Catherine Guilyardi, RFI
Un an après l’attaque de la flottille internationale par l’armée israélienne, un deuxième convoi humanitaire devrait prendre la mer pour rejoindre Gaza. A Marseille, l’opération « Un Bateau pour Gaza » destinée à dénoncer le blocus de ce territoire palestinien, fêtait ce samedi 18 juin 2011, le départ prochain d’un bateau français. Le navire turc, lui, a renoncé à participer à la nouvelle flottille pour Gaza.
C’était un peu la déception sur le port de Marseille ce samedi 18 juin. Les 3 000 militants venus de plusieurs régions françaises n’ont pas vu le navire français qui devrait participer à la nouvelle flottille pour Gaza. La presse a pu voir les images du deux-mâts acheté il y a 10 jours à Athènes, grâce aux 600 000 euros récoltés depuis plusieurs mois. On connaît aussi le nom de quelques-uns des passagers du bateau pour Gaza.
Toutes les grandes organisations politiques et humanitaires pro-palestiniennes seront représentées ainsi que les principaux partis d’extrême-gauche, le PC, le Front de gauche ou la LCR. Olivier Besancenot, du Nouveau Parti Anticapitaliste, sera à bord. La députée européenne Nicole Kiil-Nielsen d’Europe Ecologie-Les Verts est aussi du voyage. L’année dernière, lorsque la dernière flottille a été arraisonnée par Israël, elle tentait de rentrer par la terre à Gaza.
Nicole Kiil-Nielsen, députée européenne (EELV) :
"Je considère que la société civile a raison de prendre les choses en main...Les Palestiniens attendent depuis des décennies et je considère que cette situation est insoutenable." (vidéo sur l’article source)
La Turquie ne participera pas
Une quinzaine de navires en provenance de différents ports de la Méditerranée devraient appareiller dans les prochains jours pour Gaza. Le ferry turc Mavi Marmara, a annoncé vendredi 17 juin qu’il ne serait finalement pas de la partie, officiellement pour des raisons techniques, officieusement pour aplanir les tensions diplomatiques entre Ankara et Tel-Aviv, et ce, à la demande des Etats-Unis.
Les relations entre la Turquie et Israël se sont effectivement envenimées après la prise d’assaut de la première flottille par l’armée israélienne le 30 mai 2010. Une opération militaire qui s’était soldée par la mort de neuf militants turcs soulevant une vague de réprobation internationale. Barack Obama aurait profité d’un appel téléphonique au Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, victorieux aux dernières élections législatives pour le dissuader d’une nouvelle participation d’Ankara au convoi humanitaire pour Gaza.
« Aucun navire n’atteindra Gaza » pour Israël
De son côté Israël ne déroge pas : « Aucun navire n’atteindra Gaza », selon un militaire israélien. Néanmoins, l’armée semble vouloir prendre des précautions pour ne pas réitérer le scandale provoqué par l’assaut meurtrier de la première flottille. De nouvelles techniques ont donc été testées pour intercepter les navires, telle l’utilisation de canons à eau. Un exercice que l’armée israélienne a rendu publique grâce à une vidéo. Cette fois-ci, Tel-Aviv souhaiterait aussi gagner la bataille médiatique.