Au-delà
des résultats
du débat
à l’Onu
sur la reconnaissance d’un Etat
palestinien
dans les frontières de
juin 1967, un fait important
est à
relever
: l’appui
latino-américain
à cette
reconnaissance. De quoi rappeler le
temps des non-alignés qui
défendaient les
droits des pays, notamment
ceux du
Sud subissant
les injustices des
superpuissances,
celles des
Etats-Unis en l’occurrence.
Ainsi, face à
l’incapacité des
Etats-Unis
d’exiger d’Israël le gel des
nouvelles constructions en
Cisjordanie
comme condition de poursuite
des négociations,
l’Autorité
palestinienne s’est
tournée vers
un nouvel
allié :
l’Amérique du
Sud. Ces
deux poids
lourds
latino-américains sont
l’Argentine et
le Brésil.
Certes,
c’est
essentiellement un
appui «
symbolique », comme le note
Henry Habib,
professeur émérite
à l’Université
Concordia (Montréal). Mais
ils sont
14 pays d’Amérique
latine sur
près d’une
centaine de pays
reconnaissant
l’Etat de Palestine, pour la plupart
des pays d’Afrique,
du Proche-Orient,
d’Europe de
l’Est et d’Asie. Les pays
européens, dont
la France, l’Allemagne, le
Royaume-Uni et
l’Italie, lui
reconnaissent un
statut
diplomatique particulier. Les
frontières de 1967
comprennent la
bande de Gaza, la Cisjordanie
et Jérusalem-Est,
sous domination
israélienne depuis la guerre
des Six Jours en 1967. « Plus de 60
% des territoires
occupés sont
sous le
contrôle direct d’Israël »,
les grandes
villes, comme
Jéricho et
Naplouse, sont
contrôlées par
l’Autorité palestinienne.
Cette réaction
en chaîne du
bloc antilibéral
sud-américain
souligne bien
ce
désir
d’opposition à
l’Empire
atlanto-sioniste sur
tous les fronts. La reconnaissance
de l’Etat
Palestinien dans
ses frontières
de 1949 à 1967
va dans le
sens des
réclamations de Mahmoud
Abbass dans
les pourparlers avec
Israël, et
ajoute un poids certain
à la balance
palestinienne. « Les
Palestiniens
vont chercher
tous les appuis
qu’ils peuvent.
Ils
sont dans
une situation de
désespoir.
Ils
accueillent
quiconque leur
manifeste de la
sympathie », croit-il.
Parce
que le blocage
des pourparlers
directs persiste,
l’Autorité
palestinienne a donc
sollicité une
reconnaissance américaine de
l’Etat
palestinien dans les
frontières de 1967. En dernier
recours,
l’Autorité palestinienne
pourrait même
se saborder et
sommer Israël
d’assumer ses
obligations de puissance occupante —
les Palestiniens
formeraient
alors 40 % de la population du
pays, une force
appelée à
s’imposer avec
l’augmentation de leur
poids
démographique.
Quant
à l’attitude des pays de
l’Amérique
latine, Jean-François Mayer,
spécialiste de l’Amérique
latine à
l’Université Concordia,
affirme : « Il
ne faut
jamais oublier
que Lula a
toujours cherché
à se dissocier
du gouvernement
américain,
notamment en politique
étrangère.
C’est pour lui
un moyen
très clair
de mettre de la
pression sur les parties pour
relancer les
négociations ». Le Brésil a
donc ouvert
le bal, suivi
par l’Argentine.
Entre les
Etats-Unis et la
Russie, le
Brésil essaie de
s’inscrire dans
une troisième
voie. Et
il ne
cache pas ses ambitions
d’obtenir un
siège au Conseil de
sécurité de
l’Onu. D’ailleurs,
comme le
souligne le chercheur
et blogueur
Chris Lefebvre, la réaction en
chaîne du
bloc antilibéral
sud-américain
souligne bien
ce désir
d’opposition à
l’Empire
atlanto-sioniste sur
tous les fronts. La reconnaissance
de l’Etat
Palestinien dans
ses frontières
de 1949 à 1967
va dans le
sens des
réclamations de Mahmoud
Abbass dans
les pourparlers avec
Israël, et
ajoute un poids certain
dans la balance
palestinienne. Aujourd’hui,
94 pays ont déjà
reconnu l’Etat
de Palestine après sa
proclamation par la réunion
du Conseil
National Palestinien (CNP)
d’Alger de
novembre 1988.
Israël
reste donc
l’agent pro-occidental
comme
il l’a
été du
temps de la guerre froide.
Comme souvent
en politique, les
jours se
suivent et se
ressemblent .
Ahmed
Loutfi