La France a réitéré lundi l'"urgence" de faire progresser la solution des deux Etats Israël/Palestine et souligné qu'"il faudrait bien, à un moment, reconnaître l'Etat palestinien", quelques jours après que la Suède eut annoncé une décision en ce sens.
"Il est urgent de faire progresser la solution des deux Etats, et d'aboutir à l'établissement d'un Etat de Palestine vivant dans la paix et la sécurité, au côté d'Israël", a déclaré le porte-parole du Quai d'Orsay, Romain Nadal, invité à réagir à la décision suédoise.
"C'est la solution que la communauté internationale soutient. Cela signifiera qu'il faudra bien, à un moment, reconnaître l'État palestinien", a-t-il ajouté, reprenant la formule qu'avait utilisée le chef de la diplomatie, Laurent Fabius, lors de son discours devant les ambassadeurs français fin août. Pendant la guerre meurtrière cet été entre Israël et le Hamas à Gaza, le ministre avait estimé que la solution politique au conflit israélo-palestinien devrait "être imposée par la communauté internationale".
La Suède a annoncé vendredi son intention de reconnaître l'"Etat de Palestine", ce qu'ont déjà fait sept pays membres de l'UE au cours des années passées, selon des sources palestiniennes. Cette décision a été saluée par l'Autorité palestinienne, et vivement critiquée par Israël et par les Etats-Unis, qui l'ont jugée "prématurée".
Le Quai d'Orsay n'a pas précisé si la reconnaissance de l'Etat palestinien était envisagée prochainement par Paris. "La paix passe par des négociations et c'est celles-là que nous devons contribuer à relancer d'urgence et dans un cadre crédible", a précisé M. Nadal au cours du point de presse.
Selon l'ambassadeur de Palestine à Paris, Hael al Fahoum, le sujet de la reconnaissance est discuté à Paris et a été évoqué lors de la rencontre fin septembre entre le chef de l'Etat, François Hollande, et le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas. "J'espère que la France, qui est une locomotive sur ce sujet, fera ce geste prochainement", a-t-il déclaré à l'AFP, indiquant également qu'un débat sur la question était prévu le 13 octobre au parlement britannique.