Israël - 15 février 2011
Par Jean-Marie Gläntzlen
Il est difficile de s’intéresser à l’anomalie étatique sioniste dénommée hâtivement "Israël" (le soir du 12 mai par un vote de cinq contre quatre membres présents du gouvernement provisoire du Yichouv) et/ou au drame des Palestiniens patriotes (à bien différencier des collabos comme Abbas et Fayyad), sans avoir entendu parler de la « Déclaration Balfour » et de sa formule « Foyer national juif ». Mais hélas, comme souvent, ce qui en est retenu est généralement trompant. Et il est des fois où on pourrait croire préférable que certains ne connaissent pas du tout la question plutôt que de mal la connaître et encore plus non didactiquement la propager.
Pour mémoire ou découverte : la Déclaration Balfour du 2 Novembre 1917 est en fait une lettre adressée par le ministre des affaires étrangères du gouvernement britannique du moment à Lord Lionel Walter Rothschild qui dit essentiellement que "Le gouvernement de Sa Majesté envisage favorablement l'établissement en Palestine d'un foyer national pour le peuple juif, (national home for the Jewish people) et emploiera tous ses efforts pour faciliter la réalisation de cet objectif, étant clairement entendu que rien ne sera fait qui puisse porter atteinte ni aux droits civiques et religieux des collectivités non juives existant en Palestine, ni aux droits et au statut politique dont les Juifs jouissent dans tout autre pays."
Mais, non sans avoir souligné la seconde partie souvent « oubliée » des sionistes, il est intéressant d’éclairer la connaissance de ce document historique et de ses conséquences par quelques réalités moins connues qui en remodèlent tout le sens. Car on ne saurait en retenir comme seule justification que ce fut (selon les Mémoires du chrétien sioniste et premier ministre à cette date Loyd Georges) l’expression de la reconnaissance britannique envers le chimiste russo-anglais Haïm Weizman, découvreur de la synthèse de l’acétone constituant indispensable de la cordite (un explosif précieux à la guerre, par ailleurs leader de l’Organisation sioniste mondiale et futur premier président de l’anomalie étatique sioniste en 1948.)
Cette précieuse déclaration est avant tout le fruit d’un marchandage lui aussi très peu connu. En 1916, la section britannique de l’Organisation Sioniste Mondiale a dit au gouvernement de sa majesté « Ne répondez pas favorablement à l’offre de paix de l’Allemagne par le petit-cousin de votre roi, notre section usaméricaine va faire entrer en guerre les USA, malgré leur bien connu isolationisme égocentrique ». Et ce fut effectivement le cas le 6 avril 1917 grâce à ce qu’il faut bien appeler le chantage d’une ancienne maîtresse du président Woodrow Wilson en manque d’argent pour financer une dette de 40.000 dollars de l’époque qu’avait son fils vis-à-vis de la banque qui l’employait. La section usaméricaine de l’Organisation sioniste mondiale se substitua au président des USA pour payer la très grosse somme demandée et la guerre fut déclarée par les USA. A quoi a pu tenir deux ans de prolongation de la « der des ders » et tous ses malheureux morts et veuves et orphelins supplémentaires ?
La preuve fut fournie en 1961 par le Juif usaméricain Benjamin H. Freedman, jeune collaborateur de la crème du parti démocrate dès les années 1912 sioniste actif jusqu’à sa « conversion » (y compris au catholicisme) en 1946 devenu pour les sionistes usaméricain « le Juif antisémite » par excellence.
Lire le discours donné en 1961 par Benjamin H. Freedman au nom d’un magazine de l’époque "Common Sens" à l’hôtel Willard de Washington DC.
Ecouter ici son discours (en anglais)
Cette réalité peu connue est une des sources de l’ « anti-juivisme » nazi (nous y reviendrons), avec le boycott contre l’Allemagne décidé par l’Organisation Sioniste mondiale de 1933.
Mais, quoiqu’il en soit, il faudrait déjà savoir que Balfour était profondément « anti-Juifs », sinon également anti-juifs (au sens pratiquants d’une des versions du judaïsme initial né à la fin du VII° siècle seulement avant l’ère chrétienne sous Josias) comme tant d’autres de ses compatriotes et autres Européens et que sa déclaration n’était en rien une preuve d’affection.
Et c’est bien ce qu’avait compris le juif sioniste (mais pacifique, lui, et pas raciste) d’Odessa Ahad Haam quand il indisposa les arrogants sionistes racistes en déclarant : « Balfour a promis aux sionistes un foyer national juif en Palestine et pas la Palestine comme foyer national juif ». Tout comme le rappelèrent après lui Judah Magnes, Martin Buber, Ernst Simon et Annah Arendt entre autres, sans oublier Yeshayahou Leibowitz ; qu’ils soient ou non membre de l’Ihoud (Unité), mais partisans réalistes d’un Etat bi-national.
