Lundi, les raids israéliens ont repris dans la
bande de Gaza au lendemain de violents bombardements sur un quartier à
l'est du territoire. Dimanche, plus de 120 Palestiniens y ont perdu la
vie, tandis qu'Israël a annoncé la mort d'au moins 13 de ses soldats
dont deux Américains, ce qui fait de dimanche la journée la plus meurtrière depuis le début du conflit.
• Offensive diplomatique
Le
secrétaire d'Etat John Kerry, actuellement en route pour Le Caire, va
pousser pour obtenir un cessez-le-feu immédiat à Gaza et en Israël, a
déclaré le président américain Barack Obama.
«Notre
priorité et la priorité de la communauté internationale est d'obtenir
un cessez-le-feu pour mettre fin aux combats et préserver la vie de
civils innocents, tant à Gaza qu'en Israël», a déclaré Obama lors d'un
point de presse depuis la Maison-Blanche.
La position
française est plus tranchée. «Tout doit être fait pour mettre un terme
immédiat à la souffrance des populations civiles à Gaza», a dit François
Hollande à l'issue d'un entretien téléphonique avec le secrétaire
général des Nations unies, Ban Ki-Moon, qui est arrivé en Egypte.
• Offensive renforcée
Selon
un décompte connu ce lundi à 17h00, plus de 30 Palestiniens sont morts
dans de nouveaux raids. Parmi les victimes figure une famille de neuf
personnes, dont sept enfants, tous tués dans une frappe près de Rafah
(sud) et une autre famille de huit personnes dont 4 enfants tués dans la
ville de Gaza, selon le porte-parole des services de secours. Cinq
autres personnes sont mortes dans une frappe qui a touché l'hôpital des
Martyrs d'Al-Aqsa à Deir el-Balah, dans le centre de l'enclave
palestinienne.
Par ailleurs, l'armée israélienne a annoncé avoir
tué lundi matin «plus de 10 terroristes» infiltrés en Israël via un
tunnel. Au moins une douzaine de combattants palestiniens ont été tués
depuis jeudi dans de tels incidents.
Israël a encore essuyé des
tirs de roquettes depuis Gaza, 27 nouveaux impacts ayant été constatés -
sans faire de victimes - ce qui porte le total à près de 1500.
Dans
le même temps, les recherches de victimes continuent dans les décombres
du quartier de Chajaya, à l'est de Gaza. Le secteur a été pilonné tout au long de la journée
de dimanche par Israël. Au total, 45 cadavres ont été retirés des
décombres dans le territoire palestinien. «Chajaya est une zone civile
où le Hamas a placé ses roquettes, ses tunnels, ses centres de
commandement», a justifié l'armée israélienne, «cela fait des jours que
nous avons prévenu les civils de Chajaya qu'ils devaient évacuer. Le
Hamas leur a ordonné de rester, c'est le Hamas qui les a mis dans la
ligne de mire».
• Interrogations sur le sort d'un soldat israélien
La
branche armée du Hamas a annoncé dimanche avoir capturé un soldat
israélien lors de combats. L'organisation dit qu'il s'appelle Shaul Aron
et a montré ses papiers d'identité, mais n'a pas diffusé de photo de
lui.
L'ambassadeur israélien à l'ONU Ron Prosor a démenti cet
enlèvement, affirmant que «ces rumeurs sont fausses». L'armée, elle, dit
toujours enquêter.
S'il se confirmait, cet enlèvement serait le premier depuis la libération, en 2011, du soldat israélien Gilad Shalit, après plus de cinq ans de détention, en échange de la libération d'un millier de détenus palestiniens.
• Plus de 500 victimes en deux semaines
Le
total de victimes palestiniennes dépasse désormais les 500 morts depuis
le 8 juillet. Deux civils israéliens ont également été tués depuis le
lancement de l'opération «Bordure protectrice».
Pour l'armée
israélienne, la journée de dimanche a été noire également: avec 13
soldats de la brigade d'élite Golani tués, le bilan des militaires morts
dans l'offensive monte à 18, un nombre jamais vu depuis la guerre du Liban en 2006.
L'armée a aussi comptabilisé au moins 55 blessés. Ce bilan est le plus
lourd pour l'armée israélienne depuis le conflit de l'été 2006 contre le
Hezbollah au Liban.
L'ONG Médecins sans frontières
(MSF) a appelé lundi Israël à «cesser de bombarder les civils pris au
piège dans la bande de Gaza et à respecter le personnel médical comme
les structures de santé». L'ONG indique que «la majorité des morts à
Gaza sont des civils», soulignant que la plupart des blessés «qui
arrivent en salle d'urgence sont des femmes et des enfants».
(Avec agences)