoirs publics contribuent par
leur inaction complice à creuser ce fossé.
La LDJ commet des agressions qui relèvent du droit commun en ce
qu’elles s’apparentent à des agressions par une bande armée. Ainsi,
trois LDJistes étaient jugés en 2013 pour une agression commise en
novembre 2012, dans le 19ème arrondissement, au cours de laquelle, un
guet-apens avait été organisé contre un jeune garçon, mineur, qui s’en
sortira roué de coups et blessé (coup de couteau ?) à la jambe.
Mais il s’agissait là de juger des exécutants.
La L.D.J. découvrait, a posteriori, que la victime était elle-même
juive… Et décidait, en conséquence, de nier son implication, dans des
faits au demeurant peu honorables, mais dont elle est coutumière !
Il est impossible de répertorier ces agressions car les victimes
n’ont pas forcément conscience d’avoir été attaquées par cette milice,
et ne se revendiquent pas en tant que victimes de la L.D.J.
Ce fut notamment le cas en 2009 de deux jeunes lycéens sans histoire,
agressés par Grégory CHELLI et un autre individu, à proximité de la
gare Saint Lazare. Ces deux jeunes gens étaient attaqués car porteurs de
keffiehs (foulards) palestiniens. Ni eux, ni leurs familles n’avaient
entendu parler de la L.D.J., ce qui permit à l’inénarrable CHELLI de se
présenter devant le Tribunal comme victime d’une agression antisémite de
la part de deux jeunes gens issus de l’immigration ! Alors que le
palmarès du dénommé CHELLI (alias Ulcan, animateur du site Viol Vocal)
est suffisamment édifiant pour qu’un tribunal puisse douter de sa
parole.
Mais c’est également le cas de l’affaire BOURARACH (la mort par
noyade d’un vigile d’origine marocaine, à Bobigny). Il est, en effet,
pour le moins curieux que bien que les liens entre cette milice raciste
et certains agresseurs de Saïd BOURARACH aient été établis dès le
lendemain des faits, cette piste n’ait, semble-t-il, jamais été explorée
par la justice.
Et pourtant, on pouvait lire il n’y a pas encore longtemps sur le
profil Facebook de la LDJ, s’agissant de ces faits : « un Arabe à la
Seine, la pollution…tous les Arabes à la Seine, la solution ».
DES AGRESSIONS REVENDIQUEES, CONTRE LES MILITANTS
Il est, par contre, possible de répertorier de manière assez
approchante, les agressions commises par cette milice contre des
personnalités impliquées dans la reconnaissance des droits du peuple
palestinien, car elles sont souvent revendiquées, voir filmées.
Les auteurs sont connus tant de la police que des victimes….ce n’est pas pour autant que des poursuites sont engagées.
Ainsi, la victime d’une agression particulièrement violente, commise
en 2009, se bat depuis pour que les différents juges d’instruction qui
se sont succédé sur ce dossier ne laissent pas prescrire cette affaire.
Il y avait pas moins de 40 membres de cette milice, en armes, venus
attaquer un théâtre où avait lieu un spectacle en faveur des enfants de
Gaza. Ils ont lynché la première personne qui leur est tombée sous la
main (ou plutôt sous les bottes). Plusieurs auteurs ont été parfaitement
identifiés, mais il ne se passe rien dans ce dossier !
Que faut-il comprendre ?
Toutes ces agressions présentent un dénominateur commun, qui bat en
brèche l’argument selon lequel cette milice aurait une vocation
défensive. Toutes ont en effet été perpétrées à l’occasion d’un
déplacement de la LDJ sur le lieu de commission de l’infraction, voire à
l’occasion de guet-apens planifiés.
Tels furent le cas :
- Des attaques commises à maintes reprises contre la Librairie RESISTANCES à Paris
- Des attaques commises à maintes reprises contre le local du CICP, rue Voltaire, à Paris XIème arrondissement. Le CICP héberge dans ses locaux plusieurs associations du mouvement de solidarité avec la Palestine.
- Des attaques commises à maintes reprises en marge des rassemblements et manifestations (Mairie du XIVème, rue Voltaire, Théâtre Aïdar, Place Saint Michel ...),
- Des attaques prenant la forme de guet-apens (attaque dans l’enceinte même du Tribunal Administratif de Paris, attaques à la peinture suite à des rendez-vous pris par de faux journalistes, engin incendiaire au domicile d’un journaliste, …).
Même l’affrontement qui a opposé des dizaines de nervis de la LDJ à
une poignée de « pro-palestiniens » ou qualifiés comme tels, en haut de
la rue de la Roquette, résultait d’une invitation en bonne et due forme
de la part de la LDJ, qui s’était préparée à l’affrontement, s’était
armée en conséquence et appelait les violences de tous ses vœux.
