9 novembre 2011 (Nouvelle Solidarité) – Avant même sa sortie, le rapport de l’AIEA
sur les activités nucléaires iraniennes a servi de tremplin à la
propagande mondiale des va-t-en guerre. Sa publication hier a pourtant
révélé l’absence de tout élément de preuve contre l’Iran.
Toutes les affirmations ne reposent en effet que sur une seule phrase du rapport, au paragraphe 53 : « L’agence a de sérieuses inquiétudes sur de possibles dimensions militaires du programme nucléaire iranien » ;
et sur ses annexes contenant de nombreuses accusations fournies
principalement par les services britanniques, américains et français, et
que l’agence n’a pas pu évaluer en détail. D’autre part, ces éléments
d’accusation ne comportent aucune date !
Préparant l’opinion à la guerre, les médias omettent de rapporter la suite du paragraphe 53 :
« Après évaluation attentive et critique de la très grande somme
d’informations disponibles, l’Agence les trouve crédibles dans leur
ensemble. Elle indiquent que l’Iran a mené des activités servant au
développement d’un dispositif explosif de type nucléaire. Les
informations indiquent aussi qu’avant fin 2003, ces activités ont eu
lieu sous un programme structuré, et que certaines de ces activités
pourraient encore se poursuivre. »
Qu’est-ce à dire ?? Dans leur évaluation officielle (NIE) de 2007,
les services de renseignement américains concluaient que l’Iran avait eu
un programme nucléaire militaire, mais qu’elle l’avait arrêté en 2003.
Et le NIE de 2011, étouffé par Obama comme le fit Cheney avec les
versions précédentes, maintient cette affirmation, selon les sources de
l’EIR à Washington et du journaliste Seymour Hersh dans le New Yorker.
Tous les éléments contenus dans les annexes du nouveaux rapport de
l’AIEA et présentés dans la presse comme des preuves fraîches, datent en
réalité d’avant 2003 !
La seule affirmation concernant 2011 est que « des activités
pourraient encore se poursuivre »... ça fait un peu court quand même
pour déclencher une escalade nucléaire mondiale, non ? Et pourtant...
Propagande anglo-américaine
Dès que le rapport de l’AIEA a été remis aux Etats-membres de
l’agence hier après-midi, il a été publié sur le site de l’Institute for
Science and International Security (ISIS), un organe de désinformation
stratégique tenu par le propagandiste David Albright, ancien employé de
l’AIEA en Irak dont les méthodes ont été dénoncées par le célèbre
inspecteur en armement de l’ONU Scott Ritter. L’ISIS est financée par la
fine fleur de la finance anglophile américaine – les fondations Ford,
Rockefeller, Smith-Richardson, etc.. Revêtu de son costume d’expert,
Albright a été le premier a être interrogé hier par les agences de
presse pour dire que l’Iran est une menace pour le monde.
Ce que personne ne vous expliquera
L’Agence internationale à l’énergie atomique exerce une étroite
surveillance sur le programme iranien d’enrichissement de l’uranium, y
compris par des dispositifs vidéo, afin de s’assurer qu’aucun matériau
n’est détourné à d’autres usages que le nucléaire civil. Et lorsque l’on
vous affirme que l’Iran possède suffisamment d’uranium enrichi pour
quatre bombes atomiques, l’on devrait en fait vous dire qu’elle a
suffisamment d’uranium enrichi à 20%, à condition qu’il soit détourné
puis enrichi à 90% (le minimum pour l’usage militaire) dans des
installations qui n’existent pas.
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