L'armée d’occupation israélienne s’est complètement retirée de la
bande Gaza dès l'entrée en vigueur du cessez-le-feu mardi à 08H00
locales (05H00 GMT), a annoncé un porte-parole de l'armée d’occupation à
des journalistes.
Selon ce porte-parole, Peter Lerner, "aux termes des directives du
gouvernement l'armée israélienne sera redéployée en dehors de la bande
de Gaza sur des positions défensives dès l'entrée en vigueur du
cessez-le-feu".
Peu avant d'accepter la trêve de 72 heures, « Israël » a annoncé qu'il ne comptait pas encore se retirer.
"Nous ne partons pas, nous restons dans la bande de Gaza, il y a
encore beaucoup d'autres missions à terminer", a indiqué à la télévision
Moti Almoz, le porte-parole de l'armée d’occupation, après avoir
prétendu que "tous les tunnels repérés avaient été détruits".
Un régiment de la brigade Golani arrêté, "Israël" craint une guerre d’usure
Entre-temps,
la hiérarchie au sein de l'armée israélienne vient de donner l'ordre
d'arrestation de tous les membres d'un régiment de la brigade élite,
Golani, pour avoir refusé de poursuivre la guerre, c’est ce qu’a
rapporté le site israélien 0404.
Rappelons que la brigade Golani a subi de très lourdes pertes dès le
premier jour de l'offensive terrestre israélienne contre Gaza. Cette
brigade élite a été décapitée et a aussi perdu son commandant adjoint
tout comme 13 de ses soldats. Au total, 64 soldats israéliens et 3
colons ont été tués depuis le 8 juillet.
Selon les informations qui parviennent de l'intérieur des territoires
occupés, de nombreux militaires, soldats et officiers israéliens ont
désormais peur d’entrer dans une guerre d’usure avec les combattants
palestiniens !
La plupart des forces israéliennes affirment pour leur part que le
statu quo à Gaza est susceptible de plonger « Israël » dans une
situation économique et sociale très critique.
Entrée en vigueur d'un cessez-le-feu de 72 heures
Bien
qu’au début de la guerre, « Israël » avait officiellement déclaré qu’il
n’y a pas question de négocier avec le Hamas ou de discuter d’un
cessez-le-feu. Or, la situation a changé après un mois au début de la
guerre, de grands efforts sont actuellement déployés pour parvenir à un
accord de cessez-le-feu sauvant la face d' « Israël ». Faute de quoi,
il y aura une guerre d’usure.
Dans ce contexte, l’Egypte a annoncé qu’« Israël » et le Hamas ont
accepté lundi soir une proposition égyptienne d'une trêve de 72 heures.
Le cessez-le-feu est entré officiellement en vigueur mardi à 08H00 locales (05H00 GMT) dans la bande de Gaza.
Lundi, un responsable égyptien a annoncé que "les contacts de
l'Egypte avec les différentes parties ont permis d'obtenir une trêve de
72 heures à Gaza et que le reste des délégations se rendent au Caire
pour de plus amples négociations".
"Israël respectera le cessez-le-feu à partir de demain à 08h00 (05h00
GMT)", a ensuite déclaré à l'AFP un responsable israélien, qui a
confirmé qu'une délégation de son pays se rendrait bien dans la capitale
égyptienne.
Alors que le Yediot Aharanot a déclaré qu’une délégation des
renseignements israéliens se trouve au Caire depuis plusieurs jours. Les
Israéliens prétendaient qu’ils avaient refusé d'aller au Caire.
Côté palestinien, "le Hamas a informé il y a quelques minutes Le
Caire de son approbation de la trêve de 72 heures pour demain", a pour
sa part affirmé un porte-parole du Hamas, Sami Abou Zouhri.
Un autre mouvement de la résistance palestinienne, le Jihad
islamique, qui doit également prendre part aux pourparlers au Caire a,
quant à lui, fait savoir dans un communiqué que "le cessez-le-feu
interviendra dans les prochaines heures".
Echec des objectifs de la guerre sur Gaza
Pour
les experts israéliens, "Israël" a subi une nouvelle défaite. L'armée
israélienne n'a pas réussi à stopper les tirs de roquettes contre les
colonies.
Or, quelques minutes avant l'entrée en vigueur du cessez-le feu, les
médias israéliens ont fait état de plus de 26 roquettes tirées de
l'enclave palestinienne vers dizaine de colonies israéliennes en riposte
aux crimes israéliens ayant fait plus de 1850 martyrs, en majorité de
civils dont plus de 400 enfants.
L'aviation israélienne menait pour sa part une série de raids contre
plusieurs localités de la bande de Gaza, a indiqué une porte-parole de
l'armée d’occupation.
Rappelons que l’arrêt des tirs de roquettes palestiniennes sur les
colonies, et la destruction de tous les tunnels, étaient à la tête des
objectifs de l'agression israélienne contre Gaza lancée le 8 juillet.
Embarras international
La
guerre israélienne contre Gaza et les images des centaines d’enfants
tués par l’aviation israélienne avaient ces derniers jours embarrassé
les dirigeants occidentaux.
"Israël peut faire davantage pour empêcher des victimes civiles", a
ainsi martelé Jennifer Psaki, la porte-parole du département d'Etat
américain. "Mais cela ne change pas le fait qu'Israël reste un
partenaire important en termes stratégique et de sécurité. Il a le droit
de se défendre", a-t-elle ajouté.
Le
ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius a reconnu le
droit "total" d'Israël à se défendre. "Mais ce droit ne justifie pas
qu'on tue des enfants et qu'on massacre des civils", a-t-il dit.
"Combien de morts faudra-t-il encore pour que s'arrête ce qu'il faut
bien appeler le carnage de Gaza ?", a-t-il encore demandé. Le président
français François Hollande a parlé, quant à lui, de "massacres".
Devant
l'ampleur des souffrances endurées par les 1,8 million de Gazaouis
prisonniers de la guerre sur un tout petit territoire, le ministre russe
des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a joint sa voix à toutes celles
ayant réclamé un cessez-le-feu.
De son côté, l'Assemblée générale de l'ONU tiendra mercredi une
"réunion informelle" de ses 193 membres, convoquée à la demande du
groupe des pays arabes à l'ONU, pour examiner la situation dans la bande
de Gaza, a indiqué lundi une porte-parole.