Sur le seuil de la classe de l’école maternelle « Nessaïm Al-Amel », la petite Amel Saqr, 5 ans, hésite d’y entrer. Elle hésite de faire le pas, dans l’absence de sa maîtresse Najlaa. En fait, la maîtresse Najlaa a été tuée par les occupants sionistes durant leur récente guerre contre la bande de Gaza.
Il s’agit de la jeune maîtresse d’école Najlaa Mahmoud Al-Hadj, 29 ans. Elle a rendu l’âme, ainsi que sa famille, lors d’un bombardement donné par les avions sionistes de chasse sur sa maison, le vingt-troisième jour de leur agression contre Gaza.
L’enfant Amel se souvient de sa maîtresse. Elle dit au correspondant de notre Centre Palestinien d’Information (CPI) qu’elle aimait beaucoup sa maîtresse. Sa maîtresse lui apportait beaucoup de cadeaux, beaucoup de jouets très beaux.
Jamais Amel n’aurait cru qu’elle perdrait un jour la maîtresse qu’elle aimait tant. Elle dit, de l’innocence aux yeux : « Elle a été tuée par les juifs. Les juifs veulent nous tuer, tous. Mais je continue à aimer ma maîtresse, à l’infini ».
Au paradis
« Elle est allée aux paradis », répondent les enfants, lorsqu’on leur demande où leur maîtresse Najlaa est passée.
Et la petite Nour Abou Dyya, chaque fois qu’elle se rappelle sa maîtresse, verse des larmes chaudes. Elle n’est pas prête de l’oublier et d'oublier sa bise qu’elle dessinait chaque matin sur sa joue.
La petite Nour rêve d’être une pédiatre, afin de soigner leurs blessures. Malgré son petit âge, elle lance un défi : « Les juifs ont occupé notre terre, mais nous allons la reprendre, bon gré, mal gré. »
Conduite sans reproche
Hiba Aouad est une collègue de la martyre Najlaa. Elle parle au correspondant de notre Centre Palestinien d’Information (CPI) des qualités de sa collègue, des qualités exceptionnelles. Elle était croyante et pratiquante. « Elle pratiquait le jeûne tous les lundis et tous les jeudis, dit-elle. Elle nous réveillait pour la prière de l’aube. Elle encourageait ses collègues à pratiquer la prière de la nuit ».
Elle manque beaucoup à ses collègues. « Le travail n’a plus de goût, sans elle », remarque Aouad.
Najlaa était bien aimée aussi bien de ses collègues que des enfants qu’elle aimait tellement.
C’était une femme et une éducatrice exceptionnelle, dit sa collègue Sabah Tanira, 30 ans.
Elle ajoute : « Ma chère, elle souhaitait tomber en martyre, pratiquait sans relâche ses prières, son jeûne, son invocation. Quelle béatitude ! ».
Une femme d’exception
Tanira se rappelle le jour où elles sont parties, toutes, voir la zone du port : « Nous avions le pressentiment que cette rencontre-là avec Najlaa serait la dernière. Elle parlait beaucoup du martyre. Effectivement, elle m’a dit : Probablement, nous ne nous reverrons plus, partant auprès de mon Seigneur comme martyre ».
Le jour de la tombée en martyre de Najlaa et de sa famille était vraiment triste, sombre, amer.
Tanira finit par dire :
« Najlaa était une sœur et une mère pour nous tous. On n’oublie jamais son cœur si grand qu’il pouvait abriter tout le monde ».