jeudi 4 mars 2010

Arjan : une usine de qualité à Gaza malgré le blocus

mercredi 3 mars 2010 - 07h:16
Ziad Medoukh
Dans le cadre de leur ouverture sur les associations et les institutions de la bande de Gaza, et dans le cadre des activités extra-universitaires organisées par le département de français de l’université Al-Aqsa de Gaza, quatre étudiants et diplômés de ce département ont visité la nouvelle usine d’eau minérale Arjan et ont fait le reportage suivant :

Malgré le blocus, une usine de qualité à Gaza

Les étudiants du département de français en visite à l’usine d’eau minérale à Gaza.
Le jeudi 18 février 2010, le centre d’informations et des recherche francophone a organisé une de ses activités extra- universitaires avec une équipe de quatre personnes. Elles ont pu visiter l’usine d’Arjan de production d’eau minérale ; cette équipe a rencontré monsieur Mohammed El Bardawil, le directeur de cette usine et son administration, qui se compose d’experts agricoles et de techniciens. L’usine a été créée à Gaza sous blocus israélien, en 2009 !
Le groupe a rencontré le directeur et l’administration de l’usine. Au début de la rencontre, le directeur commença par une présentation générale du projet ; l’usine a ses locaux rue de Jamiate El Dowal El arabiya à Gaza. Elle a été créée en février 2009.
M. Bardawil a commencé par expliquer les raisons de la création d’une usine d’eau minérale à Gaza : l’eau est indispensable à la vie de l’homme, et l’être humain a besoin au minimum d’un litre d’eau par jour.
Mais, ici, à Gaza, il y a un problème très grave : le taux de sel de l’eau est très élevé et la pollution par la microbiologie provoque des maladies très graves pour les citoyens de Gaza ; en outre, l’occupation israélienne est en train de créer des projets extraordinaires qui consistent à voler l’eau de la bande de Gaza en creusant des puits et des canaux horizontaux sous le territoire Gazaoui. Alors, l’avenir de l’eau à Gaza reste un sujet très polémique c’est pour cela qu’on a décidé de réaliser ce projet qui sauvera la vie des Gazaouis.
Le directeur a ajouté que les filtres utilisés dans les maisons des citoyens ne sont pas efficaces pour la santé de l’homme, car ces filtres ne font qu’absorber et filtrer les sels en enlevant les éléments nutritifs importants et cela n’est pas suffisant pour la rendre potable.
Ensuite, il manque dans cette eau l’élément très important qu’est le calcium, puisqu’il entre dans la construction des os des bébés et des enfants.
L’administration nous a bien détaillé les étapes suivies pour créer leur projet :
  • la première étape, c’était d’avoir l’autorisation de creuser le puits et de faire sortir l’eau ;
  • la deuxième étape fut l’achat d’un grand filtre pour faire passer le taux du dessalement à 30 % ;
  • la troisième étape : l’eau passe par un autre filtre qui peut la nettoyer complètement pour arriver à 0% de PPB (partie par milliard) ;
  • la quatrième étape, c’est d’ajouter des éléments précis à l’eau, comme le zinc, le sodium, le potassium et le magnésium etc. Et on doit être sûr de la stabilité de ces éléments dans l’eau, c’est pour cela qu’on a créé un laboratoire avec des spécialistes en chimie pour tester l’eau régulièrement, toutes les 30 minutes, comme cela, la stabilité des éléments est bien fixée dans la production.
Ils avaient besoin de 12 machines pour l’usine. Mais, comme on est à Gaza, le siège israélien les touche comme les autres Gazaouis, notamment pour faire entrer des machines ou exporter les productions locales ; malgré tout ça, ils ont acheté neuf machines chinoises et les ont fait passer par des tunnels à travers l’Egypte. Ils ont acheté des bouteilles de types variés en Egypte. Mais, à cause de leur prix élevé qui les empêche de les acheter et par qu’ils débutent, le manque de machines se fait sentir en même temps, mais ils n’ont pas baissé les bras et ont profité de leur expérience et leurs compétences locales grâce à des ingénieurs capables de fabriquer les trois machines manquantes, ils ont réussi à fabriquer des machines de qualité internationale.
Un mois après sa création, l’usine a bien commencé a travailler avec quatre experts, cinq spécialistes et vingt-cinq ouvriers qui travaillent en deux périodes par jour, et le comité de commercialisation a commencé à diffuser la production sur le marché.
Au début, les magasins ont eu des difficultés à accepter cette production car elle était nouvelle et ils ont eu peur que les consommateurs ne l’acceptent pas, mais au bout d’un mois, les clients sont satisfaits, beaucoup de prix, surtout avec une meilleure qualité ; en peu de temps, la production est devenue connue et célèbre dans toute la bande de Gaza.
L’administration de cette usine a signé un accord avec des usines internationales afin d’exporter leur production à l’étranger, surtout que l’usine a eu le code international d’exportation, mais avec la fermeture des passages, ils ne peuvent l’exporter facilement.
D’autre part, la coupure quotidienne d’électricité ne permet pas à l’usine de travailler 24 heures par jour, alors, ils ont acheté un grand générateur pour leur permettre de travailler sans arrêt, ainsi la production augmente toujours.
M. Elbardawil ajoute : comme usine débutante, on a trop souffert de ce siège qui nous empêche d’avoir les machines et les éléments nécessaires, mais avec beaucoup de volonté, on a décidé de continuer ce projet qui va aider notre peuple dans l’avenir ; on pourra surtout éviter d’[importer] certaines marchandises d’autres pays, et cela aidera la production locale et l’économie nationale.
A la fin de la création de cette usine, le blocus israélien a interdit de faire passer le sodium qui est l’élément le plus nécessaire, mais on a des spécialistes qui ont pu le créer, alors ça va bien se passer.
On peut dire maintenant que l’eau d’Arjan est la seule eau minérale en Palestine avec des critères internationaux.
L’usine a la grande volonté, malgré tout ce dont elle souffre : siège et blocus israéliens, d’étendre sa production nationale et locale ; elle augmente et améliore son travail ;c’est pour cela qu’ils sont en train de préparer un plan pour l’avenir : agrandir les locaux de l’usine, ce qui leur permettra de fabriquer du jus de fruit.
A la fin de cette visite, l’équipe de centre d’informations et des recherche francophone a offert une liste de noms, d’emails et de numéros de téléphone des usines françaises les plus célèbres en France pour la création de jus de fruit, comme une aide symbolique, afin qu’ils puissent avoir des contacts avec eux, et pour donner toute ses chances d’avenir à leur futur projet.
La visite s’est terminée par un tour de l’usine avec l’équipe d’administration ce qui a permis de constater la qualité technique du travail.
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2 mars 2010 - diffusé par l’auteur
 http://info-palestine.net/article.php3?id_article=8266