Etant considéré que, comme le soulignèrent effectivement plusieurs fois après les Britanniques toujours aussi peu « philojuifs », un « foyer national juif », ça n’est pas « un état juif », ni même un état dominé par les Juifs après viols, vols, assassinats, tueries et/ou expulsions des autochtones non juifs tels qu’ils furent maintes fois évoqués dans des discours sionistes de congrès ou dans des écrits et finalisés au printemps 1948 par le Plan Dalet. Encore peu en 2011 de vecteurs s’opinions et/ou de décisions sachant son existence et qu’on y trouvait pour chaque village arabe voué à la destruction (plus de cinq cents) le nom de toutes les autorités « politiques », religieuses ou autres et l’itinéraire détaillé pour se rendre à leur maison.
Evidemment retors comme à leur habitude, les arrogants sionistes agressifs (majoritairement socialistes) qu’on se gardera bien de confondre avec tous les Juifs de la planète, surtout que peu à l’époque étaient sionistes de tous poils, jouèrent et encore maintenant sur l’ambiguïté entre « foyer national » et « état juif ».
Alors que les Britanniques aussi quelque peu également retors, outre la nécessité de l’application plus ou moins honnête des accords Sykes-Picot, jouèrent après 1917 double jeu avec les Juifs dont ils voulaient surtout se débarrasser (tout en s’en servant comme « boucliers et têtes de pont européens) et avec les Arabes dont ils lorgnaient les richesses pétrolières.
« Détail » encore, entre autres, à savoir pour terminer : la plume de Balfour fut tenue par un autre homme politique, le très actif sioniste d’ascendance juive réelle ou supposée Herbert Samuel (d’où peut-être la majuscule indue à Jewish) qui fut le premier gouverneur du mandat britannique en 1922 et dont il se dit qu’il était encore plus « pro-arabe » en repartant à Londres qu’il n’était arrivé fervent sioniste, tant les arrogants agissements sionistes lui avaient ouvert les yeux. Et encore n’étaient-ils que les futurs « terroristes » que combattraient plus tard l’armée britannique, à part pendant la trêve de 1940-1945 qui permit aux sionistes de voir s’entraîner leurs futurs soldats dans les armées alliés.
Désormais donc, et ça n’est pas du tout sans intérêt, quand vous lirez « Déclaration Balfour », il vous est suggéré de penser aussi « acte anti-juif et pas réellement pro-sioniste» exploitée malhonnêtement par les arrogants sionistes agressifs au grand dam des raisonnables sionistes pacifiques respectueux des droits des autochtones arabes.
PS. Pour se faire une idée la moins inobjective possible du drame palestinien, on ne saurait trop recommander la lecture ou au moins le butinage des 645 pages du livre du « Juif non juif » luxembourgo-usaméricain Arno J. Mayer « De leurs socs, ils ont forgé des glaives, Histoire critique d’"Israël" » (Editions Fayard – Mars 2009)
Mais, non sans avoir souligné la seconde partie souvent « oubliée » des sionistes, il est intéressant d’éclairer la connaissance de ce document historique et de ses conséquences par quelques réalités moins connues qui en remodèlent tout le sens. Car on ne saurait en retenir comme seule justification que ce fut (selon les Mémoires du chrétien sioniste et premier ministre à cette date Loyd Georges) l’expression de la reconnaissance britannique envers le chimiste russo-anglais Haïm Weizman, découvreur de la synthèse de l’acétone constituant indispensable de la cordite (un explosif précieux à la guerre, par ailleurs leader de l’Organisation sioniste mondiale et futur premier président de l’anomalie étatique sioniste en 1948.)
Cette précieuse déclaration est avant tout le fruit d’un marchandage lui aussi très peu connu. En 1916, la section britannique de l’Organisation Sioniste Mondiale a dit au gouvernement de sa majesté « Ne répondez pas favorablement à l’offre de paix de l’Allemagne par le petit-cousin de votre roi, notre section usaméricaine va faire entrer en guerre les USA, malgré leur bien connu isolationisme égocentrique ». Et ce fut effectivement le cas le 6 avril 1917 grâce à ce qu’il faut bien appeler le chantage d’une ancienne maîtresse du président Woodrow Wilson en manque d’argent pour financer une dette de 40.000 dollars de l’époque qu’avait son fils vis-à-vis de la banque qui l’employait. La section usaméricaine de l’Organisation sioniste mondiale se substitua au président des USA pour payer la très grosse somme demandée et la guerre fut déclarée par les USA. A quoi a pu tenir deux ans de prolongation de la « der des ders » et tous ses malheureux morts et veuves et orphelins supplémentaires ?