Prétendre par ailleurs, comme le font certains, que dissoudre cette
milice serait inefficace et qu’il vaut mieux pouvoir la « contrôler »
avec ses structures existantes, n’aurait de sens que si elle ne
jouissait pas de l’impunité.
Or, lorsque le jeudi 10 juillet 2014, la L.D.J. attaquait un
rassemblement qui avait lieu Place Saint Michel, la police se contentait
de repousser les agresseurs (armés et masqués pour certains), et ils
repartaient tranquillement chez eux sans être le moins du moins du monde
interpelés ou importunés, comme à l’accoutumée.
Eussent-ils été interpelés à cette occasion, qu’ils n’auraient
certainement pas, le dimanche suivant 13 juillet, assurés de leur
impunité, voire du soutien de la police, attaqué les manifestants qui
s’opposaient aux bombardements sur GAZA !
La L.D.J. doit être dissoute, les affaires la concernant, en cours
d’instruction doivent être enfin instruites et la L.D.J. ne doit pas
être remplacée par le BETAR ou autre milice tout aussi raciste et
violente.
IL DOIT ETRE MIS FIN A LA PROTECTION DONT JOUIT CETTE MILICE
Il n’est pas sain d’oublier le principe d’égalité qui doit gouverner notre société.
La prison avec mandat de dépôt à l’audience, pour celui dont le crime
consiste à demander que cessent des massacres…le soutien de la police
pour ceux qui appellent au massacre !
Les images sont claires, les miliciens en armes qui ont tout cassé
rue de la Roquette qui sont, pour partie, les mêmes que ceux qui
attaquaient notre rassemblement 3 jours plus tôt, sont connus de la
police et des Renseignement Généraux… Pourtant il ne se passe rien !
Leurs leaders sont connus. Tel Maxime BENAIM qui est monté en grade
en prenant la succession de Joseph (Yossi) AYACHE après la fuite de
celui-ci vers Israël. C’est d’ailleurs la seconde fois qu’AYACHE
s’enfuit de France, après avoir commis ses méfaits, car non seulement il
est incapable d’assumer ses actes, mais plus médiocre encore, il
n’hésite pas à lâcher, voire à enfoncer pour s’exonérer à leur
détriment, les jeunes (parfois mineurs) qu’il recrute pour accomplir ses
sales besognes !
Et, cerise sur le gâteau ! AYACHE affirme aujourd’hui continuer à
diriger cette milice à partir d’Israël, où il apparaît dans des
conférences sous le statut d’un quasi-héro… Cela le change assurément du
statut de délinquant vivant d’allocations qu’il avait en France !
Antony ATTAL a également pris la fuite, non sans diffuser un petit
courrier public dans lequel il revendique plusieurs agressions dont il
avait pourtant nié être l’auteur, devant les tribunaux.
Mais il y a encore Yannick, Laurent, Hervé et beaucoup d’autres qui
poursuivent le recrutement et l’endoctrinement de gamins et collectent
des fonds au travers d’une association paravent pour financer leur
délinquance.
CELA DOIT CESSER !
Documents complémentaires :
- à titre « d’archives pouvant servir », on trouvera ci-dessous les liens vers trois reportages d’itélé, centrés sur « l’affaire de la rue de la Roquette ». Nous vous recommandons notamment l’interview, en forme de « La vérité si je mens », du rabbin Serge Benhaïm, qui connait tout en ne connaissant pas « les jeunes » (alias la LDJ), mais qui finit quand même par confesser qu’il n’y a ... jamais eu d’attaque de la synagogue ! L’intitulé de la prière proposée par le rabbin, « Pour la paix en Israël », alors que c’est Gaza qui est massacré, en dit long également sur le soi-disant apolitisme du religieux.
+ Le rabbin de La Roquette :
http://www.itele.fr/france/video/incidents-rue-de-la-roquette-serge-benhaim-dement-toute-attaque-de-la-synagogue-88717
+ Erwan Simon (CIPPP) :
http://www.itele.fr/france/video/incidents-rue-de-la-roquette-la-police-est-responsable-88714
+ Sabrina Benalia (participante à la manif)
http://www.itele.fr/france/video/incidents-rue-de-la-roquette-ca-a-ete-un-piege-88720?fedvdvd
Enfin, voici un article de 2012 (largement incomplet, par conséquent)
récapitulant, de manière non exhaustive, les méfaits de la LDJ en
France depuis une dizaine d’années :