[ 16/02/2011 - 00:17 ] |
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Ali Badwan L’événement égyptien a laissé des reflets gigantesques sur "Israël". Tous ses dirigeants et ses centres de décision se trouvent face une nouvelle donne, face aux nouveaux défis. En effet, trois décennies durant, depuis la signature de l’accord de Camp David, "Israël" croyait que ses frontières du sud, avec l’Egypte, seraient calmes et assurées. Pour tout un chacun, il est clair qu’"Israël" est perturbée ; le projet américain de liquidation de la cause palestinienne a commencé à recevoir des coups, dès que les masses égyptiennes ont commencé à envahir les places du Caire, d’Alexandrie et de toutes les villes égyptiennes. Les décideurs et les centres sécuritaires, militaires et politiques d’"Israël" ont tiré la sonnette d’alarme. Ils croient que le départ de Moubarak menace « la sécurité et la stabilité d’"Israël" ». Il affectera la situation stratégique d’"Israël". Ce qui s’est passé en Tunisie et en Egypte représente un avertissement pour "Israël", dit le chef d’état-major israélien Chaoul Mofaz. Il est persuadé que 2011 est une année de changement radical dans toute la région, avec toutes les tentatives d’influence sur les évènements de l’Egypte de la part de la Syrie, de l’Iran, du Hezbollah, des mouvements du Hamas et du Jihad Islamique et de toutes les forces de résistance palestinienne. C’est le pire cauchemar pour "Israël". Il pourrait ouvrir la route vers un nouveau Moyen-Orient dont les conséquences, politiques et économiques, seraient très graves pour "Israël", croit la presse israélienne. L’armée israélienne devrait revoir sa construction et sa stratégie militaire, si un nouveau front s’ouvrait au sud, qui était le front le plus chaud. "Israël" est inquiet pour l’accord de Camp David, signé en 1979. Elle est surtout inquiète de la montée en puissance du groupe des Frères Musulmans, de tous les partis nationaux et de tous ceux qui critiquaient le rôle que Moubarak donnait à l’Egypte dans la région. Tout nouveau régime national rendra à l’Egypte son rôle naturel, le rôle paternel pour tous les Arabes et sur tous les niveaux. Au moment où tous les peuples du monde regardaient avec une grande admiration le mouvement du peuple égyptien, les médias israéliens ne faisaient que montrer leur inquiétude, surtout devant la montée des Frères Musulmans et concernant l’avenir de l’accord de Camp David. Ils attiraient l’attention des dirigeants israéliens sur les conséquences de tous les changements politiques, sociaux et économiques de l’Egypte. Ces changements pourraient changer la donne de toute la région du Moyen-Orient. Tout changement donnerait un bon coup au "camp modéré" du Moyen-Orient. Il est vrai que quelques écrivains de la presse israélienne ont montré leur admiration du peuple égyptien et de sa révolution, ils partagent cependant l’inquiétude de leurs dirigeants. Ils sont inquiets, même si une personne très modérée et bien proche de l’occident et des Etats-Unis peut prendre le pouvoir, comme Dr. Al-Baradei qui, pour eux, ne possède pas la panacée aux maladies chroniques de l’Egypte. Il ne saurait pas où commencer. Il ne saurait pas comment diriger l’armée qui serait sous sa responsabilité. Un écrivain israélien va jusqu’à dire qu’un homme comme lui ne pourrait résister que quelques mois. Les institutions les plus fortes de l’Egypte, à priori l’armée et le groupe des Frères Musulmans, lui diraient « Assez » et prendraient le pouvoir. Il donne l’exemple d’Alexandre Kerensky durant la révolution bolchevique en Russie. La révolution de février 1917 a pu faire tomber le tsar russe Nicolas II, mais elle n’avait pas préparé de leader pour prendre sa place. Elle a alors choisi Alexandre Kerensky, directeur d’école, juriste et conseiller social modéré, membre du conseil du peuple, le Douma. Il a occupé le poste du ministre de la justice, puis le ministre de la guerre, avant d’être élu comme premier ministre en juillet 1917. Il a soutenu la participation de la Russie dans la première guerre mondiale contre les pays de l’Axe. Il a déclaré la Russie république démocratique et a appelé à des élections libres, ce qui a été refusé par Vladimir Lénine et ses camarades, qui ont mené leur révolution bolchevique, ce qui a poussé Kerensky à fuir la Russie. Article publié dans le journal omani Al-Wattan, traduit et résumé par le département français du Centre Palestinien d’Information (CPI) |