La preuve fut fournie en 1961 par le Juif usaméricain Benjamin H. Freedman, jeune collaborateur de la crème du parti démocrate dès les années 1912 sioniste actif jusqu’à sa « conversion » (y compris au catholicisme) en 1946 devenu pour les sionistes usaméricain « le Juif antisémite » par excellence.
Lire le discours donné en 1961 par Benjamin H. Freedman au nom d’un magazine de l’époque "Common Sens" à l’hôtel Willard de Washington DC.
Ecouter ici son discours (en anglais)
Cette réalité peu connue est une des sources de l’ « anti-juivisme » nazi (nous y reviendrons), avec le boycott contre l’Allemagne décidé par l’Organisation Sioniste mondiale de 1933.
Mais, quoiqu’il en soit, il faudrait déjà savoir que Balfour était profondément « anti-Juifs », sinon également anti-juifs (au sens pratiquants d’une des versions du judaïsme initial né à la fin du VII° siècle seulement avant l’ère chrétienne sous Josias) comme tant d’autres de ses compatriotes et autres Européens et que sa déclaration n’était en rien une preuve d’affection.
Et c’est bien ce qu’avait compris le juif sioniste (mais pacifique, lui, et pas raciste) d’Odessa Ahad Haam quand il indisposa les arrogants sionistes racistes en déclarant : « Balfour a promis aux sionistes un foyer national juif en Palestine et pas la Palestine comme foyer national juif ». Tout comme le rappelèrent après lui Judah Magnes, Martin Buber, Ernst Simon et Annah Arendt entre autres, sans oublier Yeshayahou Leibowitz ; qu’ils soient ou non membre de l’Ihoud (Unité), mais partisans réalistes d’un Etat bi-national.
Etant considéré que, comme le soulignèrent effectivement plusieurs fois après les Britanniques toujours aussi peu « philojuifs », un « foyer national juif », ça n’est pas « un état juif », ni même un état dominé par les Juifs après viols, vols, assassinats, tueries et/ou expulsions des autochtones non juifs tels qu’ils furent maintes fois évoqués dans des discours sionistes de congrès ou dans des écrits et finalisés au printemps 1948 par le Plan Dalet. Encore peu en 2011 de vecteurs s’opinions et/ou de décisions sachant son existence et qu’on y trouvait pour chaque village arabe voué à la destruction (plus de cinq cents) le nom de toutes les autorités « politiques », religieuses ou autres et l’itinéraire détaillé pour se rendre à leur maison.
Evidemment retors comme à leur habitude, les arrogants sionistes agressifs (majoritairement socialistes) qu’on se gardera bien de confondre avec tous les Juifs de la planète, surtout que peu à l’époque étaient sionistes de tous poils, jouèrent et encore maintenant sur l’ambiguïté entre « foyer national » et « état juif ».
Alors que les Britanniques aussi quelque peu également retors, outre la nécessité de l’application plus ou moins honnête des accords Sykes-Picot, jouèrent après 1917 double jeu avec les Juifs dont ils voulaient surtout se débarrasser (tout en s’en servant comme « boucliers et têtes de pont européens) et avec les Arabes dont ils lorgnaient les richesses pétrolières.
« Détail » encore, entre autres, à savoir pour terminer : la plume de Balfour fut tenue par un autre homme politique, le très actif sioniste d’ascendance juive réelle ou supposée Herbert Samuel (d’où peut-être la majuscule indue à Jewish) qui fut le premier gouverneur du mandat britannique en 1922 et dont il se dit qu’il était encore plus « pro-arabe » en repartant à Londres qu’il n’était arrivé fervent sioniste, tant les arrogants agissements sionistes lui avaient ouvert les yeux. Et encore n’étaient-ils que les futurs « terroristes » que combattraient plus tard l’armée britannique, à part pendant la trêve de 1940-1945 qui permit aux sionistes de voir s’entraîner leurs futurs soldats dans les armées alliés.
Désormais donc, et ça n’est pas du tout sans intérêt, quand vous lirez « Déclaration Balfour », il vous est suggéré de penser aussi « acte anti-juif et pas réellement pro-sioniste» exploitée malhonnêtement par les arrogants sionistes agressifs au grand dam des raisonnables sionistes pacifiques respectueux des droits des autochtones arabes.
PS. Pour se faire une idée la moins inobjective possible du drame palestinien, on ne saurait trop recommander la lecture ou au moins le butinage des 645 pages du livre du « Juif non juif » luxembourgo-usaméricain Arno J. Mayer « De leurs socs, ils ont forgé des glaives, Histoire critique d’"Israël" » (Editions Fayard – Mars 2009)