mercredi 30 juin 2010

Obama à Abdallah : Il faut aller de l’avant

30/06/2010
Barack Obama et le roi Abdallah d’Arabie saoudite lors de la 
conférence de presse, hier à Washington. Saul Loeb/AFP
Barack Obama et le roi Abdallah d’Arabie saoudite lors de la conférence de presse, hier à Washington. Saul Loeb/AFP
À l’issue d’une rencontre, hier, avec Abdallah d’Arabie, Barack Obama a rappelé « l’importance d’aller de l’avant rapidement et audacieusement afin de créer une patrie palestinienne qui pourra exister côte à côte avec un État israélien sûr et prospère ». Le souverain saoudien a affirmé, de son côté, qu’il soutient l’initiative de paix arabe au Proche-Orient.
Le président américain Barack Obama a reçu hier à la Maison-Blanche le roi Abdallah d'Arabie saoudite pour des entretiens qui ont été largement consacrés au processus de paix au Proche-Orient, à l'Iran ainsi qu'à un gros contrat d'armements destinés à Riyad.
Lors de sa rencontre avec son puissant allié au Moyen-Orient, M. Obama a souligné « l'importance d'aller de l'avant rapidement et audacieusement afin de créer une patrie palestinienne qui pourra exister côte à côte avec un État israélien sûr et prospère ». M. Obama et le roi saoudien ont tenu une brève conférence de presse après un déjeuner de travail suivi d'un entretien dans le prestigieux bureau Ovale. Le roi Abdallah s'est brièvement exprimé après l'entrevue, remerciant M. Obama pour son hospitalité et saluant l'amitié entre leurs deux pays. Le souverain a déclaré à son hôte qu'il soutient l'initiative de paix arabe au Proche-Orient, a indiqué la Maison-Blanche après l'entrevue. Selon les observateurs, les Saoudiens souhaitent que le président américain adopte une attitude plus ferme à l'égard du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu sur la question des négociations de paix et sur le gel des colonies juives dans les territoires occupés.
Il s'agit de la troisième rencontre entre M. Obama et le souverain de 86 ans depuis début 2009, quand le président américain a pris ses fonctions. La première, le 3 juin 2009 à Riyad, puis le discours adressé le lendemain depuis Le Caire par le président américain au monde arabo-musulman ont largement comblé le fossé qui existait entre les deux alliés du temps de l'administration de George W. Bush.
À part les efforts de paix au Proche-Orient, M. Obama et le souverain saoudien ont abordé un certain nombre de sujets stratégiques dont le programme nucléaire iranien, le Pakistan et l'Afghanistan. Bien qu'ils approuvent le rôle de Washington dans les principales questions régionales, les Saoudiens ont des appréhensions quant à son approche des dossiers iranien et afghan. Jon Alterman, directeur du Centre américain d'études stratégiques et internationales, a estimé que les pays arabes du Golfe « veulent avoir leur mot à dire » dans la politique américaine face à l'Iran, même « s'ils n'ont pas une idée claire sur le moyen d'endiguer les ambitions nucléaires de l'Iran ». Traditionnellement discret, le ministre saoudien des Affaires étrangères Saoud al-Fayçal a publiquement critiqué en février les sanctions contre l'Iran. En mai, l'ancien chef des renseignements saoudiens, le prince Turki al-Fayçal, a affirmé que les Américains étaient « incapables » de résoudre les problèmes de l'Afghanistan et que Washington « ne devrait pas croire qu'il peut régler les maux de l'Afghanistan par les moyens militaires ». La rencontre d'hier devrait par ailleurs favoriser des contrats d'armements pour le renforcement des capacités défensives de Riyad face à la menace iranienne, y compris la demande saoudienne, toujours en souffrance, d'acquérir 72 avions de combat F-15 Eagle.
Par ailleurs, selon le site du quotidien français Le Figaro, le monarque saoudien aurait déclaré, lors de la visite, début juin, à Djeddah du ministre français de la Défense, Hervé Morin : « Il y a deux pays au monde qui ne méritent pas d'exister : l'Iran et Israël. » Des propos tenus peu après l'assaut israélien contre la flottille de la liberté.