Jusqu'où et
jusqu'à quand ? La folie criminelle d'Israël ne semble plus avoir de
limites comme en témoigne le bilan humain sidérant de son intervention
militaire à Gaza. Plus de 1.700 morts au 3 août! Des victimes civiles
pour leur grande majorité. A cela il faut ajouter des milliers de
blessés, des quartiers entiers réduits en cendres, des infrastructures,
déjà très rares et vétustes, entièrement détruites et une population
profondément traumatisée qui se sait abandonnée à son terrible sort.
C'est une gigantesque tuerie qui est en train de se dérouler à Gaza
et elle confirme qu'Israël, célébré par certains pour sa " démocratie ",
n'est rien de moins qu' un Etat voyou. Un Etat terroriste, ivre de sa
force militaire, qui s'affranchit de toutes les règles et lois
internationales et dont le gouvernement actuel mériterait d'être traîné
devant un tribunal spécial chargé de juger les crimes de guerre massifs
commis contre les Palestiniens.
Dans le monde entier, l'indignation et la colère ne font
qu'augmenter à l'encontre de ce massacre. Comme en 2006 (attaque contre
le Liban) ou en 2009 et 2012 (interventions à Gaza), les opinions
publiques dénoncent cette sauvagerie prétendument appelée guerre alors
que les forces en présence n'ont rien de comparable. Mais Israël n'en a
cure. Son gouvernement comme la majorité de sa population d'ailleurs.
Bien sûr, il existe une minorité israélienne honorable, active, qui
dénonce ce qui se passe à Gaza et réclame une paix durable.
Des hommes et des femmes tentent avec courage de manifester à Tel
Aviv malgré les menaces de l'extrême-droite. Ils sont l'honneur d'un
peuple qui, il faut tout de même le dire, est peu ou prou en accord avec
l'usage de la violence contre les Palestiniens. Ainsi, selon un sondage
rendu public en début de semaine, seuls 4% des Israéliens interrogés
estiment que l'opération " bordure protectrice " est disproportionnée.
On sait qu'il faut toujours manipuler les sondages avec prudence mais
tout de même ! Combien de morts palestiniens faudra-t-il pour que
l'opinion israélienne réalise qu'elle est la complice de crimes massifs
contre des civils désarmés ? Deux mille ? Trois mille ?
Quand on évoque la situation dans cette région du monde, il est de
bon ton d'affirmer que le peuple israélien veut la paix. En réalité, il
est à l'image de ses dirigeants actuels qui n'ont aucune intention de
permettre la création d'un Etat palestinien souverain. En clair, Israël
ne veut pas la paix mais " sa " paix. Une paix bâtie sur la sujétion
extrême des Palestiniens et c'est le message implicite de ce qui se
passe à Gaza. " Nous vous voulons le dos courbé et la tête baissée ",
tel est en somme le message adressé à une population encagée depuis 1948
et soumise à un implacable blocus depuis 2006.
Dans cette épouvantable affaire, nombreux sont ceux qui blâment le
Hamas, l'accusant d'être le premier responsable des malheurs de son
peuple. Outre le fait que c'est vite oublier que le Hamas a été élu à la
régulière en 2006, ce genre de position sert surtout à ménager les
critiques à l'encontre d'Israël et, pour ce qui est de certains
intellectuels arabes, de faire allégeance de manière plus ou moins
assumée aux lobbies pro-israéliens. Mais c'est surtout faire mine
d'oublier que la situation en Cisjordanie n'est guère meilleure. Bien
sûr, Naplouse ou Ramallah ne sont pas bombardées.
Du moins, pas encore
Ces vingt dernières années, le Fatah et ses
alliés au sein de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) ont
multiplié les concessions. Pour quels résultats ? La colonisation
continue aggravant le morcellement d'un Etat palestinien qui n'est
encore qu'une virtualité. Plus les jours passent, et plus
l'impossibilité de revenir aux frontières de 1967 augmente. Jour après
jour, les Israéliens créent ce que l'on pourrait appeler des " facteurs
de situation irrémédiable ".
Ici, une route à l'usage exclusif des colons qui perce un village
palestinien ou une oliveraie. Là, ce sont des maisons que l'on dynamite.
Cela sans oublier ce mur de séparation, témoignage physique de ce
qu'est aujourd'hui la réalité de la situation, c'est-à-dire un apartheid
visant à installer un " développement séparé " entre un Etat souverain
et des bantoustans. Israël, c'est, d'une certaine façon, l'Afrique du
sud d'hier. C'est le Mississipi, l'Alabama ou la Géorgie des années
1950
Hamas ou pas, Israël ne veut pas d'un Etat palestinien. Mais cela ne
s'arrête pas là. Car ce pays, cela a déjà été écrit à plusieurs
reprises, c'est Sparte. Une cité antique guerrière qui ne vivait que
pour et par la guerre. Israël a besoin de la guerre. C'est ce qui forge
ses consensus politiques, c'est ce qui lui permet de réaliser le " vivre
ensemble " entre des populations qui n'ont pas grand-chose en commun si
ce n'est la même appartenance religieuse. Les Palestiniens font
aujourd'hui les frais de cette dévotion à la guerre.
Demain, ce sera de nouveau les Libanais ou peut-être, qui sait, les
Egyptiens. Israël est plus puissant que tous ses voisins arabes réunis.
Cela lui procure l'ivresse du puissant. Une ivresse qui, tôt ou tard,
conduira cet Etat voyou, qui ne respecte ni le droit international ni
les résolutions de l'ONU,à sa perte.